Calendrier de l’avent : Batman : The Dark Prince Charming – L’intégrale

Calendrier de l’avent : Batman : The Dark Prince Charming – L’intégrale

22 décembre 2020 Non Par Pierre Bisson

Noël approche et nous avons décidé de vous proposer un calendrier de l’avent avec un « Top 10 » des albums à (re)découvrir ou à offrir. Une fois n’est pas coutume, les ouvrages proposés sont en version française. Aujourd’hui, la version intégrale du diptyque de Batman par Marini.

Batman – The Dark Prince Charming – Intégrale [Dargaud]
Scénario et dessin d’Enrico Marini
Parution en France le 27 novembre 2020

Si Batman a été écrit et dessiné par des artistes internationaux, c’est souvent au sein des séries habituelles du Chevalier Noir. Enrico Marini s’est approprié le héros et a eu une totale liberté pour malmener Bruce Wayne et son entourage (comme il l’a expliqué dans notre interview). La rivalité entre Batman et le Joker est au plus haut. C’est à ce moment qu’une petite fille du nom d’Alina débarque dans la vie de notre héros. Sa mère affirme qu’elle serait la fille de Bruce Wayne. Est-ce possible ? Et si la vérité était tout autre. Le Prince du Crime enlève Alina dans l’espoir de faire chanter le milliardaire. S’en suit une chasse à l’homme qui risque de mal finir pour l’un des deux ennemis jurés. Marini a choisi de raconter son histoire de Batman. Basée dans une continuité proche de celle de l’univers DC actuelle, elle se concentre sur Batman et le Joker, et de leurs « conjointes » respectives, Catwoman et Harley Quinn. Pas d’invité « superhéroïque » pour ce récit se voulant ancré dans une certaines réalité urbaine. Le héros croise bien Killer Croc sur quelques cases, mais il n’a pas l’aspect bestial des précédentes versions et ressemble plus à un catcheur tatoué qu’à une véritable créature surhumaine. Batman est, bien sûr, l’élément central mais Bruce Wayne n’est pas en reste. En le liant à la petite Alina, Bruce doit s’interroger sur lui-même et les divers choix qu’il a fait dans sa carrière. Il en est de même pour le Joker pour qui ce jeu du chat et de la souris est bien plus personnel qu’il n’y paraît. Clairement, l’auteur a un petit faible pour le Joker… et il en ferait presque le personnage principal de son scénario.

« Le Joker. Mon pire ennemi. Mon antithèse. »

Paru à l’origine en deux tomes, sortis simultanément en France et aux USA respectivement en 2017 et en 2018, cette édition intégrale permet de lire le récit d’une seule traite. La conclusion n’amenant pas nécessairement une suite, on se retrouve avec un album qu’on aura plaisir à lire et à relire. Marini nous fait voyager à travers ses planches en couleurs directes, une approche de plus en plus rares dans les comics américains. L’artiste nous transporte au centre de « sa » Gotham City, à l’architecture gothique à souhait, baignant dans des tons ocres et marron. Les véhicules de Batman, comme la Batmobile et le Batcycle, sont aussi « customisés » par Marini. Il en profite également pour créer ses versions des personnages DC. Si les changements sur Batman et Catwoman sont subtiles au point de vue esthétique, le Joker et Harley Quinn ont eux le droit à un « relooking » total. Ces versions ont depuis été adoptées par de nombreux cosplayers à travers le monde, témoignage que l’artiste a fait mouche. Le seul bémol de cette intégrale, c’est qu’il n’y en ait pas plus ! Blague à part, Dargaud proprose un sketchbook de six pages, avec des dessins inédits de l’auteur. Un making-of plus approfondi aurait été un vrai plus pour cette édition « ultime ».

Que vous soyez fan de la première heure ou totalement néophyte au monde l’homme chauve-souris, laissez-vous embarquer dans cette aventure trépidante. Dès la dernière page, on en redemande. Mais qui sait si Marini reviendra explorer les bas fonds de Gotham City ?

[Pierre Bisson]

PS : pour ceux qui en voudraient plus, retrouvez notre interview vidéo de Marini ici, réalisée à l’occasion de la sortie du tome 1 en 2017.