Oldies But Goodies: Batman #114 (Mars 1958)

18 octobre 2008 Non Par Comic Box

[FRENCH] Vous connaissez Batman bien sûr. Et vous connaissez sans doute le reste de la Bat-famille. Robin, Batgirl, Batwoman, Nightwing… Et même le Ace, le Bat-chien. Mais, en termes de bizarrerie, dans la liste des auxiliaires de Batman personne n’égale un justicier aussi intelligent que poilu. Plus fort que les Marvel Apes, voici le mystérieux Bat-Ape ! Gare au bat-gorille !!!

Bruce Wayne (Batman) aime bien aller au cirque. Ce n’est pas une révélation puisque c’est là-bas qu’il a recruté Dick Grayson (Robin). Mais alors que l’histoire commence c’est en utilisant leurs identités masquées qu’ils se produisent dans sous un chapiteau, dans le cadre d’un spectacle de bienfaisance. Une fois leur numéro terminé, dans les coulisses, on leur présente Mogo, un des singes les plus intelligents du monde… Qui d’ailleurs se montre très affectueux envers Batman. Les deux super-héros décident alors d’assister au numéro de ce gorille exceptionnel. Il est supposé faire une démonstration d’acrobatie aérienne mais quelque chose tourne mal. A peine arrivé sur la plateforme, le singe devient furieux et sème la panique. Pire : pendant la confusion des gangsters en ont profité pour voler la recette du spectacle. La police arrive et déduit que le dompteur du singe était le seul à pouvoir déclencher la colère du singe pile au bon moment pour permettre le hold-up. Dans le doute, ils l’embarquent. Le dompteur proteste mais, avant d’être emmené, demande à son assistant de prendre soin de Mogo.

Batman et Robin, eux, soupçonnent que quelque chose n’est pas si simple dans cette histoire. Ils inspectent la plate-forme et découvrent qu’elle a été reliée à des fils électriques. Quelqu’un a juste appuyé sur un bouton au bon moment pour envoyer un choc au singe, déclenchant sa colère. Les deux héros passent alors prendre des nouvelles de leur ami singe mais découvrent que l’assistant l’a enfermé dans une cage bien trop petite. Batman ordonne à l’homme de mieux le traiter et de lui trouver une cage moins petite. Mais la scène achève de convaincre Mogo que Batman est son ami. Quand la Batmobile s’éloigne, Mogo écarte les barreaux de sa cage et commence à suivre de loin le véhicule, sans que les héros le sachent. Bon maintenant quand à savoir comment un singe arriverait à rester en vue d’une voiture qui roule à bonne vitesse, mystère et boule de gomme. Disons que la route est sans doute énormément en zigzag et Mogo coupe à travers les bois…

Rentré à la Batcave, Batman énonce l’évidence : puisque le dompteur est le maître du singe, il n’avait pas besoin de fils électriques pour le faire obéir à ses ordres. Il y a donc quelque chose à creuser dans cette histoire de fils. Mais, sidéré, Robin lui dit de regarder derrière lui : Mogo a trouvé le chemin de Batcave et le voici qui arrive chez ses « amis ». Tandis qu’Alfred s’occupe du singe, Batman et Robin continuent de réfléchir. Si le dompteur n’avait pas besoin de fils, c’est sans doute son assistant (celui qui traitait mal le singe) a mis au point cette supercherie. Mais leur réflexion est arrêtée net : Alfred les appelle à l’aide. Mogo le gorille s’est emparé d’une cape et d’une cagoule de Batman et refuse de l’enlever. Batman explique alors que les singes sont des imitateurs doués mais que si Mogo fait une fixation sur cette cape, il peut la garder. Un problème subsiste : Alfred refuse de rester seul avec le gorille. Batman a, de toute façon, l’impression que Mogo aurait suivit la Batmobile de toute manière. Du coup Batman, Robin et le singe (toujours déguisé avec sa cape) prennent place dans la voiture et partent à la chasse aux bandits.

Ils partent pour surveiller et suivre l’assistant du dompteur. Mais dans la voiture, Robin finit par lâcher à Mogo : « Avec cette cape, tu ressembles à un vrai Bat-Ape » (Bat-Singe). Voici Mogo baptisé de son nom de super-héros. L’intuition de Batman était bonne : la filature du dompteur les mène rapidement aux gangsters, cachés dans un entrepôt. Batman, Robin et le Bat-Ape grimpent sur un autre entrepôt mais il est trop loin pour qu’ils observent quelque chose. C’est Mogo le Bat-Ape qui permet de tordre une hampe à drapeaux pour que Batman s’y accroche. La force du singe (qui se comporte comme s’il s’agissait d’un être humain muet et qu’il comprenait la moindre nuance de parole) est donc mise à contribution. Quand les gangsters s’aperçoivent de leur présence et qu’ils tentent de s’enfuir, c’est l’agilité de Mogo qui permet aux héros d’arriver sur le toit et de les poursuivre. Mais bientôt les bandits sont acculés et se retournent vers le trio, prêts à faire usage de leurs armes à feu. Heureusement, la scène se déroule sur un toit où trône un globe terrestre géant (façon Daily Planet). Mogo arrache la grande sphère de sa base et commence à la faire rouler vers les bandits. Protégés par la sphère, Batman et Robin ne peuvent donc pas être touchés par les balles. Le gang est capturé !

Le dompteur est donc innocenté. Il explique à Batman et Robin qu’après avoir échappé à la prison, il tient à remercier Mogo de la meilleure manière possible : en le ramenant en Afrique pour lui rendre la liberté. Et du coup les deux héros de Gotham ne reverront plus l’éphémère Bat-Ape. Il faut dire que l’intelligence du gorille était sans doute un peu compliquée à mettre en scène de manière répétée. Mais il aurait suffit d’un détail qui changeait tout. Un an plus tard, dans Flash #106, John Broome et Carmine Infantino inventaient Gorilla Grodd, malfaisant singe télépathe qui venait de Gorilla City, une ville secrète où les singes sont devenus intelligents, « mutés » par une intervention extra-terrestre. De là à croire que Mogo était un ressortissant de Gorilla City qui aurait gardé le silence pour ne pas révéler l’existence de sa race, il n’y a qu’un pas… que l’éditeur n’a pas franchit. Dommage, avec cette explication Gorilla City aurait pu se trouver un défenseur masqué, un singe vêtu d’une cape de Batman…

[Xavier Fournier]