Avant-goût VO : Review Wolverine #66

15 juin 2008 Non Par Comic Box

[FRENCH] Mercredi prochain sortira le premier épisode du retour de Mark Millar sur Wolverine. L’équipe créative de Civil War se reforme, Steve McNiven assurant les dessins de « Old Man Logan », saga futuriste qui nous décrit non seulement un Wolvie vieillissant mais aussi, plus largement, l’état de l’univers Marvel dans cinquante ans. Qui a changé ? Qui a fondé une famille ou qui a perdu tous ses espoirs ? Une nuit, les super-héros ont disparus et Logan est devenu fermier…

Wolverine #66  [Marvel] Scénario de Mark Millar
Dessin de Steve McNiven

Sortie américaine le 18 juin 2008

Millar avait prévenu, Old Man Logan, c’est un peu un mélange de Dark Knight, du film Unforgiven (le mot d’ailleurs apparait quelque part dans l’épisode) et d’un Wolverine The End. Sauf qu’il existait déjà un Wolverine The End où, dans la même veine, un vieux Logan sortait de sa retraite. Pas de problème, en quelques pages Old Man Logan s’impose avec un sentiment naturel, là où The End tombait un peu à plat. Il y a beaucoup d’un Clint Eastwood dans Logan, dans son côté à la fois taciturne et violent. Millar sait très vite faire la synthèse de cette violence rentrée, que ce soit quand Logan repense à son ancienne vie ou quand il projette dans ses actions…

Mais le plus intéressant c’est peut-être McNiven qui jusqu’ici a beaucoup oeuvré avec l’univers Marvel dans l’état. Là, pour la première fois on le laisse utiliser des jouets qui ne sont partagés. Leurs versions des héros Marvel sont gérées par les Millar et McNiven puisque tout se passe dans un futur dont ils sont les seuls utilisateurs. Du coup McNiven a tout le loisir de créer ou recréer la coupe de cheveux de Logan, le FantastiCar ou une nouvelle famille Banner. Pour la première fois les designs de McNiven ne sont que le reflet de sa volonté, ne doivent rien à une concession éditoriale et l’effet est plutôt captivant.

Logan a bien changé. Il est devenu père de famille (encore que je ne serais guère surpris si on nous disait d’ici quelques épisodes qu’il n’est pas leur père naturel) et agriculteur dans la dèche, dans un futur qui ressemble un peu au monde de Mad Max, sauf que là ce sont les super-villains qui règnent. Le racket va bon train et pour sauver sa famille Logan avale un peu des couleuvres. Mais il ne fait que repousser l’échéance. Il lui faut absolument trouver de quoi payer le « loyer » à la date, sinon le pire arrivera. C’est à ce moment qu’entre en scène un ancien Vengeur pour lui proposer un boulot. Rien de compliqué. Seulement l’aider à faire une livraison. Pourquoi notre sens d’araignée nous dit-il que ce plan simple va dégénérer en cours de route ?

Logan en mode « Old Man » me fait un peu penser à la conclusion de la troisième saison de Lost, quand on retrouve un des personnages principaux des années plus tard, complètement anéanti, la barbe longue et le poing tendu en demandant à revenir en arrière. Là aussi on ne peut que se demander ce qu’il ressortira des deux intrigues puisqu’en fin de compte, comme dans Lost, l’intrigue se passe en deux temps. Il y a le vieux Logan et sa volonté de ne plus être impliqué. Et puis il y a le Wolverine de cette fameuse nuit qui l’a brisé. Si on a du mal à croire que Logan réussira à tenir l’arc entier sans « griffer » un petit peu, les circonstances de la fameuse « nuit » restent mystérieuses et pourraient créer la surprise.

Millar se débrouille pas mal pour donner à la série Wolverine un nouveau souffle. Trop souvent obsédée par le secret des origines du personnage, elle avait tendance à regarder vers le passé et à stagner(« le mois prochain un nouveau ninja va tenter de tuer Wolverine »). Sans parler de la problèmatique des crossovers avec les X-Men ou les New Avengers. En se libérant à la fois du passé et du présent, Millar nous donne un Wolverine non « cartographié ». Il peut en faire ce qu’il en veut. Et même s’il ne se passe finalement pas 36 millions de choses dans cette première partie de l’arc, cette différence change beaucoup de choses. Reste à tenir les promesses dans les numéros suivants mais ca commence bien…

[Xavier Fournier]