Avant-Première VO: Review Deathstroke #10

Avant-Première VO: Review Deathstroke #10

18 juin 2012 Non Par Comic Box

[FRENCH] Lobo fait son retour sur Terre et par la même occasion dans l’univers DCnU. Avec en plus Zealot et les Omega Men dans le mélange, voilà de quoi être intrigué par la perspective de Deathstroke #10. Sauf… sauf qu’aux commandes on retrouve un Rob Liefeld bien décidé à profiter de l’occasion pour détourner son propos et refaire… Youngblood ?

Deathstroke #10 [DC Comics] Scénario de Rob Liefeld
Dessins de Rob Liefeld
Sorti aux USA le mercredi 13 mai 2012

Ne faisons pas les effarouchés ou les surpris. A priori, quand on ouvre un comic-book scénarisé et dessiné par Rob Liefeld, on sait d’avance à quoi s’en tenir. C’est à dire pas spécialement à du Michelange. Jusqu’ici j’avais évité autant que possible ce Deathstroke dans sa nouvelle formule, depuis la reprise par l’auteur. Mais en entendant parler des guests que sont Lobo, Zealot ou Omega Men, je me suis dit que, quand même, c’était l’occasion de prendre des nouvelles de plusieurs concepts refaisant leur apparition chez DC. D’abord une constatation : Deathstroke devient presque un figurant dans sa propre série. Oh, il est bien là, dans de multiples cases et bien « en évidence » mais cette histoire d’extra-terrestres écrasés sur Terre est tellement éloignée du registre de Slade Wilson qu’il donne l’impression d’un tronc d’arbre emporé par un fleuve en furie. Non, ne nous y trompons pas… DC n’a sans doute pas donné la série à Liefeld par hasard et il s’agit de produire un titre qui, finalement, s’approche plus du Deadpool de Marvel. Deathstroke, dans ces conditions, ressemble plus à Deadpool Corps qu’à autre chose. Bien sûr, Liefeld est le créateur de Deadpool, qui était lui-même à la base lourdement inspiré de Deathstroke mais modifier ce dernier pour presque faire de lui la copie est une pirouette qui semble assez creuse…

D’autant que le syndrome se répend un peu partout dans ce numéro, à l’exception de Lobo (dont il faut reconnaître à Liefeld de faire un effort pour l’écrire avec un côté plus tendu). Mais je n’exclue pas que dans un prochain numéro l’auteur en profite pour le transformer en pastiche de Bloodwulf. On a donc croit à des Omega Men relookés pour mieux ressembler à Youngblood. Je pense en particulier à Tigorr, qui avait dans la version classique un physique bien particulier et qui là se retrouve transformé en clonde du Cougar de YB. Primus, le fondateur des Omega Men, a profité du reboot pour revenir à la vie. Mais voilà, le voici devenu un sosie du Psi-Fire de YB. Et ainsi de suite. Ce n’est pas la première fois que Liefeld se prête à ce genre de transformation (on se souviendra de Hellcat devenue une copie de la Feral de X-Force dans les épisodes des Avengers de Heroes Reborn, qui étaient supervisés par Liefeld). Là pour le coup c’est particulièrement dommage car pour les besoins de cette pseudo-private joke, l’auteur pirate le retour de ces personnages. On ne me fera pas croire que Tigorr va soudain devenir plus « vendeur » après ce relookage et les scénaristes et dessinateurs suivants seront obligés de tenir compte de ce caprice graphique (à moins d’inventer une « mutation secondaire » ?). Bref, s’il s’agissait de s’intéresser à ce numéro pour les personnages secondaires, l’ambiance n’est pas à la fête. De facto, l’épisode ne peut que satisfaire les inconditionnels de Liefeld (et il y en a forcément, sinon il n’aurait pas fait carrière). Même sur ce plan, cependant, les fans devront avaler quelques reptiles tant la continuité graphique est aléatoire (par exemple un cyborg perd son oeil cybernétique d’une case à l’autre puis le regagne sans explication). Je ne suis pas spécialement du genre à souhaiter la mort à une série (parce qu’au pire, si on n’aime pas un titre on n’a qu’à se reporter sur une autre) mais pour le coup je reste très perplexe de voir que cette série semble durer chez DC, là où d’autres titres de meilleure tenue et aux ventes au minimum équivalentes (sinon meilleures) sont vouées à s’arrêter. Qui plus est il aurait sans doute mieux valu confier à une vraie équipe créative le retour de Lobo. Parce que là…

[Xavier Fournier]