Avant-Première VO: Review Buzzard #1

9 juin 2010 Non Par Comic Box

[FRENCH] Personnage issu des pages de The Goon, Buzzard, un anti-héros à l’apparence spectrale a droit à ses aventures solo. Mais même en admettant que vous ne lisiez pas The Goon (et auquel cas ce serait bien dommage pour vous) cette envoûtante mini-série est assez autocontenue pour que vous puissiez vous y aventurer en toute confiance : c’est du bon et même du très bon !

Buzzard #1 [Dark Horse] Scénario de Eric Powell
Dessins de Eric Powell et Kyle Hotz
Sortie aux USA le mercredi 9 juin mai 2010

Victime (ou pas, c’est un peu la question) d’une malédiction lancée par un démon, Buzzard, personnage aussi taciturne que rabat-joie erre comme l’âme en peine qu’il est, ne s’étonnant plus de rien qu’il puisse trouver sur son passage. Les forteresses au carrefour du temps, les cadavres de chevaux réanimés… Tout ça il ne l’explique pas, mais il l’accepte. D’emblée la narration d’Eric Powell est à part, ressemblant sur plusieurs pages à de l’illustration commentée, comme un long monologue de Buzzard. C’est envoûtant. A plus forte raison parce que dans bien des esprits Powell est associé à des créatures carrées, un rien « kirbyesques ». Là, le Goon n’étant pas dans les parages, les silhouettes de l’artiste se font plus minces, plus fines… Son histoire à quelque chose d’une sorte de version plus occulte, plus gothique d’un Pale Rider. Même s’il n’en a pas le visage il n’est pas difficile d’imaginer Buzzard avec la voix et la personnalité de Clint Eastwood en mode cynique. Un Clint Eastwood maudit qui chercherait à casser du démon, du dieu, ou, mieux encore, à ce qu’on achève ses souffrances. Et puis il est impossible de taire le combo que donne le style de Powell conjugué avec la mise en couleur de l’excellent Dave Stewart, qui est pour beaucoup dans l’atmosphère captivante de ce premier numéro (d’ailleurs reportez vous à ce preview). C’est tout simplement génial, simple mais puissant, à mi-chemin entre l’Homme des Hautes Plaines et Sleepy Hollow.

J’aime bien également, en général, le travail de Kyle Hotz (qui dessine ici une back-up consacré à Billy The Kid, achevant d’instaurer une ambiance mystique à ce titre) mais il faut dire que l’histoire principale est si joliment mise en images, dans un style si particulier, que le second récit souffre un peu de la comparaison tout en étant cependant lui aussi sympathique. Billy The Kid est du coup un peu éclipsé mais l’ensemble forme un premier numéro si prenant qu’on peut déjà prédire un gros (et seul) défaut: ce n’est qu’une mini-série alors que j’en aurais bien pris une bonne maxi de 12 épisodes du même tonneau…

[Xavier Fournier]