Oldies But Goodies: Daring Mystery Comics #7 (1941) (3)

Oldies But Goodies: Daring Mystery Comics #7 (1941) (3)

19 mai 2012 Non Par Xavier Fournier

[FRENCH] Introduit en avril 1941 comme le personnage central de la revue Daring Mystery Comics, le mystérieux Thunderer semblait occuper une position cruciale dans la nouvelle formule de ce titre de Timely/Marvel. Ce personnage encapuchonné était mis en avant sur les couvertures. Sur l’une d’entre elles il semblait même mener ses collègues vers la victoire, comme le leader naturel d’une sorte d’équipe de super-héros. Hélas, le Thunderer manqua son rendez-vous avec la gloire et reste un des personnages les plus oubliés du Golden Age de Marvel.

Comme USA Comics, Daring Mystery Comics fait partie de ces anthologies Marvel qui peinaient à garder leurs personnages dans les années 40, ce qui explique qu’on compte des dizaines de super-héros Marvel dont les exploits se limitèrent à une ou deux, voir trois apparitions. Fiery Mask, Marvel Boy, The Fin ou Blue Diamond ne sont que quelques-uns des samaritains masqués qui furent ainsi lancés dans les pages de Daring avant que la hiérarchie de Marvel se ravise et les remplace par de nouveaux venus. Le moins qu’on puisse dire est que la plupart d’entre eux n’eurent pas droit à la même carrière que Sub-Mariner, Human Torch ou Captain America. Les raisons d’une telle rotation sont sujettes à bien des interprétations. Ces dernières ne sont d’ailleurs pas forcément contradictoires. Peut-être que Martin Goodman, le propriétaire de la firme, voulait simplement faire feu de tout bois en espérant trouver dans le tas une nouvelle vedette.

Peut-être que les personnages apparaissaient et disparaissaient au fur et à mesure que Timely se brouillait ou engageait de nouveaux collaborateurs. Peut-être, enfin, que l’éditeur voulait tout simplement attirer le lectorat en lui promettant toujours plus de nouveaux héros. Il semble néanmoins que cette instabilité, qu’elle soit voulue ou accidentelle, avait atteint ses limites avec Daring Mystery Comics #6, en septembre 1940. L’arrêt du titre fut décrété alors que dans certaines publications Timely avait commencé à faire de la publicité autour d’une nouvelle version de Daring. Dans Marvel Stories vol.2 #3 (avril 1940), la composition de « Daring Comics » est détaillée comme suit : Le Challenger, le Thunderer, le Fin, le Patriot, Mr. Million, le Silver Scorpion et Blue Diamond. Autant de personnages que les lecteurs ne risquaient de connaître puisqu’ils n’étaient pas encore apparus. Il semble donc que dès le printemps 1940 les bases d’une nouvelle mouture de Daring, présentant une nouvelle génération de héros, avait été évoquée dans les couloirs de Timely.

En fait, il semble que Daring ait été une victime collatérale d’une volte-face éditoriale. Timely venait de lancer Red Raven Comics #1, avec les aventures du premier Red Raven, du divin Mercury, d’Eternal Brain et de quelques autres nouveaux personnages. D’ailleurs la couverture intérieure de Daring Mystery Comics #6 était une publicité pour Red Raven Comics #1. Mais alors que la production de cette nouvelle revue était lancée, Martin Goodman réalisa le succès croissant d’Human Torch (dans les pages de Marvel Mystery Comics). Il décida de laisser tomber sur le champ Red Raven (dont seul le premier numéro fut publié) et de le remplacer sur le planning de production par une série Human Torch Comics commençant directement au #2 à l’automne 1940. La logique aurait voulu qu’Human Torch cannibalise le contenu de ce qui aurait du être Red Raven #2. Mais il n’en fut rien.

Il faut croire que la décision de supprimer Red Raven Comics était intervenue avant que le contenu du #2 soit très avancé. De ce fait on retrouva aux côtés d’Human Torch les héros Fiery Mask et The Falcon (héros présents dans Daring #6), un magicien nommé Mantor The Magician qui semble être une suite rebaptisée de Monako, Prince of Magic (autre « pensionnaire » de Daring #6). Le héros Patriot, qu’on avait annoncé quelques mois plus tôt pour Daring, fut finalement récupéré dans Human Torch Comics #4 au printemps 1941. Autrement dit si, Human Torch remplaça Red Raven, le contenu des premiers numéros provenait en fait de numéros non publiés de Daring. Le lancement d’Human Torch avait donc impliqué, à des niveaux divers, l’arrêt de deux autres revues…

Ou en tout cas l’arrêt de Red Raven Comics et la suspension de Daring, qui refit finalement surface quelques mois plus tard. Daring Mystery Comics #7 fut publié en avril 1941. Son contenu fut relativement fidèle au sommaire annoncé dans Marvel Stories vol.2 #3 si ce n’est que le Patriot ayant été utilisé dans Human Torch, son créneau fut donné à une nouvelle création de Joe Simon & Jack Kirby, Captain Daring. Mais ce qui caractérisait le plus ce Daring Mystery Comics ressuscité était un personnage mis en évidence sur la couverture (dessinée par Joe Simon) : Un héros vêtu de bleu, portant une cape rouge et cachant son visage derrière un masque noir, recouvert d’une capuche. Le Thunderer (qu’on pourrait traduire par « celui qui tonne). Le double usage d’une cagoule et d’une capuche lui donnait un air beaucoup crépusculaire que le tout venant de ses confrères. Qui était donc ce Thunderer pour que Timely semble autant miser sur lui ?

Il suffisait d’ouvrir le fascicule pour passer aux choses sérieuses, le Thunderer étant le premier segment de l’anthologie. Mais là, première surprise : on se rendait compte au premier coup d’œil que les couleurs du costume étaient inversée par rapport à la couverture. Le Thunderer avait en fait un costume rouge et une cape bleue (la cagoule, elle, restait noire). En fait il était logique que le costume rouge soit bien celui qui avait été prévu à la base. Le Thunderer était la création de John Compton et Carl Burgos, ce dernier étant le créateur d’Human Torch, lui aussi porteur d’une combinaison rouge. Burgos avait toutes les raisons de lorgner sur un costume qui avait fait ses preuves. On peut à l’inverse se demander si Joe Simon, non seulement auteur de la couverture mais responsable éditorial du titre, ne tirait pas plutôt vers un Thunderer qui aurait plus tenu de Superman et de Batman. Compton et Burgos avaient cependant un tout autre modèle dans la ligne de mire…

La première image nous montre le Thunderer enjambant le très reconnaissable Capitole de Washington. L’action est aussitôt placée : Elle ne se déroule ni à New York ni dans une des villes fictives dont les comics ont souvent le secret. Plus exactement la première scène se passe à l’intérieur de l’ambassade allemande à Washington, où des hommes se félicitent de la mise en place de « la première phase de leur plan ». Ni plus ni moins que la conquête de l’Amérique pour le compte du Führer. Les comploteurs rient d’ailleurs de la facilité avec laquelle ils échappent aux forces de l’ordre (et plus particulièrement au FBI). D’emblée l’Allemagne et la diplomatie allemande sont désignées comme des menaces. Au printemps 1941, alors que les USA ne sont pas encore en guerre, ce n’est pas une mince affaire. Imaginez qu’une BD (à l’époque destinée à l’enfant) s’attaque à la représentation diplomatique d’un autre pays. Bien sûr Captain America avait déjà enfoncé le clou quelques semaines plus tôt en donnant un violent coup de poing à Hitler dès la couverture de son premier numéro. Mais le fait est que, normalement, le Thunderer était annoncé quelques mois plus tôt chez Timely. Est-ce que ce héros encapuchonné aurait du, à la base, coiffer Captain America et devenir avant lui un « briseur de nazis » ? En un sens c’est peut-être ce qui s’est passé et qui explique les délais de parution de ce numéro. A bien y regarder, plusieurs autres segments de Daring Mystery Comics #7 font référence à la lutte contre le nazisme. Mais c’était aussi le cas (mais de manière plus subtile) pour Marvel Boy dans Daring #6 et pour Mercury dans Red Raven #1 quelques mois plus tôt, en 1940. A partir de là on peut théoriser que le contenu de ces épisodes antinazis (avec des caricatures très reconnaissables d’Hitler) de 1940 seraient en quelque sorte parus trop tôt et auraient attirés quelques réactions (pressions ou lettres de parents) expliquant que Goodman décide de calmer le jeu… et de mettre sous le coude le contenu d’un Daring Mystery Comics #7 qui était reparti pour en mettre une couche.

A l’époque le German-American Bund, un parti d’obédience nazi, était encore autorisé (il ne serait interdit qu’au moment où les USA entreraient dans la guerre) et animait différents « camps de vacances » où les gens portaient la Swastika et défilaient devant le drapeau allemand. L’un des plus fameux de ces endroits, le Camp Siegfried, comportait même une rue Hitler. S’attaquer aux allemands n’avait donc rien de si évident, certaines couches de la population étant encore soit carrément pronazies soit convaincues qu’une amitié entre les USA et l’Allemagne éviterait l’expansion de la guerre. Dans ses mémoires, Joe Simon expliquait comment à un certain moment Timely/Marvel avait fait l’objet de menaces de morts, nécessitant l’intervention du maire de New York, Fiorello LaGuardia, pour assurer que la police surveillerait les locaux de la maison d’édition. Mais la guerre perdurant en Europe et les exactions des nazis étant de plus en plus visibles, Goodman aurait validé la parution de Captain America Comics #1 et du coup aurait peut-être débloqué la parution de Daring #7. Peut-être aussi que les ventes de Daring #6 n’avaient pas été si mauvaises et qu’elles susurraient à Goodman qu’il fallait s’engager dans cette voie. Si on était prêt à « puncher » Hitler sur la couverture de Captain America, plus rien ne s’opposait à ce qu’on publie le Thunderer et ses semblables… Si les raisons du délai restent ouvertes aux interprétations, on voit bien que le héros de Compton et Burgos aurait du affronter les nazis quelques mois avant « Cap ». Cette digression sur le German-American Bund et ses camps permet aussi d’expliquer comment et pourquoi autant d’histoires de comics de l’époque semblaient voir des ennemis nazis partout. Si on regardait les actualités du moment, si on écoutait la radio, les nouvelles autour du « Bund » étaient alarmantes. Ce parti avait procédé à quelques manifestations bluffantes réunissant des milliers de sympathisants, dans une ambiance paramilitaire et on pouvait tout à fait croire que les nazis américains passaient leur week-end à s’entraîner en vue d’un coup d’état. En fait, si on en croit les historiens, il semble que la plupart de ces camps étaient surtout une sorte de version totalement tordue du scoutisme où des participants habillés en pseudo-nazis pratiquaient une sorte de fête de la bière permanente. Les idées étaient nauséabondes mais l’efficacité de « l’entraînement » dispensé restait toute relative. De l’extérieur, cependant, le spectacle était terrifiant. Les nazis n’avaient pas besoin de débarquer sur les côtes américaines. Ils semblaient être en train d’émerger parmi la population.

Pour en revenir aux saboteurs nazis destinés à affronter le Thunderer, ils sont en train de trinquer à leur future victoire quand ils entendent un grondement sourd. Le bruit du tonnerre. Soudain la pièce est emplie par la lumière d’un éclair aveuglant. Quand les allemands retrouvent la vue, un personnage costumé est apparu. On aura reconnu le Thunderer qu’on nous montrait sur l’image d’ouverture. Il s’adresse à ses proies avec une voix terrifiante, qui « tonne comme l’orage ». L’effet de surprise est totale et le héros n’a qu’à affronter un par un ses adversaires. Il le fait non sans humour, en faisant semblant d’assommer le premier par simple maladresse : « Oh, désolé ! Je serais plus vigilant à partir de maintenant… Plus vigilant pour vérifier que vous, bande de chiens jaunes, n’aurez plus d’opportunité pour saboter ce pays !« . Comme beaucoup de héros du moment, le Thunderer porte un étui de revolver à la ceinture mais il ne s’en sert pas. On verra plus loin pourquoi. On peut voir le soin que le héros apporte à une certaine « guerre psychologique ». Son entrée en scène est particulièrement théâtrale, avec la reproduction du bruit du tonnerre, puis l’éclair aveuglant et enfin une voix résonnant comme si Zeus lui-même s’adressait à ses adversaires. On nous expliquera un peu plus loin comment une partie de ces effets sont produits. D’emblée, il ne fait pas l’ombre d’un doute que Compton et Burgos avaient prévus de baser leur personnage sur le thème de l’orage (c’est à dire non seulement du tonnerre, évoqué dès le nom du héros, mais aussi les éclairs) : Le costume du Thunderer comporte une boucle de ceinture dont le motif est un éclair traversant les nuages. D’une certaine manière le Thunderer était un peu un prédécesseur du héros moderne Moon Knight. D’abord parce que si on passe en blanc les couleurs de son costume, il devient pratiquement identique au « Chevalier de la Lune« . Ensuite parce que là où Moon Knight a la Lune comme emblème, le Thunderer multipliait les références à l’orage. En fait si on y regarde bien, les auteurs avaient conçu un héros qui empruntait beaucoup aux attributs du Captain Marvel (Shazam). Si ce n’est que là où un éclair transformait le jeune journaliste radio Billy Batson en Captain Marvel, ici le phénomène servait à marquer l’entrée en scène du Thunderer…

Après avoir capturé tous les espions allemands, le Thunderer les ligote puis les traîne en dehors de l’ambassade (sans doute que l’idée est que la police américaine ait le droit de les arrêter en dehors de l’édifice, encore qu’il faudrait savoir si parmi eux il n’y a pas quelques dignitaires protégés par l’immunité diplomatique). Le héros laisse une note indiquant que la bande a dérobé les plans d’un avion top secret et que les preuves seront bientôt envoyé par la poste. Puis le Thunderer s’enfuit en expliquant que le combat termine une nuit de travail. Mais le lendemain, c’est son alter-ego que nous retrouvons. Dans la vie de tous les jours, le Thunderer est en fait Jerry Carstairs, un des employés de la FCC (la Federal Communications Commission), équivalent du CSA dont la mission était de surveiller les ondes radios afin de s’assurer que rien de « contraire aux bonnes mœurs » n’était diffusé à la radio. L’allure de Jerry Carstairs vaut qu’on s’y intéresse car il n’est pas taillé dans le même moule que le tout venant des héros Marvel de l’époque. Il porte des lunettes et une moustache. Une rareté à l’époque car les moustachus dans les comics étaient le plus souvent des magiciens ou des Français. Chez Marvel l’autre exception principale était The Angel (et encore quand on inspecte bien le premier épisode de ce dernier, il y a des signes qui indiquent qu’il avait été pensé comme un héros venant de Paris). A l’heure de sa pause repas, Jerry est accosté par un collègue qui lui montre le journal du jour. Les exploits du Thunderer font la Une. Mais Jerry fait semblant de croire qu’il s’agit d’une sorte de canular. Puis il court retrouver sa fiancée, la journaliste Eileen Conroy. Il est en retard mais elle ne s’en était pas rendu compte. Elle aussi était en train de lire les exploits du Thunderer. Admirative, elle demande à son amoureux : « N’est-il pas merveilleux ? Pourquoi est-ce que tu ne fais pas quelque chose de ce genre au lieu de te satisfaire de ta vie monotone ?« . Et vlan. Merci Eileen de traiter ton fiancé de bon à rien… Mais pour le coup la vie privée du héros est sous l’influence manifeste de celle de Clark Kent/Superman. Eileen Conroy est une Lois Lane blonde tandis que Jerry porte des complets de couleur bleue, à l’image de ceux de Kent. D’ailleurs dans la foulée la scène révèle sans doute en un sens pourquoi on l’a affublé d’une moustache. Sans elle, avec ses cheveux noirs, ses lunettes et sa veste, Carstairs pourrait passer pour un sosie de Clark Kent…

Jerry fait mine de ne pas relever les moqueries d’Eileen et lui explique qu’elle s’investi trop dans la dénonciation des saboteurs, que ce n’est pas aussi important qu’elle croit. Eileen s’énerve, explique qu’il faut absolument que le pays se réveille (comprenez: Jerry y compris) et souligne que lorsqu’elle a commencé à dénoncer les espions il y a deux ans tout le monde l’a traité d’alarmiste. Mais tout ce qu’elle avait annoncé s’est produit ! Le soir, Jerry rentre chez lui en réfléchissant à ce qu’Eileen lui a dit : « Bien sur qu’elle a raison… Mais comment pourrais-je lui dire que je me comporte de cette manière car j’ai peur de ce qui pourrait se produire !« . Accueilli par son chien, Mike (allusion au mot « Micro »), le héros continue son monologue : « Si elle continue ces attaques encore longtemps, un des rats sur lesquels elle écrit finira par se rebiffer…« . Ce qui glisse un petit problème dans la logique du super-héroïsme traditionnel. D’habitude les héros masqués ne révèlent pas leur identité à leurs proches de peur de les mettre en danger. Mais Eileen est à l’évidence déjà une cible potentielle des nazis. Elle est déjà en danger. Pourquoi Jerry Carstairs se sent-il obligé de passer pour un bon à rien aux yeux de la femme de sa vie ? Sans doute parce que ça se passe de cette manière dans les autres séries et que les auteurs n’ont pas cherché plus loin… Puis Jerry passe aux affaires sérieuses. Il semble écarter une tenture ou une sorte de panneau… révélant sa propre station de radio : « Ecoutons ce qui se dit sur les ondes ce soir !« .

Rapidement l’homme reconnaît quelques bruits. Depuis quelques soirs il épie un radio amateur qui fait mine de diffuser ses propres prestations au piano. L’installation de Jerry a l’air énorme, bien plus massive qu’un poste amateur de l’époque mais on en déduira aussi qu’elle est plus perfectionné. D’ailleurs Jerry s’installe à son poste en disant à son chien qu’il espère que son équipement va à nouveau fonctionner. En fait il semble que la station personnelle du Thunderer incorpore quelques systèmes de décodage. Au bout de quelques minutes, il est évident que le morceau de piano véhiculé par les ondes contient un code. C’est une manière pour les saboteurs de donner leurs ordres à distance sans qu’on les remarque. Avec une occupation civile liée à la surveillance des ondes radios et une station clandestine cachée dans son appartement, il est évident que le Thunderer s’impose comme un spécialiste de la radio. En cela il rejoint à nouveau Captain Marvel (dont l’alter-ego travaillait pour la radio). On comprend que c’est en décodant les communications nazies que le Thunderer obtient ses informations. Mais Jerry n’en croit pas ses yeux alors qu’il retranscrit le message de ce soir : « Activez les plans mis en place pour faire disparaître la fille Conroy. Nous la suspectons de partager ses informations avec le Thunderer !« . Il est probable (bien que ce ne soit pas expliqué dans la BD) qu’à l’occasion de discussions Jerry a obtenu quelques informations de la part d’Eileen. Du coup les saboteurs ont pu croire à une collaboration plus étroite entre eux (et à nouveau on constate que la vie d’Eileen est en danger même si elle ignore que Jerry est le Thunderer).

Cette fois, il faut passer à l’action. Et vite. Jerry enfile son costume de Thunderer et on comprend mieux, du coup, comment il fonctionne. Pas d’éclair magique pour le transformer. Non, au contraire il s’équipe d’une combinaison entre un micro et un haut-parleur qu’il fixe à son coup. C’est cet engin qui lui donne sa voix tonitruante. Sans doute est-ce le même gadget qui lui permet d’imiter le tonnerre avant d’apparaître. Une fois dûment vétu, le Thunderer s’élance à l’action, bondissant sur les toits. Le héros semble dans une forme excellente que rien n’explique réellement. Est-il un soldat vétéran ? S’est-il formé d’une manière particulière ? Puisque ses aventures font l’impasse totale sur ses origines on peut imaginer tout et son contraire. Le Thunderer sait qu’Eileen travaille tard et fonce vers son bureau. Il la trouve seule et entre donc par la fenêtre. Mais comme elle n’a jamais rencontré l’aventurier masqué, elle est paniquée et fait mine de décrocher son téléphone pour demander de l’aide. « ATTENDEZ ! NE TOUCHEZ PAS A CE TELEPHONE ! JE SUIS ICI POUR VOUS AIDER. JE SUIS LE THUNDERER !« . Eileen se calme immédiatement. Mais l’ennui avec le Thunderer c’est que, par la force des choses, il ne peut pas chuchoter, sa voix étant amplifiée continuellement. Seulement… ceux qui projetaient d’assassiner Eileen étaient déjà arrivés dans l’édifice. Ils étaient même parvenus dans la pièce voisine. Et comme la voix du Thunderer porte, les tueurs sont sur leurs gardes. Mais dans le même temps ils se réjouissent : leur impression qu’Eileen et le Thunderer collaboraient se trouve confirmées. Les espions pensent faire d’une pierre deux coups.

Mais le Thunderer aussi est sur ses gardes. S’approchant de la porte qui les sépare, il ouvre l’étui à son flanc et sort son pistolet. Mais un pistolet bien spécial puisqu’il s’agit d’un « Lightning Gun« . Un pistolet à éclair ! Voilà donc comment le Thunderer génère ses effets lumineux ! Il ouvre la porte, aveugle ses adversaires avec une décharge de lumière puis leur saute dessus ! Toujours aussi admirative, Eileen s’empare d’un appareil photo et immortalise la scène. Finalement le Thunderer neutralise tout le groupe et quand il se retourne pour s’adresser à Eileen… Elle n’est plus là ! A ce moment, la réaction du héros est assez curieuse. Il ne s’inquiète pas plus que ça pour la jeune femme. Et quand il entend des pas qui approchent, il préfère partir : « JE NE PEUX PAS PERDRE MON TEMPS A LA CHERCHER ! ELLE POURRA EXPLIQUER QUI SONT CES TYPES !« . Avec sa voix toujours amplifiée, le héros vient sans doute de parler à tout l’étage. Il est assez téméraire dans ses prises de décisions car il ne sait pas, après tout, si Eileen n’a pas été kidnappé pendant qu’il avait le dos tourné. Heureusement pour lui il n’en est rien. Eileen a simplement foncé au journal pour lequel elle écrit (il faut croire que le dit journal n’a pas ses locaux au même endroit que son bureau). Sans perdre de temps elle confie ses clichés, qui permettent bientôt d’obtenir la première photo du Thunderer en train de rosser des nazis. Un scoop qui fait que le rédacteur-en-chef promet à Eileen une prime prochaine… Le lendemain, la journaliste peut fièrement montrer son article à son fiancé. Tout en demandant une nouvelle fois pourquoi Jerry n’est pas à l’image du Thunderer. Il fini par lui dire qu’il préfère l’entendre parler du héros et l’expression de surprise sur le visage d’Eileen clôture l’épisode, tandis qu’un message promet pour le mois suivant une autre aventure du Thunderer.

Dans Daring Mystery Comics, le fait de promettre une histoire à venir ne voulait pas dire pour autant qu’on retrouverait le héros en question. Souvent les personnages disparaissaient sans laisser de trace. Mais c’était la nouvelle mouture de la revue et visiblement Timely espérait « sédentariser » les héros de ce numéro. Il faut dire quand même qu’on trouvait des histoires par Bill Everett (The Fin), par Joe Simon et Jack Kirby (Captain Daring) et donc ce Thunderer (dessiné par Burgos). Autrement dit les équipes créatives de Sub-Mariner, de Captain America et d’Human Torch avaient été mises à contribution. Cette fois c’était du lourd. On retrouva donc globalement les mêmes héros (à qui on ajouta Citizen V) dans le contenu de Daring Mystery Comics #8. Notons quand même que si le #7 fut publié officiellement en avril 1941, le #8 fut daté de janvier 1942. L’écart montre qu’en coulisse Martin Goodman et son équipe se firent tirer l’oreille. Mais cette fois encore le Thunderer figurait en bonne place sur la couverture de Joe Simon et Jack Kirby. A mon sens d’ailleurs il s’agit d’une des images les plus puissantes de Timely, à plus forte raison parce qu’elle représente avec force des personnages qui n’étaient pas des superstars. Le Thunderer y apparaissait à nouveau en bleu… tandis qu’à l’intérieur c’est bien le costume rouge qui est utilisé. Autre chose : les auteurs avaient changé. Le scénario était désormais assuré par Irv Werstein et les dessins d’Ed Robbins. Sans doute que Burgos était déjà assez occupé par la production des épisodes d’Human Torch. Malheureusement les repreneurs du personnage se contentèrent de singer ce qui avait été fait dans l’épisode précédent. Cette fois Jerry Carstairs, utilisant encore sa console radio, arrivait à décoder un autre code meurtrier et s’opposait à une autre bande. Pire : Werstein débarrassa le Thunderer d’un certain nombre d’atout. Il ne fit pas référence à Eileen (comme si elle n’avait jamais existé) mais en plus le « gimmick » de la voix amplifiée ou le pistolet à éclairs ne furent pas utilisé. C’est comme si Werstein s’était convaincu que le Thunderer attendait derrière sa radio qu’un gang communique sur la bonne fréquence. Statistiquement, combien de fois cela pouvait-il se produire ? Et était-il vraiment commun que les espions et gangsters de l’époque communiquent par la radio ? Le Thunderer de Daring #8 ressemblait à une version amoindrie de celui vu dans le #7. Et en tout cas bien moins efficace. Privé de son rugissement et de son arme, il devenait un simple acrobate masqué qui s’aidait de la radio. C’était finalement peu pour le distinguer de la masse des héros costumés. De toute manière l’expérience de Daring Mystery Comics tirait à sa fin. Il faut croire que les lecteurs n’avaient d’yeux que pour Captain America, Human Torch et Sub-Mariner. Ce réservoir pour héros secondaires s’arrêta donc au #8. Mais ce ne fut cependant pas tout à fait la fin pour Jerry Carstairs. Il allait réapparaître quelques mois plus tard… mais sous une nouvelle identité masquée !

Dans All-Winners Comics #6 (automne 1942), Ed Robbins, le dessinateur de la deuxième aventure du Thunderer, illustra une autre histoire dont le héros était un certain Black Avenger. En fait il s’agissait d’une version recolorisée du Thunderer (probablement un épisode destiné à la base pour un neuvième numéro de Daring). On aurait pu croire que cette fois c’est le costume bleu qui allait faire son apparition dans l’épisode. Mais il s’agit en fait d’une troisième variante. Burgos dessinait un uniforme rouge à cape bleue. Simon et Kirby représentaient le personnage en tenue bleue à cape rouge. Le Black Avenger s’habillait bien en bleu (et en ce sens était plus proche de la version Simon) mais sa cape était teintée de violet, ce qui lui donnait un aspect plus sombre et cette fois vraiment plus « batmanien ». Si le héros était (sans explication) renommé le Black Avenger, son alter ego restait Jerry Carstairs (qui travaillait toujours à la Federal Communications Commission) mais il était présenté comme un « nouvel ennemi du crime« . L’histoire, cette fois, ne devait rien à un décodage. Le FBI s’apercevait que Jerry était le sosie d’un criminel également expert en communications radio. Et comme le criminel en question avait été capturé et refusait de collaborer, les fédéraux demandèrent à Jerry de prendre sa place. Au fur et à mesure des pages le Black Avenger allait être obligé d’intervenir sous son identité masquée. Dans un passage il tirait même son revolver de son étui, le dit revolver étant représenté comme une arme normale et pas du tout un gadget lanceur d’éclair. Comme Werstein et Robbins avaient débarrassé le Thunderer de ses attributs liés à l’orage dans sa précédente aventure, on comprendra que son pseudonyme ne se justifiait plus. Dans l’histoire aucune raison n’explique ce changement d’alias. Mais comme le héros était devenu un « Vengeur » et qu’on ne voyait plus Eileen, il ne serait pas impossible de résoudre ce trou de continuité en révélant que sa chère Eileen avait trouvé la mort lors d’une autre attaque d’espions (qui n’avaient pas utilisé la radio et que Jerry n’avait donc pas pu « voir venir »). Le « Black Avenger » serait donc une identité de deuil, plus sombre au propre comme au figuré… Tout ça restant bien sûr une théorie dans le vide.

All-Winners Comics #6 fut la dernière apparition du Thunderer/Black Avenger pendant le Golden Age. Mais pas tout à fait la seule trace de son influence. Entre Daring #8 et All-Winners #6, Joe Simon et Jack Kirby avaient « changé de crémerie ». Brouillé avec Timely/Marvel, ils étaient partis chez la concurrence, DC Comics, où ils inventèrent ou rénovèrent plusieurs titres plus ou moins inspirés de Captain America et de leur production chez Marvel. Dans Adventure Comics #73 (avril 1942), ils lancèrent ainsi leur version du héros Manhunter, au demeurant assez différent du Thunderer et plutôt proche d’un Captain America dont on aurait inversé les couleurs. Mais dès les premières pages certaines détails ont un air de famille.

D’abord le Manhunter de Simon et Kirby fera l’objet de plusieurs illustrations de « gigantisme ». Des scènes irréelles où on voit le héros au costume rouge enjamber la ville pour attraper les gangsters. Et si on se reporte à la première image du Thunderer ? On voit le même gigantisme, avec le héros rouge enjambant le Capitole. Qui plus est l’intrigue de la première aventure du Manhunter repose sur le fait que son ennemi, le Buzzard, attaque une station de radio pour s’exprimer sur les ondes. Il y a donc là aussi le rapport à la radio qu’on retrouve dans tous les exploits du Thunderer/Black Avenger. Les deux personnages ne sont pas strictement identiques mais il semble bien que Joe Simon, qui avait supervisé Daring Mystery Comics, avait gardé quelques éléments en tête…

Passé cet « emprunt » plus ou moins conscient, on n’entendit plus parler de Jerry Carstairs pendant des décennies, qu’on l’appelle le Thunderer ou le Black Avenger. Il y eu bien quelques usages du nom Thunderer (par exemple c’est le nom d’un adversaire de Metamorpho chez DC ou encore le surnom de Lei Kung, le mentor d’Iron Fist chez Marvel). La référence la plus intéressante se trouvant dans les pages des New Gods de Jack Kirby, quand « Thunderer » devient le nom du cheval du dieu Lonar. Mais il s’agit plus probablement d’une coïncidence. Le cheval Thunderer, étant issu des Anciens Dieux, a plus d’être de chances d’être une énième allusion à Thor (« Celui qui tonne » serait un cheval ayant appartenu à Thor où bien la réincarnation de Thor lui-même !).

Mais le « vrai » Thunderer ? Il resta dans les limbes pendant des lustres. La carrière du héros aurait sans doute été bien différente si on l’avait choisi en lieu et place du Patriot pour être muté dans les pages d’Human Torch Comics (après tout les deux héros ayant le même co-créateur, le choix était logique). A l’abri de ce magazine plus durable, le Thunderer aurait connu une plus grande longévité. Et si la pratique d’un univers partagé avait été la même qu’à l’ère contemporaine, Jerry Carstairs aurait été bien placé pour être une sorte de mélange entre le Moon Knight de Marvel et… l’Oracle de DC (personnage moderne connu pour assister les héros en étant leur expert informatique). Avec sa station de radio personnelle et sophistiquée, le Thunderer/Black Avenger avait les ressources pour contacter les autres super-héros et leur fournir un certain soutien logistique. Sa super radio aurait aussi sans doute pu capter les communications des sous-marins et de toutes les folles machines que les nazis des comics lançaient sur les USA. Et il y avait tellement de choses qu’on ne cernait pas que le héros avait encore un beau potentiel. Par exemple le fonctionnement de son « Lightning Gun« . Est-ce qu’il s’agissait seulement d’un simple pistolet éclairant où bien est-ce que le Thunderer avait les moyens de régler l’intensité et d’envoyer, pourquoi pas, de véritables décharges foudroyantes ?

Un autre rendez-vous manqué se présenta en 1976, dans les pages des séries Invaders et Marvel Premiere, quand Roy Thomas installa rétroactivement une nouvelle équipe dans l’univers Marvel des années 40. Les Invaders (les « Envahisseurs ») étant tombés sous la domination mentale du Red Skull, le seul héros restant, Bucky, s’introduisait de force dans une station de radio pour lancer un appel à d’autres héros. Il s’agissait de monter un groupe capable de contrer les Invaders. Parmi les heureux élus certains (comme le Blue Diamond par exemple) étaient issus de Daring Mystery Comics. Et avec un appel lancé à la radio il aurait été logique d’impliquer celui qui avait été décrit comme le grand expert de la radio dans le Golden Age de Marvel. Mais sans doute que Roy Thomas tenait à avoir un super-héros porte-étendard (le Patriot). Et le Thunderer/Black Avenger ne possédant pas réellement de superpouvoirs, il aurait fait double emploi. L’équipe aurait compté deux simples athlètes alors qu’il y avait par ailleurs des héros avec une plus grande diversité de profil. Et puis Jerry Carstairs était basé à Washington, pas à New York où se déroulait l’action. Si on se place du niveau de la continuité interne, sans doute que Jerry, ce soir-là, écouta l’émission de Bucky sur sa radio tout en pestant d’être trop loin pour intervenir. Si on se place sous un autre angle… Le Thunderer s’était une nouvelle fois fait doubler par le Patriot !

Ce n’est que dans le milieu des années 90 que le Thunderer originel trouva enfin le moyen d’être intégré dans la continuité Marvel moderne (jusque là, c’est comme s’il n’avait jamais existé, personne ne faisant référence à lui après 1942). Jusqu’en 1994. Cette année-là, dans la scène finale de Marvels #1, par Kurt Busiek et Alex Ross, les lecteurs purent apercevoir une horde de super-héros du Golden Age prêtant main forte aux Invaders pour attaquer les forces allemandes pendant la guerre. Et Jerry y figurait en bonne place, aux côtés de personnages comme la première Black Widow ou le Vision originel. Mais pour ce qui est de savoir s’il faut considérer cette mention comme une apparition du Thunderer ou du Black Avenger, la chose est plus problématique. Le héros porte en effet le costume bleu à cape rouge (la version de Joe Simon) qu’il n’a jamais porté à l’intérieur d’un épisode du Golden Age. Dans le doute, puisque la version Simon est apparue seulement sur des couvertures désignant le Thunderer, je dirais qu’il s’agit bien de cette identité et pas du Black Avenger. Mais l’important restait que la validité de Jerry Carstairs pendant les années 40 était donc reconnue dans la continuité moderne. Restait alors la question de savoir ce qu’il était devenu depuis.

Dans Captain America #442 (1995), Mark Gruenwald régla le problème pour plusieurs super-héros du Golden Age, aperçus lors d’une soirée célébrant ce qui était alors le cinquantième anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale. Captain America y rencontrait des vétérans tout simplement devenus des personnes âgées. Étaient identifiés Captain Terror, Black Marvel… et Jerry Carstairs, qui mentionnait son alias de Thunderer mais pas celui de Black Avenger. Jusque là il était resté un personnage mineur, méconnu, totalisant à peine cinq apparitions en plus d’un demi-siècle.

Mais les choses allaient spectaculairement changer, bien que ce rebondissement se déroule en dehors de l’univers Marvel classique: Sans doute au moins en partie inspiré par la scène de Marvels, le dessin animé Spider-Man (la série lancée en 1994 aux USA) consacra en 1997 toute une saga à différents héros du Golden Age. Dans cette suite d’épisodes écris par John Semper un groupe connu sous le nom des Six American Warriors est présenté comme étant composé de frères d’armes de Captain America. Il est impliqué que les membres de l’équipe (Whizzer, le Destroyer, Black Marvel, Miss America et le Thunderer, Captain America étant le sixième du groupe) sont des produits de variantes du projet super-soldat. C’était une exposition inattendue pour des personnages comme le Thunderer ou Black Marvel. Qui plus est dans cette continuité Jerry Carstairs avait été considérablement « augmenté ».

Il avait pour superpouvoirs la capacité d’émettre de véritables ondes de choc grâce à ses cordes vocales surhumaines, devenant un émule de Black Canary (DC) ou de Black Bolt (Marvel). De fait, ses origines étaient maintenant liées à celle de Captain America. L’explication ne tient bien sur que dans le cadre de cet univers « animé » mais si on y regarde bien, le Thunderer classique étant dénué d’origine, rien n’empêcherait d’expliquer qu’il est un super-soldat secondaire.

C’est en 2009, dans Avengers/Invaders #9 à 12 que Jim Krueger et Alex Ross allaient apporter un gag à l’équation : Lors d’un voyage dans le temps qui les ramène dans les années 40, les héros modernes membres des Avengers cherchent à contrer le Red Skull tout en faisant leur possible pour que le dangereux nazi ne réalise pas qu’ils viennent du « futur ». Ils ont peur de créer un paradoxe temporel et se déguisent donc pour se faire passer pour différents héros de l’époque. Par exemple Iron Man prend l’apparence du robot Electro tandis que Wolverine adopte le costume de Captain Terror. Pour Luke Cage (Power Man), c’est plus problématique car l’univers Marvel des années 40 ne disposait pas d’un héros noir adulte. Il faut donc une tenue qui cache sa couleur de peau de la tête aux pieds. Ses collègues finissent par lui fournir la tenue du Black Avenger, une allusion ironique au fait que Luke est un vengeur à la peau noire. Depuis, la version historique du Thunderer a également été mentionnée dans The Marvel Project #8 (2009). A noter que ses apparitions modernes font l’impasse presque totale sur ce qui caractérisait le personnage à ses débuts, dans Daring Mystery Comics #7. Certes, il garde le plus souvent une « grosse voix », mais on ne fait pas référence à ses ressources radios, à sa mise en scène à base de faux tonnerre et d’éclairs artificiels. Le « Lightning Gun« , arme qui serait bien utile pour le distinguer des autres « mystery men » de l’époque, n’a pas été mentionné depuis… 1941. Le Thunderer reste un personnage au potentiel pratiquement intact. Il faudrait juste qu’un scénariste s’y intéresse. Mais peut-être qu’un jour d’orage…

[Xavier Fournier]