Calendrier de l’avent : Batman – Curse of the White Knight

Calendrier de l’avent : Batman – Curse of the White Knight

15 décembre 2020 Non Par Pierre Bisson

Noël approche et nous avons décidé de vous proposer un calendrier de l’avent avec un « Top 10 » des albums à (re)découvrir ou à offrir. Une fois n’est pas coutume, les ouvrages proposés sont en version française. Aujourd’hui, la suite des aventures de Batman « made in Sean Murphy ».

Batman : Curse of the White Knight – Édition Collector [Urban Comics]
Scénario et dessin de Sean Murphy
Parution en France le 27 novembre 2020

En 2017, Sean Murphy a créé une mini-révolution dans le monde de l’homme chauve-souris avec Batman : White Knight. Dans cette saga, hors continuité, le Joker redevenait lucide. Sous son nom civil de Jack Napier, il devient le sauveur de Gotham et tente de rallier Batman et ses coéquipiers à sa cause. Si le Joker venait contre-carrer les plans de son alter-ego, tout n’était pas fini pour autant. La réputation de Batman n’est plus au beau fixe. La police de Gotham doute des actions du héros et des autres justiciers. C’est alors que débarque Azrael. Le vengeur rouge et jaune, à l’épée enflammée, veut se venger de Batman et de la famille Wayne. Mais pour quelle raison ? On découvre un lourd secret, remontant à l’origine de la construction de Gotham et qui pourrait bien chambouler la vie de Bruce Wayne. L’auteur a le contrôle total sur son histoire. Scénario, dessin, toute liberté est donné à Murphy. Il peut ainsi réinterpréter la fameuse célèbre « Knightfall », qui voyait Jean-Paul Valley, alias Azrael, devenir un Batman violent en armure. Étant une suite direct de White Knight, on retrouve bien sûr le Joker/Napier mais il n’est plus au centre du récit. Son acolyte, Harley Quinn, est par contre un élément clé dans l’évolution de Batman.

« Je n’en veux pas à Napier, j’en veux à moi-même. »

Sean Murphy livre ici des planches bourrées de détails. Le storytelling est parfait. On suit sans problème l’intriguer et on est ébloui par les « splash » : ces pages où l’importance est donné à une scène sur une pleine page ou une double page. Curse of the White Knight se passe dans un univers alternatif. Il y a quelques années, DC aurait appelé ça un « Elseworlds ». Murphy peut faire ce qu’il veut sans retenue. Peu importe ce qu’il devient de Batman, Nightwing ou même du Joker. Il s’amuse à prendre des éléments des diverses incarnations du Chevalier Noir pour les incorporer à son récit. Par exemple, le pseudo de Jack Napier est emprunté à Batman de Tim Burton (tout comme une certaine Batmobile), Azrael lui vient des années 1990 des comics Batman, le Batwing sort tout droit du dessin animé de Bruce Timm… Des clins d’œil en pagaille qui raviront les fans. Pour mettre en valeur le talent du dessinateur, Urban propose trois éditions différentes. Une classique, une collector noir et blanc et une « limited » grand format. La version noir et blanc met en avant le coup de crayon de l’artiste. Mais c’est l’édition « limited » qui retiendra notre attention. Un format grandiose (36x24cm), plus grand que les BD franco-belge classique, avec un dos toilé et un marquage à chaud sur le titre. En plus, un ex-libris est glissé à l’intérieur. Limité à 1500 exemplaires, il risque d’attirer les collectionneurs car son prix reste élevé (59€). À noter qu’en bonus, on a le droit à quelques planches crayonnées, des croquis de personnages et des couvertures variantes. En revanche, chaque édition contient l’épisode bonus « Von Freeze » qui revient sur la jeunesse du Mister Freeze de cet univers, dessiné par Klaus Janson.

[Pierre Bisson]