Avant-Première VO: Review Jessica Jones #2

Avant-Première VO: Review Jessica Jones #2

3 septembre 2018 Non Par Xavier Fournier

Dans sa quête pour en savoir plus sur le meurtre d’une ancienne cliente, Jessica Jones croise une autre figure de l’univers Marvel. Et l’on sait à quel point Jess méprise la plupart des autres personnages à superpouvoirs (en tout cas ceux qui ne font pas partie de son entourage immédiat). Au demeurant, on pourrait croire qu’Elsa Bloodstone, chasseuse de monstres assez clinquante, a tout ce qu’il faut pour irriter la détective. Pourtant l’alchimie entre les deux femmes est immédiate.

Jessica Jones #2Jessica Jones #2 [Marvel Comics]
Scénario de Kelly Thompson
Dessins de Mattia de Iulis
Parution aux USA le mercredi 29 août 2018

Pour Jessica Jones, il y a d’abord la famille (son époux, Luge Cage, et leur fille), vient ensuite un second cercle composé d’alliés fréquents tels que Daredevil ou Iron Fist. Avec, à part, une confidente. Dans les comics, ce dernier rôle a jusqu’ici surtout été joué par l’actuelle Captain Marvel (elle est remplacée au pied levé par Patricia Walker dans la série TV diffusée chez Netflix). Mais avec ce deuxième épisode de la nouvelle série « digitale » réservée à Jess, Kelly Thompson fait mouche immédiatement en injectant le personnage d’Elsa Bloodstone dans la série. Elsa, c’est ce personnage qui, à l’origine, avait été créée comme une teen-ager chasseuse de monstres, une sorte de Buffy au pays des Marvels. Mais c’est surtout en passant entre les mains de Warren Ellis dans la maxisérie Nextwave que le personnage s’est structuré, comme une jeune femme bourrue et cynique. Et c’est là que l’idée de Thompson est brillante : ne pas se laisser aveugler par Jessica Jones comme seul point de vue « hardcore » dans l’univers Marvel mais lui trouver quelqu’un qui, malgré les apparences, est exactement sur la même longueur d’ondes qu’elle. Thompson a trouvé dans ce personnage mineur de Marvel quelqu’un de haut en couleurs qui peut véritablement parler avec l’héroïne centrale de la série. Les nouvelles meilleures amies du monde ? Peut-être pas, mais la paire a du caractère et une forme de complicité naturelle qu’il ferait bon exploiter à nouveau dans de futurs épisodes. Mais ce n’est pas tout rose non plus. Pour obtenir quelques renseignements de la part d’Elsa, Jess doit l’accompagner dans l’une de ses missions, ce qui implique d’autres complications.

« Well. Aren’t we a couple of badass mother-XXXXXXX bitches. »

Les dessins de Mattia de Iulis sont, certes, largement moins « noirs », moins « indé » que ce que l’enquêtrice a connu dans ses séries précédentes. Mais dans le même temps – et grâce à une mise en couleurs très complémentaire – l’artiste trouve le ton qui convient. D’un côté une ambiance simple et propre, qui fait la part belle aux éclairages. Et de l’autre des tripes et des boyaux gluants à souhait. En mettant le pied dans la profession d’Elsa, Jess gagne en effet un petit côté à la Lobo. Si cela peut vous sembler pousser Ms. Jones loin de son périmètre habituel, l’enquête reprend ses droits dans la deuxième partie. Mieux, même, l’équipe créative, pour le coup, arrive à retrouver un coup de théâtre aussi fort que les premiers épisodes du comic-book Alias, quand il semblait que Captain America puisse être lié à une histoire de meurtre. Cette fois, c’est la dulcinée historique d’un des principaux héros Marvel qui y passe. Rien de moins ! C’est comme si l’on avait glissé la mort de Gwen Stacy dans ce numéro. Avec bien sûr, pour le coup, l’idée que la chose ne peut pas durer. Mais cela fait partie de l’intérêt de l’épisode, aussi, de proposer un coup de théâtre pour mieux s’en sortir un peu plus loin. L’idée de taper dans les personnages secondaires comme Elsa Bloodstone est efficace. Mais dans le même temps il est tout aussi brillant de démontrer que dans cette série peuvent se produire des événements qui impliquent des personnages très en vue.

[Xavier Fournier]