Avant-Goût VO : Review Moon Knight #21

19 août 2008 Non Par Comic Box

[FRENCH] Le moins qu’on puisse dire c’est que Mike Benson n’est pas tendre avec le héros de la série. Mais le résultat est assez bien senti: Steven Grant/Marc Spector a tout perdu dans les mois précédents. En un sens, Moon Knight est passé à travers son équivalent de Daredevil: Born Again. Mais là où on s’attendrait à voir poindre l’heure de la reconstruction, aucun rayon de soleil ne vient éclaircir le héros. Pire, ses anciens amis sont coincés dans la tourmente.

Scénario: Mike Benson
Dessin: Mark Texeira & Javier Saltares
Sortie aux USA: le 20 août 2008

Moon Knight (mais peut-on encore réellement l’appeler ainsi) a tout perdu ces derniers temps. L’amour de sa vie, son meilleur ami et sa réputation. Le voici donc désormais tombé dans la clandestinité, avec les forces du SHIELD qui lui filent le train. Cela dit la partie « fuite » était plus ou moins prévisible à la lecture des derniers numéros. Ce qui était moins évident, c’est le retour de l’entourage de Moon Knight. Sa « supporting cast » est interrogée en long et en large par le SHIELD et Iron Man, payant le prix de son association passée avec le « chevalier blanc ». C’est plutôt une bonne idée de la part de Benson car depuis Civil War les familles et amis des héros hors-la-loi ont rarement été montrés. Spider-Man, sa tante et son épouse étaient jusqu’ici les principaux symboles de l’impact de l’Initiative sur la vie privée des gens. Mais depuis One More Day la question était caduque les concernant et la plupart des scénaristes ont préféré faire de l’Initiative une chose limitée aux relations héros/héros. Les scènes où on voit Marlène et les autres soumis à la question n’ont rien de révolutionnaire mais elles encrent à nouveau la série et les retombées de Civil War dans la réalité. Et ce n’est pas plus mal.

On voit peu le « héros » dans cet épisode, juste assez pour s’interroger sur son nouveau mode de fonctionnement. Tout au plus on regrettera que pour des raisons commerciales la couverture évente un peu la conclusion mais enfin il faut ce qu’il fait pour attirer les lecteurs sur cette série pas reconnue à sa juste valeur. Finalement, dans cet arc, Mike Benson a le nez creux puisqu’il a un peu anticipé les événements du film Batman: The Dark Knight. La saga actuelle de Moon Knight montre un peu l’autre côté de la pièce. On a souvent comparé Moon Knight à la version « Marvel Comics » de Batman mais Benson (se servant des épisodes de Charlie Huston comme d’une matière première qu’il convenait de reformuler) a fait un choix différent. Son Moon Knight, c’est un peu le Dark Knight de Nolan qui aurait choisit l’autre voie. Moon Knight, c’est un peu Batman qui aurait décidé de se débarrasser du Joker (et des autres) et qui paierait maintenant le prix. Cette exploration de l’autre choix est intéressante et tombe, nous le disions, fort à propos, jouant à la fois sur les différences et les rapprochements à faire avec l’archétype du justicier urbain.

Niveau dessins, Javier Saltares est crédité pour « les layouts », ce qui veut dire que bien que Mark Texeira soit crédité en tant qu’artiste à part entière (et qu’il ait sans doute accomplit la majeure partie du travail) le découpage est plutôt l’œuvre du premier. Personnellement j’ai toujours préféré le style de Tex en solo plutôt qu’accompagné par Saltares. En « indé », Texeira me parait plus fort. Néanmoins l’association des deux n’a rien de déshonorant et fournit un travail efficace. Sur une ou deux scènes on a quand même l’impression d’un « pourrait mieux faire ». Rien, cependant, qui nous fera détester cet épisode.

[Xavier Fournier]