Review : Evangelion : 1.0 You Are (Not) Alone

27 février 2009 Non Par Comic Box

Review : Evangelion : 1.0 You Are (Not) Alone[FRENCH] Tout amateur d’animation japonaise qui se respecte a forcément entendu parler dans sa découverte de la japanimation de la série TV Culte Neon Genesis Evangelion. Composée de 26 épisodes et complété par 2 films, Evangelion a été diffusée au Japon entre 1995 et 1996 avant de connaître un succès international par la suite. Commençant comme une série de « mecha » (les robots géants du type de Gundam ou Goldorak) classique, Evangelion surprend en s’aventurant dans l’introspection, la philosophie et son rapport à la religion, thèmes jusque-là assez rares dans l’animation. La série aura été autant plébiscitée pour ses grandes scènes d’actions (parfois très sanglantes) que pour ses séquences de réflexions métaphysiques. Le 25 février dernier est sorti en France Evangelion : 1.0 You Are (Not) Alone, le premier long-métrage issu du projet « Rebuild of Evangelion » qui propose de « reconstruire » ce monument de la japanimation avec la sortie au cinéma de quatre films.

Evangelion : 1.0 You Are (Not) AloneNous sommes en 2015 à Tokyo-III. Cette ville mélange ruines et gratte-ciels high-tech. Elle est le résultat du Second Impact, survenu il y a 15 ans, et provoqué par la chute d’un gigantesque météore sur le continent Antarctique. Ce cataclysme a provoqué la disparition de deux milliards d’êtres humains et d’une partie des terres ; désormais, la Terre ne connaît plus que l’été comme saison. Un calme inquiétant règne sur la ville, d’importantes unités militaires d’artillerie lourde sont disposées tout autour de Tokyo-III et semblent attendre un ennemi mystérieux. La ville, en état d’alerte, est complètement déserte. Tous les civils se sont réfugiés dans les abris. Tous sauf un, Shinji Ikari, 14 ans, un jeune garçon à la silhouette frêle et au visage triste, qui essaie vainement de joindre par téléphone la jeune femme avec qui il a rendez-vous pour se rendre à l’agence NERV dirigée par son père. Shinji ne le sait pas encore, mais il a été désigné pour prendre les commandes de l’arme secrète de la NERV : l’Evangelion-01, un robot géant humanoïde, seule chose capable de stopper les créatures extra-terrestres appelées Anges.

Était-ce vraiment nécessaire de faire un « relooking extrême » à une œuvre culte telle qu’Evangelion ? La question est posée. A bien y réfléchir, ce premier long-métrage, fidèle à la série d’origine, et bénéficiant d’implantation 3D et de travail sur les images d’origine propose une très bonne synthèse de toute la première partie de la série originelle. Evangelion est une œuvre magnifique proposant une histoire riche et passionnante où les références bibliques partagent les scènes d’action maîtrisées, souvent violentes (à la limite du gore), et les phases contemplatives d’introspections. Ce film n’apportera pas grand-chose aux fans qui connaissent déjà la série, mais permettra néanmoins aux profanes qui ont découvert récemment l’animation japonaise de pénétrer dans une œuvre culte et difficile d’accès.

Evangelion 1.0 You Are (Not) Alone vous plongera dans le monde d’Evangelion avec beaucoup plus de facilité que la série d’origine et vous permettra de découvrir (ou redécouvrir puisque le deuxième épisode nous promet des changements dans l’histoire d’origine et l’apparition de nouveaux personnages) un univers riche et très prenant. Les amateurs des Studios Ghibli peuvent passer leur chemin, avec Evangelion, ils trouveront autre chose. Une animation adulte, triste, pessimiste et sans concession où les héros sont fragiles, torturés, faillibles, bref, humains et où, finalement, le spectateur est sollicité et quitte la salle la tête pleine d’interrogations et de réflexions personnelles. Que vous soyez fan de la première heure, novice en matière d’animation japonaise ou simplement à la recherche d’un bon film de SF, vous ne sortirez pas indemne du visionnage de ce long-métrage. Et c’est normal, c’est l’effet voulu. Vivement la suite.

[Yann Belloir] Evangelion : 1.0 You Are (Not) Alone – Sortie en France : le 25 février 2009.