Avant-Première VO: Review Hellboy: The Fury #3

11 août 2011 Non Par Comic Box

[FRENCH] Le dernier numéro d’Hellboy: The Fury marque un tournant dans la saga du colosse rouge de Mike Mignola. Mais sans parler du rebondissement final, cette minisérie est aussi une preuve de la virtuosité de Mike Mignola et de Duncan Fregedo en termes de narration. Bien d’autres auteurs auraient fait de ce combat quelque chose d’assez premier degré. Mais The Fury #3 est avant tout un comic-book d’une grande force sans tomber dans le spectaculaire…

Hellboy: The Fury #3 [Dark Horse Comics] Scénario de Mike Mignola
Dessin de Duncan Fregedo
Sortie aux USA le mercredi 10 août 2011

Difficile pour moi d’évoquer ce qui se passe dans ce numéro sans évoquer quelque chose qui tient du spoiler. Si vous ne voulez pas, absolument pas, savoir ce qui se passer dans ce numéro, passez votre chemin sans plus attendre… Tout le monde est OK ? Alors continuons plus avant : Ces temps-ci il est de bon ton de tuer le personnage principal d’une série pour s’attirer de la publicité (et des ventes). Hellboy: The Fury #3 est l’épisode attendu de la fin du héros de Mignola. Pas la fin des histoires le concernant mais en tout cas la fin de son existence terrestre. L’auteur avait de longue date fait mention de son envie d’en arriver là (relisez par exemple sa dernière interview dans Comic Box, il y a déjà quelques années) et voici le moment de montrer si l’idée est mise en application où si, à la dernière minute, il épargne sa création. En fait, l’idée de savoir si Mignola tue son héros est assez secondaire puisque le robinet du « Hellboyverse » ne va pas pour autant se refermer. Ces pages, d’ailleurs, sont un témoignage de la force de cet univers si particulier. Et plus encore.

En lisant ce combat, il est difficile de ne pas faire la comparaison avec certaines morts du moment chez Marvel, qu’il s’agisse d’Human Torch chez les FF ou de Fear Itself. Et autant le dire tout de suite, la comparaison n’est bien sur pas à l’avantage de Marvel, tant Mignola et Fregedo donnent une grandeur à l’instant. S’il y a des scènes mystiques, ce qu’on pourrait qualifier d’effets spéciaux ne viennent pas masquer la vacuité d’un scénario préfabriqué par l’éditorial mais habille la poésie épique de l’aventure. En un sens (et dans un style forcément différent), il y a une certaine communauté d’esprit avec la Mort de Captain Marvel sans pour autant tomber dans la pleurnicherie. Je ne me fais pas d’illusion sur le fait qu’on verra sans doute Hellboy dans l’Au-Delà (et, à défaut, il y aura toujours des minis se déroulant dans le passé). Mais cet épisode a, tout simplement, la classe, que ce soit dans l’histoire simple de Mignola ou dans les graphismes sombres de Fregedo. Voici un comic-book qui devrait être donné en exemple à tous les scénaristes voulant nous tuer un héros. Voilà comment il faut faire sans en rajouter, sans donner dans la vulgarité ou dans le facile. Bref, une pertinence exemplaire… Mais avec Mignola ou Hellboy, ce n’est pas spécialement une découverte…

[Xavier Fournier]