Oldies But Goodies: World’s Finest Comics #94 (1958)

30 juillet 2011 Non Par Comic Box

[FRENCH] Il fut un temps où les seuls super-héros qui se rencontraient régulièrement étaient Superman, Batman et Robin. Normal, la plupart des autres personnages de DC ne paraissaient plus. Parmi les rares héros restants, Green Arrow et Aquaman semblaient jugés trop « mineurs » pour fréquenter ces trois icônes de DC. Aussi, en juin 1958, quand Powerman fait irruption dans World’s Finest Comics #94 et remet en cause la belle dynamique du trio, c’est un véritable tremblement de terre pour les lecteurs. Non seulement il y avait un nouveau héros mais en plus il se permettait de semer la zizanie au sein de ses collègues. Mais qui donc était ce Powerman si hautain ?

Dans les années 50, le signe principal d’une continuité intertitres chez un même éditeur était World Finest Comics. Dans chaque épisode de cette série, Superman et Batman, le plus souvent flanqué de Robin, faisaient équipe. Et ce n’était pas rien puisqu’à l’époque la première équipe de super-héros, la Justice Society, avait cessé de paraître en 1951 et que la chose s’en approchant le plus, la Justice League of America, ne débuterait qu’en 1960. World’s Finest Comics, avec son trio de super-héros, c’était, dans les Fifties, la chose qui se rapprochait le plus d’un groupe (il n’aurait guère manqué qu’un nom spécifique pour formaliser les choses). Cela tenait plus de l’accident que d’une volonté éditoriale délibérée. Initialement World’s Finest (ou même World’s Best Comics, comme la série fut baptisée à ses débuts) était une anthologie qui contenait d’une part les exploits de Superman et, par ailleurs, ceux de Batman (et son jeune assistant Robin). Si les couvertures extérieures les montraient réunis dans une situation commune (le plus souvent intemporelle, se livrant ensemble à des loisirs comme le ski ou la peinture), ils évoluaient dans des récits distincts depuis 1941. Ils étaient « voisins de revue » mais ne se parlaient pas et ne paraissaient pas, la plupart du temps, se connaître.

Jusqu’à Superman #76 (juin 1952), épisode où les deux héros s’allièrent pour la première fois, ce qui marque le premier « team-up » officiel de DC (hors rencontres à l’intérieur d’un groupe comme on avait pu en voir dans la Justice Society). Dans cette histoire, Batman et Superman, voyageant dans le cadre de la même croisière, découvraient leurs identités secrètes respectives. Pour le coup, cette première alliance (scénarisée par Edmond Hamilton) était délibérée et clairement un « coup » organisé en toute connaissance de cause par l’éditeur. Mais l’événement resta dans un premier temps sans lendemain. Il est très probable qu’avec l’arrêt de la Justice Society en 1951 les responsables de DC pensaient que les rencontres de héros étaient passées de mode. On sent pourtant bien, dès le titre choisi par Hamilton (« The Mightiest Team in the World« , soit « la plus puissante équipe du monde« ) qu’il y a une tentation d’instaurer une « équipe » plus qu’un duo. Mais le raisonnement ne sera pas si évident que ça pour les décideurs. S’ils avaient donné leur feu vert, cela aurait donné quelque chose de fascinant : un groupe majeur du « haut Golden Age » qui aurait pu compter les icônes comme Superman, Batman, Robin, Wonder Woman, Green Arrow mais aussi des héros du moment comme Captain Comet (qui aurait alors occupé un poste équivalent à celui de Green Lantern dans la Justice League des années 60), le premier Robotman ou encore des héros secondaires comme les premiers Knight & Squire (lancé en 1950 dans Batman #62) ou la Batwoman originelle. Quelque chose qui aurait ressemblé à la Justice League mais qui, dans le même temps, aurait été assez différent, aurait peut-être changé par mal de choses dans l’histoire de DC. Au lieu de cela, on ne verrait guère poindre que les Batmen of All Nations, connus aussi sous le nom de Club Of Heroes, dans Detective Comics #215 (janvier 1955). Une éphémère équipe de « copies » internationales de Batman (l’ancêtre du Batman Inc. moderne) et qui compterait Superman en « membre honoraire » mais qui ne connaîtrait que deux aventures à cette époque. Un autre angle du problème semble avoir été de savoir qui, dans le cas d’un groupe global, écrirait le scénario. DC avait différentes baronnies éditoriales. Certains scénaristes ne travaillaient qu’avec un éditeur particulier ou seulement sur les aventures de tel ou tel personnage. L’équipe régulière de super-héros, en ce temps-là, semblait donc une sorte d’impossibilité technique. Rien qui ne puisse jouer ce rôle sur le long ou même le moyen terme…

Mis à par cet espace très particulier que deviendrait la série World’s Finest Comics à partir de son soixante onzième épisode (juillet 1954). En fait, un changement d’approche allait survenir à cause de la baisse de rentabilité des séries de DC. Au début des années 50, la société proposait par exemple pour 10 cents un numéro de Superman ou de Batman d’une cinquantaine de pages. World’s Finest était un peu plus épais (la mention « 68 BIG PAGES » trônait en évidence sur les couvertures) mais, de ce fait, était vendu pour 15 cents. Autrement dit, pour pratiquement le prix d’un World’s Finest vous pouviez vous payer deux magazines (certes un peu moins épais, mais psychologiquement l’effet était là). C’était déjà en soi un problème. A cela s’ajouta une augmentation du prix du papier. Plutôt qu’augmenter le prix de vente de ses revues, DC décida donc de garder Superman, Batman et les autres à 10 cents mais d’abaisser la densité du contenu à une quarantaine de pages. Pour Worl’s Finest la cure d’amaigrissement fut plus sévère. L’éditeur abaissa le prix de vente à 10 cents (au demeurant c’était une aubaine pour le lecteur de l’époque) mais… diminua le nombre de pages jusqu’à 36 ! World’s Finest était donc au même prix qu’un numéro de Batman mais pour moins d’histoires ! Mais fallait-il retirer les récits de Superman ou ceux de Batman pour arriver au nombre de pages désirées. Ni l’un ni l’autre. Afin de mieux donner le change, les responsables éditoriaux Jack Schiff et Mort Weisinger eurent l’idée de comprimer les aventures de Batman et de Superman. Il suffisait que les deux héros fassent désormais équipe ! Et, à compter de 1954, World’s Finest Comics devint un « team-up book », une série où Superman, Batman et Robin n’étaient pas seulement amis mais se déclaraient très officiellement « partenaires ». World’s Finest était, pour les années 50, l’équivalent de ce que seraient, bien plus tard, des séries basées sur des duos comme Green Lantern/Green Arrow, Captain America & The Falcon ou Power Man & Iron Fist. Quoiqu’il arrive, dans chaque numéro, les lecteurs savaient qu’ils pouvaient désormais retrouver Superman, Batman & Robin opérant dans un même monde.

Non seulement le système fut vite adopté mais il fut considéré comme la « norme » et il sembla vite que Batman et Superman s’étaient connus de tout temps. Au point que le ressort des histoires devint vite la remise en cause d’un trio (en comptant Robin) présenté comme immuable. Puisque Superman et Batman semblaient avoir été amis depuis toujours il suffisait d’instaurer une variable qui venait saboter la belle complicité entre les héros masqués, le plus souvent en invoquant une situation de dispute ou de jalousie (ou les deux en même temps). Ce n’est d’ailleurs pas une tendance propre au seul World’s Finest. Dans Detective Comics et dans Batman, il n’était pas rare que Robin se demande avec angoisse si son mentor n’allait pas le remplacer (comme dans Detective Comics #231, quand l’enfant découvre l’existence d’un Batman Junior). De nombreux lecteurs critiques se sont moqués de ces humeurs émotives, voyant là le signe d’un sous-entendu homosexuel entre Batman et son assistant. En fait dans le cas présent il faut quand même souligner qu’on parle d’un enfant adopté et que la peur de voir arriver un autre enfant dans le foyer est compréhensible. La chose était moins tenable quand c’était Batman qui s’inquiétait de savoir si Robin n’allait pas le quitter. Mais ceci restait le modèle du partenariat entre super-héros, avec une angoisse continuelle d’être abandonné ou dépassé. Du côté de Superman, il arrivait également qu’on mette en scène une dispute avec Lois Lane ou Jimmy Olsen, un peu comme si, inconsciemment, les scénaristes avaient voulu faire une parabole quand à la désaffection possible des lecteurs, susceptibles, à cette époque, d’abandonner les héros qu’ils avaient autrefois admirés. Sans surprise, cette logique serait donc également adopté dans les relations Superman/Batman. Exemple type : Batman gagne des superpouvoirs et fait mine de ne plus avoir besoin de l’aide de Superman. Ce dernier, comme une maîtresse délaissée (là on ne peut plus vraiment évoquer l’inquiétude d’un enfant comme Robin), retient alors avec difficulté ses pleurs en se demandant si tout est fini. Dans d’autres cas, c’est Superman qui fait mine de rompre leur alliance parce qu’il n’a pas besoin des deux autres. Dans plusieurs épisodes des années 50 il arrive, enfin, qu’un mystérieux héros vienne jouer les trouble-fêtes et tout remettre en cause. Plutôt que de dire « fondons une grande équipe de super-héros où nous serons plus que trois« , Batman et/ou Superman s’inquiètent alors de savoir si l’autre ne va pas les quitter au profit du nouveau venu.

World’s Finest Comics #94 (juin 1958) applique totalement cette trame mais permet également de revenir sur l’ancienneté de la camaraderie entre Superman et Batman. Même s’ils avaient découvert leur identité secrète dans Superman #76 il devenait manifeste qu’ils se connaissaient depuis bien plus longtemps que ça. Et d’une certaine manière les seuls débuts connus avaient été publiés dans la série Superman, pas dans World’s Finest. Il fallait donc revenir sur la chose et, pour cela, on fit appel au scénariste Edmond Hamilton (difficile de déterminer si c’est le seul fruit du hasard mais Hamilton était déjà l’auteur de Superman #76). Dès la première page de ce nouvel épisode, on sent qu’Hamilton est dans le même état d’esprit que six ans plus tôt. Si le titre de sa première histoire était « The Mightiest Team in the World« , World’s Finest Comics #94 promet « The Origin Of The Superman-Batman Team« . D’ailleurs l’auteur enfonce le clou dès son introduction : « La plus puissante équipe du monde (NDLR: reprenant ainsi délibérément le terme de « The Mightiest Team in the World ») est le partenariat formé entre Superman, Batman et Robin ! De nombreuses fois ils ont unis leurs forces pour venir à bout de grandes crises ! » Pour Hamilton, c’est une équipe, pas un duo (aidé en cela par le fait que Robin est, comme le quatrième mousquetaire, le partenaire discret de « l’équipe Superman Batman« ). Encore que. Peut-être que cette équipe de trois ne va pas continuer longtemps sous sa forme actuelle puisque sur la page de présentation ils sont quatre ! Batman et Robin, inquiets, s’écrient « Mais Superman, nous avons travaillé ensemble tellement de fois !« . Insensible à leur émoi, Superman leur répond sèchement « C’est terminé, Batman ! Mon nouveau partenaire c’est Powerman !« . Et le surhomme désigne du doigt le quatrième personnage, un mystérieux héros au costume orange et or, dont le visage est caché sous un masque intégral, façon Lucha Libre… Mais pourquoi Superman préférerait un inconnu (à moins que le visage caché soit celui de quelqu’un de connu) à son ami Batman ? Toute la problématique de cette histoire est posée… Il faut maintenant entrer dans le vif du sujet.

Un soir, alors que Bruce Wayne et Dick Grayson regardent la télévision, ils apprennent que le terrible Luthor vient de s’évader de prison. « Luthor » tout court parce que dans ces années-là rien n’évoquait qu’il ait un prénom (cet élément n’a été introduit que plus tard). « Luthor » pouvait tout aussi bien être un pseudonyme façon « Robur » dans les romans de Jules Verne. Mais même sans le prénom Lex, qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien de l’ennemi juré de Superman qu’il s’agit. Aussitôt, Bruce et Dick s’élancent vers la Batcave, où est garée la Batmobile. Une fois habillés en Batman et Robin, les deux héros courent à leur voiture. Ils sont particulièrement pressés car, comme l’explique Robin « Superman pourrait avoir besoin de notre aide si Luthor utilise de la Kryptonite pour se venger« . Et comme la Kryptonite peut être mortelle pour Superman mais qu’elle est inoffensive pour les humains, les deux héros se pressent. Bien sûr, il était alors assez courant, dans les aventures individuelles de Batman que Luthor utilise de la Kryptonite. Et en général Superman s’en tirait tout seul, sans trop de mal, en utilisant ses pouvoirs ou la ruse (parfois les deux). Que Batman et Robin veuillent se précipiter à Metropolis, la ville de Superman, simplement parce que Luthor était en liberté est donc en un sens aussi ridicule que si Superman avait rappliqué à Gotham à chaque fois que Catwoman avait cambriolé un coffre. Dans leurs magazines attitrés, les héros n’avaient absolument pas besoin qu’on vienne les aider pour venir à bout de leurs adversaires respectifs. Mais, et c’est un problème structurel liée à la série, il fallait bien que « la plus puissante équipe du monde » se réunisse dans chaque numéro, même si, objectivement, les héros s’alliaient pour contrer des menaces qu’ils auraient le plus souvent pu vaincre sans aide. La Batmobile prend donc la route de Metropolis sans plus attendre. Il y a urgence !

Arrivés en pleine nuit aux abords de la ville, Batman et Robin utilisent leur voiture pour émettre un Bat-Signal dans le ciel nocturne de Metropolis. Bien sûr, la cité n’est pas habituée à voir le logo de Batman et c’est encore la manière la plus rapide d’attirer l’attention de Superman. Il saura, forcément, que ses amis l’appellent. Et bientôt, effectivement, Robin l’aperçoit qui approche en volant. Mais il n’est pas tout seul. Superman transporte quelqu’un. Un personnage inconnu portant un costume orange et jaune, dont le visage est caché sous une cagoule. En dehors de ça, le design de son costume n’est pas sans reprendre les grands lignes de ceux de Superman et de Batman, mais avec un autre jeu de couleur. Au lieu d’un logo en forme de « S » ou de chauve-souris, l’homme porte un disque noir traversé par un éclair jaune. Sans y porter beaucoup d’attention, Batman explique la raison de sa venue : « Nous pensions que tu pouvais avoir besoin d’aide si Luthor a de la Kryptonite !« . Et là, c’est le drame en quelque sorte : Superman remercie bien Batman mais refuse la proposition et lui explique « Mon nouveau partenaire, Powerman, m’aidera si c’est nécessaire… Ce qui vous soulagera… Et… euh… Powerman ne veut pas d’autres personnes dans notre équipe !« . Plus sèchement, le mystérieux Powerman renchérit « Superman et moi pouvons nous débrouiller nous-mêmes !« . Puis l’inconnu presse Superman : « On ne peut pas perdre plus de temps ! Nous devons trouver Luthor !« . Superman s’excuse et s’envole à nouveau dans le ciel, en portant Powerman.

Batman constate : « Qui que soit ce Powerman, il n’a pas de superpouvoirs… puisque Superman doit le transporter« . En fait le héros de Gotham va sans doute un peu vite en besogne. Ce n’est pas parce que Powerman ne vole pas qu’on ne pourrait pas imaginer qu’il a des pouvoirs télépathiques. Ou encore qu’il peut lancer des décharges électriques (ce qui expliquerait l’éclair sur sa poitrine). Peut-être que la déduction de Batman est une manière inconsciente d’essayer de rabaisser ce rival qui vient de lui voler l’attention de son partenaire.

Robin est plus directe dans son effarement : « Après toutes nos aventures ensemble, comment Superman peut-il nous rejeter ainsi !« . Batman est tout aussi fataliste : « ça fait mal quand quand un vieil ami vous rejette !« . Mais Robin a, déjà, une théorie : « Ceci ne ressemble pas à Superman ! Peut-être que ce Powerman l’a forcé ! Peut-être qu’il a un moyen de pression sur lui !« . Batman se laisse convaincre : « Ca pourrait être ça ! Powerman lui a parlé de manière dominante ! Nous allons nous rendre à Metropolis pour les surveiller secrètement !« . Et le duo remonte dans la Batmobile…

Plus tard, cachés sur un toit, Batman et Robin observent de loin Superman et Powerman alors que ceux-ci patrouillent dans les rues de Metropolis. Superman vole au dessus des bâtiments, utilisant sa vision à rayons x pour scruter les environs. Powerman, de son côté, fouille les rues à pied. Nostalgiquement, Robin dit à Batman « Ce n’était pas pareil la première fois où nous avons rencontré Superman, quand il était déjà menacé par de la Kryptonite« . On notera ici un faux-pas scénaristique : Rien ne dit que Superman est menacé spécifiquement par de la Kryptonite cette fois. Luthor a tout aussi bien pu mettre au point une de ses nombreuses inventions sans que celà passe forcément par l’usage de Kryptonite. Batman et Robin, en regardant la télévision, ont simplement émis la possibilité qu’il pouvait user de Kryptonite. Mais ils n’ont absolument aucune certitude ou preuve à ce sujet. Et pourtant, d’un seul coup, la présence de Kryptonite est traitée comme un fait avéré.

Après la phrase de Robin, cependant, l’esprit de Batman dérive. Il se souvient avec émotion de leur premier cas ensemble. A l’époque, les deux limiers de Gotham ne connaissaient Superman que par le biais des manchettes de journaux. Ils l’admiraient de loin. Mais un jour, alors qu’ils traquaient un gang de trafiquants de pierres précieuses, ils écoutèrent les bandits se vanter que ce qui rapportait le plus d’argent c’était « de passer de la Kryptonite ». Neutralisant les gangsters, Batman et Robin comprirent que quelqu’un de la pègre avait donc acheté de la Kryptonite. Et la seule fonction connue de cette matière étant d’être nocive pour les Kryptoniens, il était évident que Superman était la cible de cette manigance. Batman et Robin sautèrent donc dans leur Batplane et s’envolèrent en direction de Metropolis pour prévenir ce collègue qu’ils ne connaissaient pas encore. Mais leur première visite à Metropolis commença mal. Alors qu’ils arrivaient en vue de la ville, ils furent témoins d’une scène étrange : un hélicoptère trafiqué emportant un fourgon blindé dans le ciel. Un fantastique hold-up est en train de se dérouler. Sans perdre de temps, Batman et son assistant laisse de côté leur but initial et prennent en chasse l’hélicoptère. Mais ils se heurtent à un problème : ils ne peuvent directement s’attaquer à l’engin volant, de peur qu’il n’échappe le fourgon blindé et que celui-ci s’écrase dans les rues, avec des retombées meurtrières.

Ils suivent mais sont donc impuissants quand, soudain, Superman surgit dans le ciel et s’attaque à l’hélicoptère. On serait tenté de se dire que les malfrats, aussi, ne sont pas très éveillés pour tenter un hold-up dans la ville de Superman. Mais on ne tarde pas à se rendre compte qu’ils sont armé d’une sorte de canon à eau qui lance « de la Kryptonite liquide« . Touché en pleine poitrine, Superman perd immédiatement ses pouvoirs, ce qui pose comme un petit problème quand vous êtes en train de voler en plein ciel. Le surhomme tombe alors comme une pierre mais, heureusement, Batman et Robin sont là ! Ils arrivent à rattraper et à dépasser Superman dans sa chute, se placer sous lui avec le cockpit ouvert et l’intercepter ainsi. Superman atterrit sur un des fauteuils de l’avion. Batman s’exclame « Juste à temps ! Il est invulnérable mais s’il s’était écrasé sur la foule dans les rues, il aurait blessé de nombreuses personnes !« . Sauf, bien sur, que Superman a cessé de voler, que ses pouvoirs ne sont donc pas actifs et que son invulnérabilité n’est sans doute pas de mise. Mais mettons cette erreur d’analyse sur le fait que c’est la première fois que Batman rencontre Superman et qu’il est encore peu familier avec les pouvoirs du Kryptonien.

Malheureusement, le temps perdu à sauver Superman a permis aux gangsters de s’enfuir. Mais le surhomme n’est pas pour autant tiré d’affaire. Sous le choc, il est encore inconscient. Batman place le Batplane sur pilote automatique et inspecte son collègue. En fait, une multitude de paillettes de Kryptonite se sont déposées sur Superman et continuent de l’empoisonner. Il faut absolument les retirer au plus vite. La solution de Batman est spectaculaire : il attache Superman a une corde et le traîne derrière le Batplane de manière à que ce que le héros mal en point passe sous les eaux d’une énorme cascade, non loin de Metropolis : « Cela devrait retirer toutes les particules de Kryptonite !« . Et effectivement, quand le Batplane se pose, Superman a repris conscience et remercie chaleureusement ses deux sauveurs : « Batman ! J’ai entendu parler de tes grands exploits ! Tu es arrivé juste à temps !« . L’autre tempère : « Mais nous sommes arrivés trop tard pour te prévenir du danger de la Kryptonite ! Nous sommes immunisés contre la Kryptonite? Donc nous pouvons t’aider contre ces bandits, si tu le veux« . Superman accepte avec joie : « Si je le veux ? Ce serait un honneur de travailler avec Batman et Robin !« …

Cette origine de « l’équipe Superman-Batman » est soudain interrompue. On sort du flashback pour revenir au présent World’s Finest Comics #94. Batman en est encore à raconter à voix haute, ému, cette première rencontre : « Bien sûr, nous ne savions pas encore que Superman était secrètement le journaliste Clark Kent, pas plus qu’il ne connaissait nos identités ! (NDLR: la mention permet de garder toute sa validité à Superman #76, quand les deux héros partagèrent enfin ce secret). Mais nous sommes devenus partenaires et…« . Soudain Bruce est tiré de sa rêverie par Robin : « Batman ! Superman a trouvé quelque chose ! Peut-être que c’est Luthor !« . En fait Superman a surtout détecté une fuite de gaz émanant d’un immeuble. Comme l’édifice est désert, Superman décide d’emporter le bâtiment dans les airs « afin que le gaz se dissipe » tandis qu’au sol, son allié Powerman ferme la valve. Robin observe : « Powerman fait les réparations ! Il n’a peut-être pas de superpouvoirs mais il est costaud !« . Batman théorise : « Peut-être qu’il s’agit d’un hercule de foire… Mais pourquoi Superman le choisirait, lui ?« . Comprenez par là, sur un mode pleureur, « mais pourquoi Superman le choisit lui et pas moi ?« . Ignorant qu’ils sont observés, Superman revient avec le bâtiment et le redépose au même endroit, maintenant que tout danger est passé. Bien sûr, c’est surréaliste car en imaginant que quelqu’un puisse « emporter » une usine quelques instants, la redéposer au même endroit cinq minutes plus tard ne reconstruirait pas miraculeusement toute la tuyauterie rompue pendant « l’arrachage ». L’électricité, l’eau mais aussi les conduites de gaz auraient été rompues dans la manoeuvre. Autant dire que dans la vraie vie une telle conduite serait irresponsable et provoquerait sans doute incendies et explosions à l’intérieur du bâtiment. Autrement dis, les enfants, si vous lisez ces lignes, ne faîtes jamais, absolument jamais, comme Superman et Powerman !

Leur « sauvetage » terminé, Superman et Powerman repartent à la recherche de Luthor. Robin est exaspéré : « Je ne comprends pas pourquoi Superman ne nous laisse pas l’aider à chercher Luthor !« . Batman est de plus en plus soupçonneux : « C’est Powerman qui s’est opposé à ce qu’on les rejoigne ! Si nous découvrons qui il est, nous pourrons peut-être apprendre la raison !« . L’homme chauve-souris et son pupille remontent alors à bord de la Batmobile. Et le chagrin et la nostalgie s’emparent à nouveau de Batman : « Nous n’avions pas à surveiller Superman de loin pendant notre première aventure !« . Et le flashback reprend là où on l’avait laissé quelques cases plus tôt. Alliés, Superman et les deux autres eurent tôt fait de retrouver l’hélicoptère, planqué à la verticale dans un moulin en rase campagne (les panneaux du moulin étant en fait les pales de l’hélicoptère). Batman décida alors d’y aller, puisque la Kryptonite était dangereuse pour Superman. Mais le kryptonien s’y opposa : « Non. Vous deux surveillez l’autre côté du moulin, de manière à ce qu’ils ne s’échappent pas ! Je vais les prendre par surprise quand ils tenteront d’utiliser l’hélico à nouveau !« . Passablement surpris, Batman et Robin comprirent plus tard que les gangsters avaient non seulement le canon à Kryptonite liquide mais aussi des mitraillettes. Et Superman ne voulait pas que ses deux nouveaux amis soient blessés à cause de lui ! La situation donna alors une idée à Batman. Retournant au Batplane, ce maître du déguisement utilisa son matériel pour se faire la tête de Superman, tandis que Robin cousait ensemble des morceaux de parachute rouge et bleu. Quelques instants plus tard, Bruce Wayne ressemblait comme un clone à Superman ! « J’espère que mon plan marchera ! » s’exclama le faux Superman.

Mais à nouveau nous sommes tirés de la première aventure commune de Superman et Batman pour revenir à l’époque du désaccord lié à Powerman. Robin est catastrophé : « Batman ! Nous avons perdu leur piste ! Je ne vois ni Superman ni Powerman !« . En fait… les deux autres héros sont derrière eux. Et les ont aperçus ! Superman les appelle : « Nous sommes ici, Robin. Vous ne pouviez pas cacher la Batmobile. Je me suis aperçu que vous nous suiviez !« . Toujours aussi sec, Powerman poursuit « Et maintenant que nous avons atteint la cachette de Luthor, nous ne voulons pas de vous dans les pattes !« . Batman insiste : « Laisses-nous aller avec toi, Superman ! Si Luthor utilise de la Kryptonite, tu auras besoin de notre aide !« . Peine perdue : Powerman s’interpose : « Je suis la seule aide dont Superman a besoin !« . Et Superman est du même avis, ordonnant au duo venu de Gotham de quitter les lieux. Robin est furieux. Et jaloux : « Tu rejette tes amis pour ce Powerman, qui qu’il soit ?« . Batman et Robin s’éloignent donc mais Robin ne décolère pas : « Nous traiter comme ça après tous les risques pris pour lui ! Ca me rappelle que dans notre première affaire tu avais tout risqué…« . Et nous voici reparti dans les souvenirs de Batman et Robin, relatif à la première fois où ils s’allièrent avec Superman…

Dans le moulin, les gangsters eurent la surprise de voir Superman entrer par la porte. Immédiatement ils l’aspergèrent avec la Kryptonite liquide. Mais tombèrent sur un os. Cette fois la substance ne semblait pas avoir d’effet sur Superman, qui continuait d’avancer vers eux. Sauf que… le liquide, en aspergeant le visage, fit couler une partie du maquillage de Batman. Les gangsters comprirent qu’ils n’étaient pas face au vrai Superman et s’apprêtaient à utiliser la mitraillette… Jusqu’à ce que Robin profite de l’effet de surprise pour entrer dans la pièce, s’emparer du canon à Kryptonite que les truands avaient délaissé et signaler au vrai Superman qu’il pouvait agir sans risque. Très vite, tout le gang fut derrière les barreaux et l’authentique Superman remercia Batman et Robin tout en les assurant que « Je ne veux plus jamais que vous risquiez votre vie pour moi !« . Ce passage termine le récit de la première rencontre chronologique Superman/Batman. Après s’être souvenu de tout ça, Robin trépigne encore plus et dit à Batman : « Et voilà comment il te remercie ! En préférant ce Powerman !« . Mais soudain Batman est plus tempéré : « Robin, tu viens de me rappeler quelque chose qui me fait soupçonner pourquoi Superman ne veut pas de notre aide ! Superman nous repousserait seulement si, comme dans notre première aventure ensemble, il ne voulait pas nous mettre en danger ! J’ai une idée ! Il nous faut aller voir comment Luthor s’est échappé de prison !« 

A la prison de Metropolis, le directeur de l’endroit précise que Superman lui a justement demandé de ne parler des détails à personne. Mais comme la camaraderie Superman/Batman est bien connue, l’homme est convaincu de ne pas faire d’imper. Il croit que Batman est dans la confidence et lui dit donc tout ce qu’il sait : Luthor a fabriqué secrètement un rayon désintégrateur et l’a utilisé pour découper un trou dans le mur et s’évader. Batman inspecte la paroi abîmée : « Je vois des fragments de silicone qui restent. Donc le rayon ne peut pas affecter cet élément !« . En repartant de la prison à bord de la Batmobile, Batman commence à comprendre : « Parce que le rayon de Luthor pourrait nous détruire, Superman ne veut pas qu’on l’aide ! Mais je sais que nous pouvons quand même lui être utile !« . Robin, lui, est incrédule : « Je ne saisis pas ! S’il ne veut pas nous mettre en danger, pourquoi faire prendre des risques à Powerman ?« .

On retrouve d’ailleurs Superman et Powerman quelques instants plus tard, à l’extérieur d’un entrepôt d’où on leur tire dessus avec un rayon laser. Visiblement les deux autres héros ont donc retrouvé Luthor. Cachés derrière un mur, Superman explique à Powerman : « C’est bien le rayon de Luthor, qu’il veut utiliser pour se venger de Metropolis. Mais cette arme ne peut pas me blesser. Je vais y aller…« . Il est cependant coupé par une autre voix : « Mais Luthor utilisera alors la Kryptonite sur toi, Superman… Alors on va y aller à ta place !« . Surpris, le kryptonien voit arriver Batman et Robin armés de grands boucliers. L’homme-chauve-souris explique « J’ai appris que le rayon n’affecte pas le silicone, alors j’ai improvisé des boucliers entièrement faits de silicone !« . Et quelques instants plus tard, l’idée est testée : Batman et Robin approchent effectivement de la cachette de Luthor sans que celui-ci puisse les blesser. Les boucliers résistent au rayon ! Il ne reste plus qu’à Batman à s’emparer de la Kryptonite et la mettre là où son rayonnement ne peut toucher Superman. Ce dernier peut alors arrêter Luthor en bonne et due forme.

Tout est bien qui finit bien et Superman échange un regard complice avec Batman « C’est comme lors de notre première affaire ensemble !« . On croirait des noces d’or ou quelque chose de ce genre. Mais Robin a la dent dure. Même si tout ceci faisait partie d’une ruse il n’a sans doute pas pardonné à Powerman de leur avoir parlé si durement. Robin toise alors le justicier cagoulé : « Mais ton ami Powerman n’a rien fait du tout…« . Sans se faire prier, Superman déchire le costume orange et or de son allié, révélant un automate gris : « C’est en fait un robot avec des paroles enregistrées que je dirigeais par télécommande ! Plutôt que vous mettre en danger tous les deux, je pensais l’utiliser si jamais on m’attaquait avec la Kryptonite !« . Batman est alors définitivement rassuré : « Nous aurions du savoir que tu ne nous remplacerais pas par un vrai nouveau partenaire !« . Ouf, l’honneur et la sensiblerie de Batman sont saufs et l’histoire peut, ainsi, se terminer…

Le scénariste Edmond Hamilton n’a pas autant créer de personnages ou de séries que ses confrères Gardner Fox ou John Broome dans ces années-là (encore qu’Hamilton ait indirectement généré le Martian Manhunter). Mais sa reprise en main du mythe de Superman dans certains épisodes stratégiques a changé profondément la perception que nous pouvons avoir de ce surhomme. Dans le cas présent, entre Superman #76 et World’s Finest Comics #94, Hamilton a littéralement forgé l’amitié entre Superman et Batman. En lui donnant parfois une intensité comique, c’est vrai (ces crises hystériques ressemblent à de véritables scènes de ménages), mais en installant d’une part les conditions qui allaient faire de World’s Finest un « buddy book » pendant des dizaines d’années (et à la connaissance le record de longévité pour une série réunissant deux héros distincts)… Mais aussi préparer, à termes, la création de la Justice League. C’est bien parce que Superman et Batman cohabitaient et que la formule était rentable que DC déciderait d’aller plus loin dans la logique et de réunir, en 1960, sept de ses principaux super-héros. World’s Finest Comics #94 est donc une des étapes qui mènent à la constitution de la Justice League… Mais dans cette ligue-là, réservée aux sept « stars » de la firme, il n’y aurait pas de place pour Powerman, qu’on ne reverrait pas de si tôt.

Vers la fin des années 50, l’idée que Superman puisse utiliser des robots en cas de besoin n’avait rien de révolutionnaire. On avait insinué depuis la fin de la décennie précédente que le surhomme pouvait à l’occasion faire appel à des automates perfectionnés (par exemple pour que Clark Kent et Superman puissent apparaître à deux endroits au même moment). De nombreuses « préquelles » parues dans des épisodes de Superboy montreraient que dès l’adolescence Clark Kent avait utilisé des robots pour le remplacer, par exemple quand il voyageait dans le temps pour aller rendre visite à ses amis futuristes de la Legion of Super-Heros. Il y avait toujours un robot-Superboy de faction, au cas où. Et ces robots étaient non seulement capable d’une certaine autonomie mais pouvaient aussi imiter tous les pouvoirs du vrai surhomme. Ce n’est donc pas que Superman se soit construit un robot dans World’s Finest Comics #94 qui pose question mais bien le fait que Powerman semble plus primitif que les autres robots utilisés par son constructeur. Premièrement Powerman ne vole pas et ne semble pas disposer des différents pouvoirs visuels (rayon-x, vision calorifique) de son maître. Dans le doute, on peut penser qu’il a au moins une super force et un haut degré d’invulnérabilité. Mais pourquoi une telle version tronquée d’un robot Superman ? Qui plus est, tout au long de sa carrière Hamilton avait plutôt paru intéressé par l’idée d’un robot autonome (comme Gragg, l’automate assistant de Captain Future) et l’idée d’un homme artificiel « téléguidé » lui ressemble assez peu. Sans doute que l’auteur avait pris soin à ce que Powerman ne ressemble pas trop aux robots de Superman pour que ni Batman, ni Robin, ni, surtout, le lecteur, ne puisse reconnaître les pouvoirs avant la révélation finale. Pour ce qui est des raisons à l’intérieur de l’histoire, on notera aussi que les robots Superboy et les robots Superman avaient une certaine tendance à être détruits au cours des missions. Sans doute que, dans ce modèle, Superman a préféré sacrifier certains pouvoirs mais en renforcer d’autres (comme l’indestructibilité).

Reste que Powerman a ceci de fascinant qu’il a été conçu pour la lutte contre Luthor et contre la Kryptonite (même si sur la fin il ne sert pas à grand chose). Son comportement sort également de l’archétype de l’androïde/robot penseur hérité d’Asimov (le côté « Je pense donc je suis et j’ai une âme » de Vision, Red Tornado ou Machine Man). Un robot possédant la force et l’endurance de Superman mais, dans le même temps, n’ayant pas un sou de diplomatie et passant son temps à rabaisser ses collègues aurait pu être comique, en un sens. On aurait pu espérer le revoir par la suite. Soit dans les rangs de la Justice League à certaines époques où il y avait besoin de remplacer Superman, soit dans une équipe « intermédiaire » du genre évoqué en début d’article. Entre la première Batwoman, Powerman et quelques autres, il y a largement de quoi alimenter les rangs d’une équipe pré-Justice League composée de « laissés pour compte » (un peu façon Seven Soldiers de Grant Morrison) et qui pourrait avoir un certain cachet « Silver Age » (bien qu’avec l’évolution actuelle de DC Comics il semble bien qu’il ne faille trop attendre de tels projets rétroactifs). Quelle que soit l’équipe, l’idée d’un Powerman systématiquement désagréable avec ses coéquipiers (« laisses tomber, on n’a pas besoin de toi », « dis donc, c’est ma place… ») n’aurait pas manqué de sel. Lâché dans la Justice League International, à l’époque où le groupe était parodique, Powerman aurait fait un malheur. Qui plus est son costume est relativement « iconique », empilant des éléments de Flash, Batman ou Superman. Ce qui fait qu’il n’aurait pas été totalement idiot de le revoir.

Mais on ne lui trouvé hélas aucune utilité et le robot ne fut pas réutilisé (hors reprints) pendant les années 60. En 1972, Marvel lança un héros nommé « Power Man » (Luke Cage), ce qui, dès lors, découragea forcément toute envie de ramener le double artificiel et mal luné de Superman… Et encore, c’est supposer qu’il y aurait, à cette époque, une envie de ce type dans les couloirs de DC. Dans les années 80, la chose fut rendue encore plus difficile puisque après Crisis et sous l’influence du Dark Knight de Frank Miller, la minisérie Man of Steel changea rétroactivement la continuité pour établir, entre autres choses, que Superman et Batman n’avaient jamais été amis et encore moins partenaires. Ils n’avaient donc jamais fait alliance pour chasser la Kryptonite et l’existence même de Powerman semblait rendue caduque dans l’univers DC « post-Crisis ». Il faudrait attendre 1997 pour que Powerman refasse surface et devienne membre de la Justice League, quand bien même ce serait dans un futur alternatif. C’est dans les scènes de foule de Kingdom Come que Mark Waid et Alex Ross ramènerait Powerman, aperçu comme membre d’une Justice League élargie après le retour d’un Superman vieillissant. On en déduira qu’avant de se retirer pendant quelques années dans sa Forteresse de Solitude, le surhomme avait pris soin de réactiver Powerman pour protéger le monde en son absence. Par la suite, dans la série Justice Society of America, il fut établi que Kingdom Come n’était pas un futur potentiel mais bien une des 52 terres parallèles (Earth 22 pour être précis). Powerman existe donc au moins dans une des multiples réalités de DC… Rien ne permet de savoir s’il a conservé le même sale caractère, par contre…

[Xavier Fournier]