Avant-Première VO: Review X-Men Gold #1

Avant-Première VO: Review X-Men Gold #1

13 novembre 2013 Non Par Comic Box

Avant-Première VO: Review X-Men Gold #1[FRENCH] Les X-Men fêtent leur demi-siècle (ou leur cinquantième anniversaire si vous préférez) et pour l’occasion Marvel est allé frapper à la porte d’anciens auteurs de la série pour créer de nouvelles histoires permettant de retrouver diverses versions de l’équipe, à des époques différentes. Comme bien souvent dans ce genre de livre-chorale, il y a à prendre et à laisser…

X-Men Gold #1X-Men Gold #1 [Marvel Comics] Scénario de Stan Lee, Chris Claremont, Len Wein, Roy Thomas, Fabian Nicieza…
Dessin de Bob McLeod, Salvator Larroca, Walt Simonson, Jorge Molina…
Parution aux USA le mercredi 13 novembre 2013

Il est de bon ton de voir dans les X-Men le symbole du commerce. C’est la BD que les gens aiment à critiquer depuis les années 70, sans doute aussi et surtout parce qu’à travers les aléas du Top Ten ou du Top 20 elle reste une des plus régulièrement lues. Mais pour être honnête, à hauteur de ces critiques, il y a aussi un effet madeleine de Proust. Bon, ok, tout le monde a une époque qu’il déteste dans les X-Men. Mais sincèrement il a aussi toujours un passage, un run, un épisode qui vous a cloué. L’hommage parfait, il est d’une certaine manière dans cette superbe couverture d’Olivier Coipel qui couvre aussi bien l’équipe originale (Cyclops) que le Wolverine de Days of Future Past en passant par la version Jim Lee. Néanmoins, à partir de là, remplir une anthologie telle que X-Men Gold n’est pas chose aisée. D’abord parce que Marvel ne peut pas, c’est évident, demander à un Jack Kirby ou à un Dave Cockrum de se joindre à la fête. Ensuite parce qu’un Jim Lee, actuellement vice-président du plus gros concurrent, ne risque décidément pas de reprendre la route des mutants. Donc pour plein de raison des « historiques » de ces cinquante années ne peuvent ou ne veulent pas être au programme… Stan Lee, Chris Claremont, Len Wein, Roy Thomas ou Fabian Nicieza, ca laisse de la marge quand même et sans doute d’ailleurs que le fascicule n’aurait pas pu en contenir plus.

Néanmoins on ressort de cette lecture avec un avis forcément mitigé. Parce que tout n’est pas d’un seul tenant et que les récits sont plus ou moins performants. Dans les faits, par exemple, on ne peut rien reprocher au segment de Claremont et McLeod sur les X-Men de l’époque « Storm est punk ». Au demeurant c’est sympathique mais c’est vraiment figé. Le combo Stan Lee/Louise Simonson et Walt Simonson est plus dynamique (il faut dire qu’avec ce dessinateur une vignette statique ca n’existe pas) mais la morale de l’histoire est finalement qu’il faut faire attention dans la Danger Room. Et c’est en fait là où ça blesse. A savoir qu’on récupère une sorte de film à sketchs qui se finissent la plupart du temps par des morales ou des personnages se jurant (de manière plus ou moins prophétique) de ne jamais se trahir. Le récit de Roy Thomas est moins attendu (il ne concerne pas l’époque où il écrivait le titre) mais il y a cependant un brin de logique. Il s’agit de la première rencontre entre Banshee et Sunfire (deux personnages que Thomas a créé dans la série) deux jours avant la formation des « all-new, all uncanny X-Men »… rencontre que les personnages n’ont jamais mentionné mais surtout qui n’apporte pas grand chose. On est clairement dans un effet « back-up stories de Classic X-Men » mais sans que l’intérêt soit forcément évident. Même chose pour un Len Wein qui a toute sa place ici… mais qui se borne à un « sketch » ou Wolverine, nouvellement arrivé dans l’équipe, imagine comment il pourrait tuer les autres. Nicieza est un peu plus ambitieux en prenant un simple passage de son rêve et en montrant les choses du point de vue d’un personnage, l’histoire des X-Men telle qu’elle aurait pu être. Il y a quelques scènes sympathiques mais au final pas le sentiment de retrouvailles qu’on ressent en regardant la couverture d’Olivier. Je me demande si finalement la chose n’aurait pas été plus inspirée sous la forme d’une minisérie façon A+X, où on pouvait alterner des historiques mais aussi des gens (Rick Remender par exemple) à l’œuvre sur les personnages aujourd’hui. X-Men Gold #1 permet de retrouver des signatures connues, parfois des signatures chéries… mais c’est un peu quand on va chez Grévin. A un moment on réalise que la silhouette, même si elle a l’air vivante, est entièrement en cire. D’où, dans le cas présent, un sentiment de « peut mieux faire ».

[Xavier Fournier]