Avant-Première VO : Review X-Men: Manifest Destiny #2

8 octobre 2008 Non Par Comic Box

[FRENCH] Qu’est ce qu’une « destinée manifeste » ? Au bas mot, un choix de vie qui s’impose à vous sans doute. Au mieux le sens de toute une existence. S’il est trop tôt pour être totalement fixé sur l’histoire d’Iceman (sorte de fil rouge de la minisérie), les autres segments n’ont « manifestement rien d’une destinée ». En clair, vous pouvez être fans du Juggernaut et d’Emma Frost… mais si vous manquez ces « vignettes » vous n’aurez aucun vide. Rien n’arrive. C’est désespérant…

X-MEN: MANIFEST DESTINY No. 2 [Marvel] Scénario: Mike Carey, Skottie Young, Christ Yost
Dessin: Michael Ryan, Dan Panosian, Paco Diaz
Sortie aux USA le 8 octobre 2008

Mystique continue de jouer au chat et à la souris avec Iceman, dans ce qui peut-être vu comme une continuation de ce que Mike Carey avait entamé sur ses X-Men. Ce qu’on cherche toujours à comprendre, par contre, c’est pourquoi Mystique s’intéresse plus spécialement à Bobby Drake plutôt qu’à un Colossus ou un Cyclope. Plus largement le problème de base d’Iceman n’a rien à voir avec Carey : Cela fait quinze ans que régulièrement le personnage se met à pleurer sur son sort et sur le potentiel qu’il ignore. Comme Emma Frost ou Mikhail Rasputin avant elle, Mystique a visiblement de lui en faire baver pour lui montrer… quoi exactement ? On ne le saura visiblement pas avant la conclusion de l’histoire. Du coup allez savoir si ce qui guète Iceman est un vrai changement majeur ou bien si c’est un nouveau pétard mouillé ? Difficile de le savoir à ce stade.

Deux histoires courtes complètent le numéro mais pour parler clairement elles sont carrément superflues. La première (par Skottie Young et Dan Panosian) nous montre le Juggernaut en train de passer le temps dans un bar, avec le prévisible foutoir qui en résultera. Un bon point à l’attention de Dan Panosian pour avoir fait évoluer son style. C’est plus élégant que ses productions d’antan. Par contre l’histoire… l’histoire… est aussi trépidante qu’un interlude. Bof bof…

Emma Frost ferme le bal avec une « histoire émotionnelle » toute aussi inutile, dont Marvel a pourtant l’air de raffoler dans ce genre d’anthologie. Emma est triste parce qu’elle réalise que les X-Men ne lui pardonnent pas son passé. Bou-hou-hou… Mettez Françoise Hardy et « Tous les garçons et les filles de mon âge » en fond sonore pour lire ce récit ma foi très monotone. Les X-Men racontés en solo dans des histoires courtes, c’est souvent insipide et en voici une nouvelle fois la preuve. Alors que si au lieu de produire ces scènes « émotionnelles » quelqu’un chez Marvel avait eu l’idée de faire une seule histoire plus longue dans laquelle Juggernaut et Emma seraient confrontés, l’un en colère contre l’autre parce qu’ils ont tous les deux un passé criminel et qu’ils ont été accepté de manière différente par les X-Men, là, il y aurait un ressort dramatique tout autre. Au pire, ca resterait une combinaison rare de deux mutants. Là, c’est de la muzak mise en images… On préférera se rabattre sur le spécial X-Men: Original Sin, bien plus dynamique (enfin ce n’est pas très difficile, j’en conviens).

[Xavier Fournier]