Avant-Première VO: Review Danger Girl: Revolver #1

Avant-Première VO: Review Danger Girl: Revolver #1

18 janvier 2012 Non Par Comic Box

[FRENCH] Fut un temps où Danger Girl était un fer-de-lance du marché. Puis la licence s’est un peu égarée au fur à mesure que J. Scott Campbell s’en éloignait et que le label Cliffhanger lui cherchait des remplaçants au style pas toujours de la même école. Danger Girl: Revolver se veut un retour (chez IDW) d’une certaine ambiance de cette série « girly »…

Danger Girl: Revolver #1 [IDW] Scénario d’Andy Hartnell
Dessin de Chris Madden
Sortie aux USA le mercredi 11 janvier 2012

Pop! Dès la première page on est fixé : retour au bain à remous dans lequel on boit le champagne ! Danger Girl est de retour et vise, à n’en point douter, à revenir au ton « historique » de la série. D’autant qu’elle est écrite par Andy Hartnell, le co-créateur du concept, mais aussi édité par Scott Dunbier, anciennement responsable de Wildstorm. On pourrait presque dire que, bien que la nouvelle série sorte chez IDW, c’est la reformation de l’équipe originale. Sauf que bien sûr il manque J. Scott Campbell, qui signe bien les couvertures. Sur ces dernières il est crédité parmi les auteurs mais à l’intérieur on ne le trouve pas (même pas en co-plotter). Toute la difficulté de ce relaunch était donc de trouver quelqu’un qui ne trahirait pas l’ambiance, le cadre. Il est clair que Chris Madden n’est pas Campbell… mais il ne prétend pas non plus l’être. Son style est plus cartoony, lorgnant parfois sur certaines atmosphères à la Disney ou à la Tex Avery mais les visages et certaines silhouettes restent vraiment très proches de la production du co-créateur des personnages. Ca n’empêche pas certaines faiblesses par endroit (par exemple le dessin d’Abbey en dernière page n’est pas à la hauteur). Il est clair que les filles de Danger Girl ont vu mieux dans le passé. Mais peut-être vaut-il mieux qu’on ait un dessinateur émergeant proche de l’atmosphère de la série plutôt que, par exemple, un Phil Noto certes plus compétent mais à la tonalité différente.

Danger Girl a toujours déclenché les passions de ses partisans et ses opposants. Cette nouvelle incarnation ne conviendra pas aux intégristes du seul J. S. Campbell puisqu’il n’assure pas les intérieurs (encore qu’en bons complétistes ils ne manqueront sans doute pas de se ruer sur le fascicule ne serait-ce que pour la couverture). Danger Girl: Revolver ne va pas, non plus, convertir ceux qui ont détesté les précédentes minis liées à ces personnages. Reste qu’entre les deux extrêmes restera sans doute un public non négligeable qui sera content de retrouver ces héroïnes perdues de vues. D’abord parce que les séries de femmes sont rares sur le marché des comics (le récent relaunch de DC en a remis quelques unes en selle mais il faudra voir ce que ça donner sur le long terme). Et puis Hartnell donne lieu ici à la même fantaisie qu’au début de DG. Une fantaisie pas toujours perçue par ceux qui voulaient juger la série sur le seul premier degré. Danger Girl, c’est bien sûr un peu les James Bond girl où l’archétype de James Bond (qui s’agisse de Johnny Barracuda ou du pseudo Sean Connery) est en retrait. C’est aussi un peu les Charlie’s Angels (celles des films). Mais c’est aussi un humour à la Blake Edwards qui ne me parait pas toujours perçu. Les filles de Danger Girl descendent un peu de l’inspecteur Clouseau et Hartnell est un scénariste qui n’est pas reconnu à sa juste valeur. Pour preuve la mise en scène avec la future mariée qui permet d’apporter une boucle intéressante avec la révélation de la fin. Bref, Danger Girl: Revolver ne convaincra pas ceux qui détestent de longue date (mais bonne nouvelle: ces derniers ne sont pas non plus forcés de l’acheté à « l’insu de leur plein gré ») mais la série a l’avantage de rendre un univers à ses fans, qui en étaient privés depuis bien longtemps. Ce n’est pas comme si Campbell s’était chargé des dessins et ce n’est pas, comme on le disait, sans défauts. Mais c’est un vrai retour…

[Xavier Fournier]