Oldies But Goodies: Boy Commandos #7 (1944)

24 juillet 2010 Non Par Comic Box

[FRENCH] Après avoir vu quelques versions de Thor assez croustillantes, en voici une qui va plus au fond du sujet : Imaginez qu’en 1944 les alliés et les nazis trouvent le chemin du mythique Valhalla et se présentent devant les dieux nordiques pour leur demander de choisir un camp… Quelle serait alors la réponse d’Odin, de Thor et de leurs semblables ? Est-ce que les choses tourneraient au rêve ou au cauchemar ?

On a pu le voir dans le cadre de ces chroniques, Joe Simon et Jack Kirby (agissant en équipe ou pas selon les projets concernés) n’ont pas ménagé leurs efforts pour utiliser les diverses mythologies dans les comic-books qu’ils ont produit dans les 1940-1950. Nous avons en particulier précédemment étudié leur version d’un faux-Thor pillard de New York et adversaire du Sandman en 1942. Avec un faux-Thor, la place d’un Thor « authentique » dans les revues publiées par DC Comics restait à prendre. Et vu l’intérêt avéré de Simon & Kirby pour les dieux en général et la notion de Valhalla en particulier, il semble pour ainsi dire logique de retrouver un autre Thor dans les pages de Boy Commandos. Cette série, consacrée aux exploits guerriers d’un groupe de jeunes était en effet le bébé des deux auteurs. Il convient cependant d’apporter une nuance de taille : si Joe Simon et Jack Kirby ne manquaient pas de signer chaque épisode et s’ils agissaient, de facto, comme les responsables éditoriaux du titre, il ne faut pas en déduire pour autant que tout ce qui est attribué aux deux auteurs dans ces pages était réellement de leur cru. Selon une pratique assez répandue à l’époque, la BD continuait d’être attribuée aux créateurs des héros même quand elle passait dans d’autres mains (Batman, signé pendant des décennies « Bob Kane », même longtemps après que le dit Kane ait cessé de travailler, reste l’exemple le plus célèbre). A comparer, le système instauré dans les années 60 par Stan Lee chez Marvel (c’est à dire de laisser le nom des auteurs réels mais de chapeauter les crédits d’un « Stan Lee présente… ») semble plus transparent, à défaut d’être totalement équitable. En ce qui concerne l’épisode qui nous intéresse aujourd’hui, « Shadow of The Valhalla« , publié en début d’été 1944 dans Boy Commandos #7,  ne risquait pas d’être dessiné par le tandem qui, guerre oblige, avait lui-même été appelé sous les drapeaux plusieurs mois plus tôt. Il semblerait que DC avait anticipé que les deux auteurs risquaient de partir à la guerre et avait stocké du matériel d’avance (des histoires, des couvertures..) pour faire à leur absence. Boy Commando #7 a donc bien une couverture dessinée par Jack Kirby… mais, contrairement aux crédits, rien dans les pages intérieures n’est réellement du aux deux partenaires créatifs. Pour la petite histoire, à la même époque, Joe Simon était en poste au service communication des Gardes-Côtes. Kirby, après avoir fait ses classes pendant quelques mois, arriverait en Normandie en août 1944, affecté par l’armée à la reconnaissance et au dessin de cartes… Le dessin des Boy Commandos était bien loin de ses préoccupations, Kirby se retrouvait malgré lui projeté dans le contexte guerrier de leurs aventures…

Les « Joe Simon » et « Jack Kirby » qui signent réellement « Shadow of The Valhalla » sont identifiés par la Grand Comics Database comme étant respectivement le scénariste Don Cameron et le dessinateur Louis Cazeneuve, tentant d’émuler autant que possible le ton habituel de la série. Pour ceux qui n’auraient pas déjà croisé les Boy Commandos dans un précédent Oldies But Goodies, un rapide rappel : Alfie, Brooklyn, André et Jan sont de jeunes orphelins de guerre placés sous la responsabilité du soldat Rip Carter et qui forment, ensemble, une section militaire aussi intrépide qu’improbable (la plupart des enfants ayant l’air d’avoir moins de 12 ans, on imagine mal le commandement allié en faire une section d’élite).

L’aventure qui nous intéresse voit les Boy Commandos et leur mentor prendre place à bord d’une barge qui débarque sur la plage d’un « fjord du nord » (L’action se déroule donc en Norvège). Le major à la tête du détachement qui les dépose sur la plage informe les héros que leurs ordres sont de chercher fouiller l’antique château Asgard. Les Alliés soupçonnent les allemands d’y avoir caché des canons en vue d’empêcher tout débarquement. Les Boy Commandos ont une heure pour inspecter l’enceinte, avec l’impératif de respecter la valeur historique de cette antique bâtisse.

Respecter les antiquités, forcément cela parle peu à un détachement de garnements hyperactifs. Alors qu’ils approchent de la porte du château, Brooklyn (gamin reconnaissable à son chapeau rouge, accessoire qui doit être pour ainsi dire suicidaire dans les tranchées !) propose tout bonnement de faire sauter l’endroit. C’est l’adulte Rip Carter qui doit lui expliquer que ce très vieux château est inestimable : c’est le dernier bâtiment qui reste de l’époque des Vikings. André Chavard, le petit français du groupe, renchérit (forcément avec un accent à couper au couteau, digne de Batroc): « Oui, j’ai lu des choses sur cet endroit, Reep (NDLR: C’est la manière dont le français prononce « Rip ») ! C’est ici qu’est supposé se trouver le Valhalla, non ?« . L’anglais Alfie Twidgett est surpris : « Blimey ! Tu veux parler de l’endroit où habitent Odin et les dieux nordiques ?« . Cynique, Brooklyn se moque de la superstition de ses camarades: « Vous allez bientôt me dire que vous voyez des fantômes !« .

En fait ce ne sont pas des fantômes que les garçons trouvent quand ils inspectent les couloirs du château Asgard mais bien une batterie de canons cachés derrière les meurtrières. Les services de renseignements avaient raison. Les allemands ont bien pris place dans l’enceinte. Et Rip Carter prévient ses pupilles : des gardes doivent être proches. Il faut se cacher… Trop tard, un premier soldat ennemi arrive dans la pièce, suivit d’un petit détachement. Pour empêcher un des hommes de leur tirer dessus, Brooklyn fait un placage (façon « Football américain »). Le tir de l’allemand par ailleurs et les balles perdues font frapper une pièce où les envahisseurs gardent (avec une présence d’esprit très discutable) leur réserve de gazole mais aussi des stocks de grenades. Ce qui devait arriver arrive : une énorme explosion se produit, ravageant une partie du château Asgard. Après être resté inconscient un bon moment, Brooklyn revient à lui mais il est prisonnier sous les décombres, coincé en particulier sous une poutre épaisse. Heureusement pour lui, quelqu’un arrive est soulève la poutre. Sonné, Brooklyn remercie l’inconnu sans trop se poser de question. Mais il y a encore d’énormes gravats sous lesquels sont ensevelis ses amis. Brooklyn demande alors au gaillard barbu de l’aider à déblayer ce qui reste. L’homme, portant sur la tête un casque à cornes et, à la hanche, un volumineux marteau, lui rétorque : « Je vais appeler mes frères et ils nous aideront à creuser ! Frey ! Bragi ! Heimdall !« .

Et aussitôt trois autres colosses, identiques en tout point au premier (ils ont même, eux aussi, des marteaux) viennent aider à dégager le reste des Boy Commandos (mais aussi les allemands qui étaient également coincés). Les héros, réunis, finissent par constater ce qui est évident. Les quatre barbus ne sont autres que des dieux nordiques, le premier d’entre eux se présentant ainsi « Je suis le fils aîné d’Odin. Mon nom est Thor et ceci est la demeure des dieux ! Valhalla !« . Le scepticisme de Brooklyn s’effondre quand il réalise que Thor ne plaisante pas. Mais les allemands, eux, sont prompts à réagir. Faisant le salut hitlérien, ils s’identifient comme étant « Nazis, les vrais fidèles des anciens dieux germaniques ! Vous devez nous aider à conquérir le monde, selon le signe de notre symbole historique, le Svastika !« . Le Svastika ? Mais c’est un symbole plutôt bouddhiste ! On serait tenté d’incriminer une erreur des auteurs. Il y a bien un symbole que les fascistes ont pris aux vikings, la « Croix du Soleil » (aussi appelée « Croix d’Odin » justement) mais le svastika n’est pas spécialement relatif aux dieux germaniques ou nordiques. Et même en admettant que Thor connaisse la forme du motif, le terme « svastika » est d’origine sanskrit. Il ne devrait même pas connaître le terme. Doit-on encore y voir la même sorte de « melting-pot mythologique » qui nous a déjà démontré que certains auteurs imaginaient parfois que le dieu romain Mercure habitait le Valhalla nordique ? Ou que Thor pouvait s’habiller comme un guerrier grec ? Et bien non. Surprise : Le scénariste Don Cameron avait visiblement un peu creusé le sujet. Thor toise l’allemand en lui disant qu’il n’a jamais entendu parler de « svastika » ou même des « nazis ». L’allemand insiste, désignant les Boy Commandos, il explique « Vous devez vous en emparer et les emprisonner. Ils sont les adversaires de tout ce que nous représentons« . Mais Thor n’est pas du genre à agir sans poser de questions. Bien au contraire. Le dieu nordique objecte « Je ne peux pas faire ça ! Tous les braves guerriers qui tombent au service d’une juste cause sont libres et égaux au Valhalla !« . L’allemand est furieux « LIBRES ? Mais comment pourrait-il y avoir de la liberté dans un Valhalla germanique ? Il doit y avoir une erreur, Herr Thor !« . Pensif, son interlocuteur le corrige : « Oui, il doit y avoir une erreur ! Mais Valhalla est le paradis nordique… Pas allemand ! Je vais vous mener à mon père, Odin, lui comprendra !« .

Dans la salle du trône (où tous les dieux autres qu’Odin, étant les frères de Thor, lui ressemblent comme autant de clones, ce qui pose la question d’où sont passées les déesses), les Boy Commandos et les allemands sont présentés à un Odin passablement surpris : « Je ne les connais pas, fils ! Je n’ai pas ordonné qu’on amène des guerriers de la Terre jusqu’ici !« . L’allemand, toujours désireux de rallier les dieux à sa cause, recommence son manège, en essayant de se faire plus flatteur, commençant par un « Hail Odin !« . Puis il explique : « Je représente le leader que vous avez choisi pour nous, Hitler, et ceux-ci sont nos ennemis… Les Commandos ! Ils doivent être détruits ! Notre Führer l’a ordonné ! Nous deviendrons les maîtres du monde !« . Mais Odin est aussi perplexe que Thor devant les affirmations du nazi. Qu’est-ce que c’est que ce non-sens ? Non seulement il n’a jamais entendu parler d’un Hitler mais il l’a encore moins choisi comme « leader » de quoi que ce soit. Clairement, les dieux du nord sont moins « Va-t-en-guerre » que les nazis pouvaient l’espérer. Et ils ne se reconnaissent guère, de toute manière, dans ces allemands. Rip Hunter prend alors la parole pour donner sa version des choses : « Cet homme, Hitler, s’est autoproclamé maître du monde. Et nous combattons pour rester libres ! Nous refusons d’être esclaves ! » Cette fois Odin se montre beaucoup plus sympathique : « Bien parlé, guerrier ! Mais laissez moi mesurer le sens de tout ceci… ».

Après réflexion, Odin comprend. Il s’agit de soldats vivants qui sont arrivés au Valhalla par accident, avant que leur heure soit venue. Traditionnellement, en effet, le Valhalla réservé aux braves. Seuls les âmes des guerriers valeureux y montent, après leur trépas. C’est ce qui explique la phrase prononcée un peu plus tôt (selon laquelle « Tous les braves guerriers qui tombent au service d’une juste cause sont libres et égaux au Valhalla ! »). Depuis la découverte avec Brooklyn dans les décombres, les dieux nordiques pensaient être face à des âmes de guerriers morts. Réalisant que c’est l’éboulement qui les amené ici, Odin consent à les ramener dans le monde des humains mais refuse de ramener les deux factions « Car tout cela se finirait par un bain de sang sans utilité ». Il décide donc qu’il enverra un des deux groupes vers le monde des ténèbres et de la mort, tandis que l’autre pourra retourner vers la lumière et la vie. Ce qui décidera de leur sort, ce sera un duel à la loyale entre deux champions, un par camp…

Sans hésitation, Rip Carter accepte le défi. L’allemand est moins réjouit par la tournure des événements : « Mais… Herr Odin ! Est-ce loyal que nous devions combattre les Commandos à la loyale ! ». Intraitable, Thor lui répond par un « Préparez-vous à la bataille ! » impératif. Bien vite le soldat allemand et son adversaire américain se voient confiés des haches. Quand Thor abaisse son marteau, c’est le signal du combat. Un temps, tout ça ne débouche surtout que sur des bravades échangées entre les deux hommes mais un des autres soldats allemands, supposé ne pas intervenir, fait pourtant un croche-pied à Carter. L’américain se retrouve à terre, à la merci de la hache du nazi. Brooklyn tente de se précipiter pour l’aider mais Thor s’interpose « Non ! Modère ton tempérament jeune garçon ! La bataille n’est pour l’instant ni gagnée ni perdue ! ». Le nazi nargue Carter, lui demande de le supplier, mais, même en position d’infériorité, ce dernier refuse : « Je ne veux pas de ta clémence ! Le combat ne sera pas terminé jusqu’à ce que tu te rende sans condition ! ». Furieux, le nazi tente de donner un coup de hache mais Carter ne l’a pas attendu et à roulé sur le côté. L’allemand, surpris, n’a pas le temps de se retourner ou d’empêcher Carter de se relever. L’américain donne alors un coup décisif (et assez peu courant dans les comics) : un violent coup de poing dans l’entrejambe ! Le nazi s’effondre et Rip le tient en respect avec une épée. Le nazi, terrifié, finit donc par faire ce qui lui avait été annoncé quelques instants plus tôt. Il se rend sans condition…

Odin constate : « Tu es le vainqueur, guerrier Commando ! Et je vais te faire retourner au monde de la vie ! ». Puis Odin pointe le doigt vers les nazis : « Mais vous je vais vous envoyer dans le monde des ténèbres car c’est là votre monde naturel ! Valhalla n’est pas pour des gens comme vous… Il y a de la place seulement pour les guerriers qui tombent en se battant pour la justice ! ». Suivant les ordres d’Odin, Thor lance alors son marteau sur les allemands, qui disparaissent. Puis le marteau retourne dans la main de son propriétaire… Odin, avant de renvoyer les Boy Commandos dans le monde des mortels, tient à les honorer et, pratiquement façon Astérix, un grand banquet est organisé (ce qui nous permet dans le coin d’une case d’apercevoir, quand même, quelques déesses asgardiennes qui sont visiblement toutes serveuses dans ce monde). Mais les Boys sont un peu anxieux. Ils ont entendu dire qu’il n’était pas possible de repartir du Valhalla. Pourront-ils vraiment retourner dans leur monde ? Thor répond par l’affirmative en montrant un mur. « Par ce passage… Vous trouverez un navire qui vous ramènera à la maison… ». Mais comme Brooklyn ne voit qu’un mur, pas de passage, Thor explique en détail qu’il y a bien un passage secret derrière ce mur, avec un tunnel qui mène jusqu’au bateau…

Mais soudainement Brooklyn est secoué. Rip Carter le réveille. Il n’y a plus aucun dieu viking à l’horizon. Et le reste des Boy Commandos ne comprennent rien aux propos du jeune américain. Des vikings ? Brooklyn a juste été assommé par l’explosion des grenades et du gazole… Celle qui a tué tous les nazis. Les autres n’ont vu aucun viking ! Brooklyn, qui était plutôt le cynique à l’arrivée dans ce château, se met en tête de prouver qu’il est bien allé au Valhalla. Mais ils ont un problème plus immédiat. Toutes les sorties du château ont été bouchées par l’explosion. Pire : d’une haute fenêtre ils aperçoivent que, l’heure étant écoulée, la barge qui les avait amenée repart sans plus les attendre, comme convenu. Ils sont coincés dans le château Asgard, sans moyen de rentrer au pays ! Rip Carter laisse échapper « Nous sommes dans la panade. J’en suis à souhaiter que tes vikings se montrent et nous donnent un coup de main, Brooklyn ».

Le garçon au chapeau ne décolère pas. Il voit bien que personne ne le croit. Mais finalement il amène la troupe vers le mur que Thor lui avait montré dans sa « vision ». Ils poussent contre la paroi, révélant ainsi le passage secret et le tunnel… Mais Alfie reste incrédule. Quand Brooklyn insiste que c’est le chemin qui mène à un bateau, l’anglais rétorque, en gros, qu’il croira au bateau quand il verra de ses yeux. Or, le passage même bien aux sous-sols du château, dans lequel pénètrent l’eau du Fjord. Et à quai, il y a bien un drakkar ! Mieux ! Il est empli de provisions et prêt à l’emploi. De son « rêve » Brooklyn se souvient même du mode d’ouverture des portes qui permettent d’ouvrir le passage à l’embarcation. Une fois en mer et tiré d’affaire, Rip Carter tente de trouver un sens à tout ça. Ils ont trouvé un bateau prêt à l’emploi ? Normal : les vikings avaient pour coutume de préparer ce genre de vaisseau pour les enterrements, quand leurs chefs mourraient… Le reste ? Tout ça n’est sans doute du qu’au choc à la tête qu’à reçu Brooklyn pendant l’explosion et à quelques coïncidences. Les conclusions des Boy Commandos, qui eux n’ont aucun souvenir d’avoir vu le Valhalla, finissent par convaincre Brooklyn qu’il a tout rêvé mais ne l’empêche pas d’avoir le dernier mot : « Des coïncidences, hein ? Vous devez au moins admettre que même quand je dors je cherche à servir au mieux les intérêts des Commandos ! ».

Point final ? Oui et non puisque, si la réplique de Brooklyn ferme bien l’histoire, elle ne résout pas une question qui n’a visiblement pas traversé l’esprit des personnages ou du scénariste. Si vraiment Brooklyn a tout rêvé…. Si son Thor n’était qu’une hallucination et si le drakkar n’était là que « par hasard » depuis des siècles.. Comment expliquer que le bateau contenait des provisions fraîches, encore consommables ? Officiellement, les Thor et Odin que nous venons de voir n’étaient que des rêves et n’avaient rien d’authentique. Et en même temps il a bien fallu que quelqu’un prépare ce bateau… La vraie particularité de ce récit à l’ambiance « mythique », c’est que les dieux ne sont pas réellement utilisés comme des protagonistes ou antagonistes véritables dans l’histoire. N’en déplaise au soldat allemand qui tente de les convaincre dans l’histoire, ils ne sont pas vraiment là pour prendre physiquement parti mais bien pour mettre en exergue les contradictions du « folklore nazi », s’appropriant tour à tour les divinités nordiques ou les signes hindous sans véritablement les comprendre. Le nerf de l’épisode n’est pas dans le fait de savoir si oui ou non Brooklyn a tout imaginé mais bien dans la confrontation entre le nazi, Thor et Odin et l’étonnement de ces derniers de se voir traités de « germaniques ». Sans que l’épisode puisse prétendre à de réelles vertus documentaires, le degré de recherche de Don Cameron pour souligner le peu de culture du méchant de service est manifeste. Mais la fin de l’histoire laisse la question ouverte. Si le Thor d’Adventure Comics est un imposteur et si celui de Boy Commandos #7 est un rêve, alors où se cachent les dieux asgardiens dans l’univers DC du golden age ? Cela fera, bien sûr, l’objet d’un autre Oldies But Goodies !

[Xavier Fournier]