Avant-Première VO: Review Rocketeer Adventures #1

19 mai 2011 Non Par Comic Box

[FRENCH] Création majeure du scénariste/dessinateur Dave Stevens, le Rocketeer a connu sa dernière aventure il y a déjà bien longtemps, son auteur s’éloignant de la BD pour se consacrer surtout à l’illustration, avant de disparaître bien trop tôt. Mais c’est la magie des comics : Les personnages, eux, ne meurent jamais et l’alter-ego de Cliff Secord prend une nouvelle fois son essor, tandis qu’un festival de stars fait rayonner l’oeuvre de Stevens.

Rocketeer Adventures #1 [IDW] Scénario de John Cassaday, Kurt Busiek, Mike Allred
Dessins de John Cassaday, Mike Kaluta, Mike Allred
Sorti aux USA le mercredi 18 mai 2011

Personne ne remplacera Dave Stevens, illustrateur au style à la fois délicieusement rétro et intemporel dont le Rocketeer avait été un véritable phénomène parmi les comics indés des années 80 avant de donner naissance à un film très inégale. Mais Stevens n’avait sans doute qu’un certain nombre d’histoires du Rocketeer en tête. Et sa carrière l’avait emmené ailleurs. En 2008 sa disparition nous privait de l’homme, de l’artiste et, en apparence, de toute chance de revoir un jour le Rocketeer traverser une page de comics. Encore qu’on pouvait même avoir peur d’une reprise, que des auteurs de second ordre s’en emparent. Cela aurait le drame, l’affront, le non-respect ultime. Heureusement IDW a du nez en s’intéressant au Rocketeer sous le même angle que les Hellboy Weird Tales: Permettre à du beau monde de rendre hommage à l’auteur originel à travers son personnage sans pour autant prétendre le remplacer. Continuer de faire vivre le Rocketeer et, par ce biais, intéresser de nouveaux lecteurs à l’univers de Stevens.

Ce premier numéro de Rocketeer Adventures commence très fort la mini-série, à commencer par un segment scénarisé et dessiné par John Cassaday qui, sans se renier, se glisse assez bien dans cet univers très « thirties ». C’est même sidérant comment le Rocketeer semble à l’aise dans ces mains nouvelles. Pour le passage illustré par Mike Allred, le trait du dessinateur est beaucoup plus personnel et ne saurait se confondre avec l’approche de Stevens. Ceci dit cette autre approche repose sur les points forts d’Allred et n’étonnera sans doute pas les habitués de son Madman : l’auteur s’intéresse ici beaucoup à la relation entre le héros et sa fiancée, une marotte chez l’artiste. Et comme si on allait crescendo dans l’ouvrage, avec les histoires s’intéressant de plus en plus à Betty, le troisième récit, signé Busiek et Kaluta, nous montre l’éternelle fiancée revenir à de meilleurs sentiments et attendre après le retour de Cliff tout en ayant peur de l’avoir perdu à jamais. Cette histoire est mise en images d’une jolie manière par Mike Kaluta. Là aussi il ne fait pas semblant d’être quelqu’un d’autre, il ne singe pas Stevens, affirme sa propre personnalité… tout en restant dans la sphère de Stevens. Quelques jolies pin-ups permettent de compléter le numéro et continuent de nous convaincre que le Rocketeer est bien vivant et encore bourré d’énergie. Un bel hommage et si tous les numéros à venir sont taillés dans le même bois, je veux bien qu’on en fasse un mensuel illimité !

[Xavier Fournier]