Avant-Première VO: Review X-Men – The Wedding Special #1

Avant-Première VO: Review X-Men – The Wedding Special #1

18 mai 2018 Non Par Xavier Fournier

Alors que le mariage de Colossus et Kitty Pryde se profile à l’horizon, voici un numéro spécial au titre trompeur. Si vous pensiez y découvrir la cérémonie, il ne s’agit en fait pas du tout de cela mais plutôt de l’enterrement de vie de garçon et de vie de jeune fille des héros concernés, dans trois tranches de vies gérées par des équipes créatives différentes.

X-Men - The Wedding Special #1X-Men – The Wedding Special #1 [Marvel Comics]
Scénario de Chris Claremont, Marc Guggenheim, Kelly Thompson
Dessins de Todd Nauck, Greg Land, Marika Cresta
Parution aux USA le mercredi 16 mai 2018

Avec le système de précommande en vigueur dans la plupart des comic-shops, voici un numéro spécial bien pensé pour entretenir la confusion. Nombre de lecteurs auront sans doute pensé réserver le numéro où Kitty Pryde et Colossus se disent oui. Mais il n’en est rien. Et si d’un certain côté on peut se dire qu’il est heureux de conserver le dit-mariage dans la série régulière concernée, n’obligeant pas les lecteurs à courir après de multiples publications surnuméraires, s’il est aussi très sympathique de voir que Marvel daigne, pour l’occasion, que Chris Claremont écrive à nouveau quelques pages sur les mutants… Tout cela finalement ne vaut pas tripette car on a trois histoires courtes totalement dispensables, oubliables, qui n’apportent pas grand-chose au sujet. Premier du lot, Claremont, retrouvant Todd Nauck, passe en revue rapidement la vie de Kitty et les doutes qu’elle peut avoir sur ce mariage. Mais on explore assez peu, finalement, les raisons qui lui ont fait dire oui. C’est avant tout une déclaration de bons sentiments, avec un passage un peu triste qui nous montre que les X-Men croient toujours à la mort de Wolverine (ce qui ne semble pas très cohérent avec d’autres comics). Là où ces derniers mois Marvel a joué avec une sorte de running gag « Where’s Wolverine ? », cela n’aurait pas été du luxe de le placer ici, quitte à se ménager les vraies retrouvailles pour la cérémonie. Au final, surtout, la scène ou Kitty pense voir les spectres de ses chers disparus est plus gênante qu’autre chose. C’est servi avec si peu de subtilité qu’on se dit surtout qu’elle a un peu trop tapé dans la bouteille…

« I was hoping for a quiet evening. »

Le segment de Claremont et Nauck est cependant celui qui fonctionne le mieux, tant les deux autres font le service minimum. On assiste ainsi à des enterrements de vie de célibataire qui pour le coup sentent le préfabriqué. Ainsi Marc Guggenheim et Greg Land nous servent une soirée entre mecs pour Colossus sans vraiment tenir compte des affinités des uns et des autres. Si Colossus doit fêter ça avec ses meilleurs amis, est-il naturel que sur les quatre invités on ait Pyro ou Gambit, dont il n’a jamais été vraiment proche ? Et faut-il s’étonner qu’en réservant dans un hôtel/casino connu pour héberger des démons les mutants tombent sur des ennuis ? Ça n’a guère de logique. Si encore le démon en question était un personnage notable, mais non. Le casting est beaucoup mieux senti par Kelly Thompson, du côté de Kitty Pryde, les participantes intégrant de nombreuses amies de longue date (Meggan, Rachel, Rogue…). Certes le passage est mis en image par une dessinatrice moins expérimentée, Marika Cresta, mais on a au moins le sentiment qu’il est cohérent avec le personnage de Kitty. Thompson se souvient aussi que Colossus n’est pas sorti qu’avec la seule Kitty et amène une sorte de contre-champ, avec quelqu’un qui n’est pas réjoui du mariage. Problème, là aussi cela n’apporte pas grand-chose. Ce numéro spécial est même extrêmement dispensable, ne lance aucune piste, n’a guère de pertinence et même l’idée de le voir simplement comme une étude de personnages est très discutable. Si au moins Kitty est très présente, Colossus n’est pratiquement qu’un guest distant. Bref, mieux vaut passer son tour et attendre le vrai mariage en espérant qu’il sera mis en scène avec (beaucoup) plus de caractère.

[Xavier Fournier]