Avant-Première VO: Review Thanos: The Infinity Revelation

Avant-Première VO: Review Thanos: The Infinity Revelation

8 août 2014 Non Par Comic Box

Avant-Première VO: Review Thanos: The Infinity Revelation[FRENCH] Jim Starlin retrouve Thanos (et inversement) mais remet aussi la main sur une bonne partie des personnages cosmiques de Marvel, pour une nouvelle quête existentielle. Le Titan Fou est une fois encore à la croisée des chemins et décide ce qu’il doit faire de sa vie. Et comme souvent avec Thanos (enfin, quand Thanos est vraiment géré en tout cas), cette question se conjugue forcément avec le sort de l’univers.

Thanos: The Infinity RevelationThanos: The Infinity Revelation [Marvel Comics] Scénario de Jim Starlin
Dessin de Jim Starlin
Parution aux USA le mercredi 6 août 2014

Thanos est à la fois la création et la créature de Jim Starlin, c’est indéniable. À chaque fois que l’auteur peut récupérer son personnage commence un travail d’inventaire pour expurger certaines contradictions apportées par d’autres comics. Dans The Infinity Revelation, Starlin ne manque pas de passer par cette étape imposée, alors que le Titan Fou remarque à voix haute que quelque chose ne va pas en lui, que son obsession pour la Terre n’est pas justifiée et ainsi de suite. En général, Jim Starlin n’est pas réellement très « partageur » et son implication dans le contexte d’un univers partagé reste très « axée », limitée aux grandes figures de l’éditeur. Cela se termine souvent avec Thanos ayant trouvé un moyen de réécrire la réalité et quelques Avengers devant lui. Mais j’ai été surpris de voir à quel point Starlin revenait cette fois vers ses fondamentaux tout jouant de bon cœur avec des personnages cosmiques de Marvel dont il n’est pas l’initiateur. Par fondamentaux, il faut comprendre au-delà même de son propre travail mais dans ses racines, ses inspirations. La vision d’un Thanos cherchant maintenant à résoudre une équation évoque un peu l’ombre de Darkseid, même si cette quête aura finalement un but très différent (encore que, d’une certaine manière Thanos fait son Final Crisis, glissement de temps inclus). À l’inverse, si l’on peut effectivement compter sur Adam Warlock, je ne m’attendais pas forcément à croiser la version la plus récente des Gardiens de la Galaxie ou même les Annihilators, que tout le monde chez Marvel semble avoir oublié dernièrement. Même les personnages secondaires apparus pendant Infinity sont pris en compte.

Soulignons, surtout, que Thanos: The Infinity Revelation s’adresse avant tout à des gens qui ont au moins une vague idée de ce qu’est le Thanos de Starlin. Le lecteur déboulant là-dedans après avoir aperçu Thanos deux fois au cinéma ou même tout juste dans le crossover Infinity d’Hickman, risque de se perdre dans les méandres des états d’âmes et des univers parallèles. Si vous connaissez un peu le périmètre de Starlin (mettons une simple lecture d’Infinity Gauntlet, encore qu’on ne vous recommandera jamais assez de remonter au moins jusqu’à sa série Warlock), la chose s’ouvre dans toute son ampleur. Mais l’exercice est un peu vain, puisque contemplatif. Ce n’est pas la première fois que Thanos et Adam Warlock ont des états d’âmes. Pas la première fois non plus (loin s’en faut) que ces deux-là nous parlent réécriture de l’univers alors que le cerveau du lecteur, lui, sait bien que le cosmos de Marvel s’en tirera au final sans trop de dégâts. Malgré les explosions d’étoiles, les visages dans le ciel et ce genre de choses, Thanos: The Infinity Revelation est, une nouvelle fois, un récit beaucoup plus intimiste qu’il y paraît. Au final, c’est l’application de cette maxime bien connue chez les anglo-saxon : « If you can’t change the world…Change yourself ». Jim Starlin n’a qu’une portée limitée sur le monde Marvel, alors il entretient son personnage et trouve d’ailleurs une porte de sortie intéressante, une véritable parabole, sur le fait que deux univers sont confrontés, qu’il y a d’un côté les Thanos et Warlock de Marvel et l’autre ceux de Starlin. Libre à chacun de déterminer lesquels gagnent à la fin. Néanmoins, ces cent pages s’adressent vraiment aux lecteurs de longue date.

[Xavier Fournier]