Avant-Première VO: Review Spider-Woman #5

Avant-Première VO: Review Spider-Woman #5

7 mars 2015 Non Par Comic Box

Avant-Première VO: Review Spider-Woman #5[FRENCH] Spider-Woman change de look… mais doit aussi apprendre à se méfier des apparences. Quand elle tombe sur un super-vilain en train de commettre un casse, elle comprend vite que les choses ne sont pas ce qu’il y paraît et que c’est du côté du malfrat qu’il faut se placer. Tout celà sans oublier la séquence de démonstration de sa petite moto et de son petit blouson si mignon. Parce que, voyons, c’est bien connu, si vous voulez rendre une héroine plus mature, il suffit de lui acheter de nouveaux vêtements. Ou pas.

Spider-Woman #5Spider-Woman #5 [Marvel Comics] Scénario de Dennis Hopeless
Dessins de Javier Rodriguez
Parution aux USA le mercredi 4 mars 2015

Après avoir traversé Spider-Verse, Jessica Drew change donc complètement ses méthodes et son look, ce qui fera sans doute beaucoup plaisir aux traumatisés de la désormais célèbre variant cover par Manara… Mais qui n’est pas sans poser un certain nombre de questions. En effet, il y a un mensonge – ou tout au moins une exagération – dès la couverture, quand on nous promet un « nouveau costume et un nouveau status quo ». La première information est vraie. La seconde l’est largement moins. Ce n’est pas un « nouveau status quo » mais bien une redite d’un status quo qu’on commence à trouver dans plusieurs autres séries. Je n’ai rien contre un relookage et une refonte de Spider-Woman, dont le principal fait d’arme, depuis son « retour » au terme de Secret Invasion, a surtout été de sortir avec Clint Barton, comme si le personnage avait du mal à se définir par elle-même. Et je peux comprendre, bien sûr, qu’on veuille en finir avec les bimbos et surtout le fait que la silhouette de bimbo soit présentée comme unique option dans les comics. Maintenant le souci c’est que sous prétexte de diversité, on ne nous présente plus qu’un profil d’héroine girly, répété de série en série. Il y a une différence entre lancer les modes et les suivre. Et Spider-Woman fait sa mue en arrivant après Batgirl, Silk, Spider-Gwen et ainsi de suite, qui présentent toutes plus ou moins une personnalité commune, se préoccupant surtout d’être coquette, de porter leur joli streetwear… Il faut qu’on arrête de nous raconter des bêtises. Ce n’est pas de la diversité. C’est remplacer un portrait-type par un autre portrait-type. Désolé mais quand je regarde les séries « mâles » ou « mixtes », je croise aussi bien Peter Parker que Frank Castle, Reed Richards ou Steve Rogers. Même si on recentre sur des Spider-Mâles, Peter Parker ou Kaine, même si ce sont des clones au sens littéral, ont plus de différence de tempérament. Spider-Woman #5 arrive par contre en bout de ligne d’une tendance qui commence à tourner à l’uniformisation. On dirait un peu ces silhouettes en papier dans les magazines de petite fille qu’on peut « habiller » en interchangeant des accessoires prédécoupés. Certes, il y a des séries comme Black Widow, mais l’irruption de quatre ou cinq séries qui cachent une même personnalité sous le masque me laisse perplexe. Pourquoi aurais-je besoin de lire cette Spider-Woman à partir du moment où j’ai déjà des choses très voisines avec Silk ou Spider-Gwen. Ou peut-être que ce sont ces autres séries qui devront céder le pas. Mais enfin il n’y a clairement pas la place pour ces redites.

Les quatre premiers épisodes de la série avaient été cannibalisés par Spider-Verse et clairement pas l’endroit pour se rendre compte de ce que Dennis Hopeless voulait faire avec Jessica. Spider-Woman #5 n’est pas un ratage. Loin s’en faut. Le dessin de Javier Rodriguez aurait tendance à placer la série, sur le plan visuel, dans la droite lignée de certains épisodes du Daredevil de ces dernières années ou d’Hawkeye. Ce qui est loin d’être de mauvais repères. Mais l’inconvénient qui va avec ce compliment, c’est que là aussi Spider-Woman s’installe comme une suiveuse plutôt que comme une surprise. Spider-Woman #5 est « sympa ». Mais j’ai l’impression d’avoir déjà lu plusieurs fois ce ton, cette histoire, ces derniers mois. J’ai l’impression de lire Spider-Bat-Silk. Et au prix moyen des comics de nos jours, il va falloir faire preuve de plus de personnalité pour convaincre. On est déjà dans le trop-plein de Spider-Fantômettes.

[Xavier Fournier]