Avant-Première VO: Review Thunder Agents #2

10 décembre 2010 Non Par Comic Box

[FRENCH] Suite de la relance des Thunder Agents chez DC, avec un Nick Spencer très en forme qui nous la joue à l’économie. Les nouveaux agents du Thunder sont des gens en retrait (qu’on découvre petit à petit) et c’est l’intrigue globale qui l’emporte sur le sort de tel ou tel personnage. Cette fois cependant on entre un peu plus dans le vif du sujet en découvrant le super-rapide Lightning et ses étranges pouvoirs.

Thunder Agents #2 [DC Comics] Scénario de Nick Spencer
Dessins de Cafu & Chriscross
Sortie aux USA le mercredi 8 décembre 2010

Dans les Thunder Agents originels, Lightning avait la particularité de « consommer » sa vie au fur et à mesure qu’il courait. Du coup il vieillissait de manière accélérée au fur et à mesure qu’il utilisait ses pouvoirs. Le premier numéro de cette nouvelle formule nous ayant clairement fait sentir que cette fois tout le monde est sacrifiable et finit par y laisser la vie, je me demandais comment ce héros allait réussir à se singulariser. Spencer s’est visiblement posé la même question et l’aborde de plein fouet dans ce numéro. Chaque fois que le héros use de sa super-vitesse, non seulement une partie de sa vie s’évapore mais l’accélération se révèle beaucoup plus traumatisante, pour une raison que je ne voudrais pas spoiler ici. Il y a un prix à payer encore plus lourd (et presque poétique) que dans la première version et cela nous pose bien la série. Qui plus est, éditorialement, le titre est très bien géré, avec des dessinateurs aussi divers que Cafu et Chriscross qui illustrent diverses planches sans que cela « jure » trop. En un sens ce récit où l’histoire dépasse les personnages (après tout on n’est même pas sur que Lightning ne va pas y passer dans le prochain épisode) me fait un peu penser à du Ultimates à l’époque où ce standard voulait encore dire quelque chose. Ce qui n’est pas étonnant, en un sens, parce que les Ultimates de Millar lorgnaient quand même énormément sur certaines notions des Thunder Agents de Wally Wood, même si sans doute pas assez de lecteurs modernes pouvaient s’en rendre compte.

Dans le genre « relance », on vole quand même beaucoup plus haut que le récent Red Circle/Crusaders qu’a tenté DC. Je suis assez pessimiste sur l’avenir de cette série car, dans le marché actuel, lancer un titre qui n’est pas issu d’un crossover, n’est pas écrit par les auteurs les plus bankables du moment et n’a pas pour vedette quelqu’un de la trempe de Batman parait plutôt suicidaire. Ajoutez-à ça que l’excellent Nick Spencer a décidé de ne pas céder à la pression et révèle ses personnages par petites touches et je ne peux pas imaginer que les Thunder Agents de cette formule fêteront un jour leur 50ème numéro. MAIS (et c’est un gros MAIS) je trouve que le scénario est particulièrement inspiré (et le dessin n’est pas désagréable non plus) et dès lors il serait complètement idiot de s’en priver, le temps que ça durera, en espérant que ce sera quand même le plus longtemps possible.

[Xavier Fournier]