Calendrier de l’avent : Fire Power – Tome 1

Calendrier de l’avent : Fire Power – Tome 1

16 décembre 2020 Non Par Pierre Bisson

Noël approche et nous avons décidé de vous proposer un calendrier de l’avent avec un « Top 10 » des albums à (re)découvrir ou à offrir. Une fois n’est pas coutume, les ouvrages proposés sont en version française. Aujourd’hui, la nouvelle saga de Robert Kirkman, Fire Power.

Fire Power – Tome 1 [Delcourt]
Scénario de Robert Kirkman
Dessin de Chris Samnee
Parution en France le 21 octobre 2020

Après l’arrêt de Walking Dead et Invincible, Robert Kirkman est de retour avec Fire Power. Adepte de l’originalité, le scénariste a imaginé sa série d’une manière originale. Tout commence par un prologue de plus de 150 pages réunies en un album. Par la suite, la série sort de façon mensuelle (et sera publiée en version reliée également). Ce premier tome nous raconte la genèse du héros, Owen Johnson. Le jeune homme est en quête de réponses sur l’identité de ses parents biologiques. Il se retrouve dans un vieux monastère chinois, perdu dans la montagne, où on enseigne les arts martiaux. Déjà rompu à plusieurs techniques ancestrales, sa capacité à apprendre surprend Maître Lun, qui accepte de l’accueillir dans sa communauté. Arrivera-t-il à dompter la technique des boules de feu ? Si le concept de l’occidental qui découvre une culture ancestrale orientale pour forger son identité n’est pas sans rappeler Bruce Wayne dans Batman Begins, de Docteur Strange ou encore la série TV Kung-Fu, c’est plus au comic book Iron Fist que Fire Power rend hommage. Tout comme dans la BD de Roy Thomas et Gil Kane, le personnage principal a perdu ses parents biologiques. Il les cherche et se retrouve au cœur d’une cité perdue où enseigne un art ancestral. Si en plus, on ajoute un rival jaloux qui aimerait bien prendre la suite du maître, un dragon mystérieux caché dans le temple et des boules de feu qui sortent des mains, on pourrait crier au plagiat ! Au contraire, Kirkman s’inspire des héros de son enfance pour créer un nouvel univers. Ainsi, le vieux Maître Lun, avec son attitude cabotine, est un mélange de Stick (le mentor de Daredevil) et de Tortue Génial (le maître de Son Goku dans Dragon Ball), les ennemis du temple font penser aux soldats de la Main dans l’univers Marvel. Mais la force de Fire Power réside dans l’approche de la narration. Car il ne faut pas l’oublier, la série principale n’a pas encore commencé quand vous terminerez ce premier volume. Et c’est bien la situation d’Owen dans ces dernières pages qui captivera l’attention du lecteur. Le scénariste a l’habitude d’avoir un plan bien précis pour chacune de ses séries, même sur une série aussi longue que Walking Dead. Alors quand on voit ce que le prologue nous promet, on a hâte de découvrir la suite…

« Garde le feu dans tes mains, pas dans ton entrejambe. »

Au dessin, c’est Chris Samnee qui assure le show ! Son trait un peu rond donne un côté « cartoon » à l’ensemble. Sa maîtrise du mouvement et du storytelling, notamment dans les séquences de combat, nous plonge au centre du récit. On n’a pas de mal à s’imaginer une adaptation en animation si le succès est au rendez-vous… On retrouve l’atmosphère de ses numéros de Daredevil avec Mark Waid. Dommage que sa créativité ne puisse pas pleinement être exploitée car l’univers de Fire Power n’est pas assez original visuellement. On voit les même temples et tenues que dans les références précédemment citées. Dans les dernières pages (décidément importantes !), l’artiste peut se laisser aller un peu plus avec une ambiance « steampunk » et la création d’un groupe de vilains. Vivement la suite pour voir si cet ambiance persiste !

[Pierre Bisson]