Avant-Première VO: Review Adventures of Superman #48

Avant-Première VO: Review Adventures of Superman #48

30 mars 2014 Non Par Comic Box

Avant-Première VO: Review Adventures of Superman #48[FRENCH] C’est la fin des temps pour Superman, dont les différents aspects sont les derniers survivants de l’univers. Ce troisième et dernier chapitre de la saga numérique « Strange Visitor » a un caractère de finalité assez marqué, quelque chose qui évoque aussi bien l’All-Star Superman de Morrison que le Supreme de Moore. Et on a vraiment envie de se demander pourquoi DC a publié cette histoire en douce…

Adventures of Superman #48Adventures of Superman #48 [DC Comics] Scénario de Joe Keatinge
Dessin de Tula Lotay, Jason Shawn Alexander
Parution aux USA le mercredi 26 mars 2014

Cette semaine, encore heureux qu’il y a Vertigo pour (Fables, Sandman, Dead Boy Detectives) pour sauver le blason de DC, tant les fascicules « super-héros », dans l’ensemble, puent plutôt la routine. Mais la petite gemme risque de passer inaperçue du lecteur traditionnelle puisqu’elle est publiée en numérique dans Adventures of Superman. Bon, un petit avertissement de conflit d’intérêt potentiel : Le scénariste, Joe Keatinge, a plusieurs fois participé à Comic Box. Et l’un des artistes, Tula Lotay, est une des organisatrices du festival de Leeds. Des gens diablement sympathiques donc (et je ne doute pas que Jason Shawn Alexander, même si je ne le connais pas, lui, l’est également). A priori, donc, j’ai donc une perception plutôt sympathique du travail de ces auteurs mais l’effet produit ici, dans ce segment et les deux qui ont précédé, me parait aller bien au delà de « ah je les connais, ils sont sympas donc j’aime bien ». Non. Ce que les trois auteurs contribuent à former ici, c’est quelque chose qui aurait tout aussi bien pu servir de conclusion à Superman avant le reboot de 2001. Joe Keatinge convoque quelque chose qui tient de « Whatever Happened to the Man of Tomorrow », évoquant aussi bien l’enfance du héros du Golden Age que son devenir dans un futur lointain. Le « Superman Inconnu » mais aussi son phrasé font penser à l’intervention de ce concept dans All-Star Superman. Et plus largement la réappropriation d’éléments du Silver Age, mélangés au futur, font qu’on pense aussi au Supreme de Moore. Bon, bien sûr, les auteurs cités ont montré la voie et il s’agit plutôt là de s’inscrire dans leur sillage. Mais il y a voisinage.

Au moment du reboot de DC en 2011, je me souviens avoir lu un billet d’Erik Larsen (Savage Dragon) qui expliquait (et à mon sens il avait raison) que DC avait loupé quelque chose en ne donnant pas un sens de finalité aux séries qui s’arrêtaient. D’une certaine manière le nouveau DC était tellement pressé d’en arriver aux versions rebootées que les séries antérieures n’ont pas fait l’objet d’un travail de deuil. Ce « deuil » dont je parle, vous avez pu le trouver dans « Whatever Happened to the Man of Tomorrow » si vous lisiez Superman à la conclusion de Crisis. Vous avez pu le croiser aussi dans l’ultime épisode de Green Lantern par Geoff Johns. Une sorte d’adieu à une incarnation particulière d’une série ou d’un personnage qui permet de refermer la porte, un happy-end mais qui ne s’interdit pas un petit vernis d’amertume. En clair on aurait pu imaginer de dire adieu à des personnages comme Wally West et ses gamins, au couple Clark & Lois Kent, de tourner réellement la page. Tout ça pour dire qu’en lisant Strange Visitor, j’ai l’impression de lire ce genre de conclusion, la fin de l’univers antérieur, celle dont on nous a privé il y a trois ans. La logique des comics numériques de DC n’en fini pas de me laisser perplexe (supposés s’adresser à un public plus large, ils conservent plus la trace de la continuité que les fascicules vendues en comic-shops de nos jours). Mais Strange Visitor est assurément un épilogue bien senti à une certaine version de Superman. Qui plus est le récit est superbement exécuté et, au cas où vous seriez allergiques au format numérique (il y en a), je ne saurais que vous conseiller d’attendre la réimpression papier de cette histoire.

[Xavier Fournier]