Dessins de André Araujo
Parution aux USA le mercredi 10 juin 2015
Les différents Spider-Men ont conscience d’être liés les uns aux autres. Vagues souvenirs et parfois même des rêves, des impressions… Spider-Gwen et Spider-Ham sont vite rejoints par d’autres collègues. Ensemble, ils tentent de percer le mystère de leur passé commun. Mais ils se lancent là-dedans avec la grâce d’un éléphant dans une boutique de porcelaine. Heureusement pour eux, un Spider-Man qui était resté en retrait (Spider-Man Noir) s’avère être autrement plus préparé. Et c’est même d’ailleurs une surprise car Mike Costa donne au personnage le même rôle que le Uber-Batman de Grant Morrison au sein de la Justice League America : « Je sais tout, j’ai 15 coups d’avances et vous n’êtes que des amateurs ». En termes de dynamique de groupe, je comprends comment et pourquoi Costa va dans ce sens. La marche est un peu abrupte cependant, et on a l’impression que le personnage a pris 15 ou 20 d’expérience pendant qu’on tournait le dos. Ceci dit, avec le côté « mash-up » de Secret Wars et le fait que Spider-Man Noir ne pose pas son masque, on peut aussi se demander si, de son point de vue, il ne s’est justement pas passé beaucoup de temps depuis la dernière fois qu’on l’a croisé, dans le crossover Spider-Verse originel. Le problème vient sans doute plutôt du clivage. On a d’un côté un personnage TRES expérimenté et les autres qui, à comparer, sont de véritables débutants. Alors que dans Spider-Verse (le crossover), ils travaillaient ensemble sans qu’on sente un fossé particulier. Pour autant – même si elle n’évite pas quelques écueils (comme le coup du gars qui se rend invisible à la détection pour mieux, ensuite, donner une suite d’explications à ceux qu’il voulait éviter) – l’histoire reste globalement sympathique.
Le dessin d’André Araujo fonctionne de manière inégale selon l’ambiance des scènes. Pendant toutes la première partie, lorsqu’on suit surtout Gwen et Spider-Ham, son côté indé fonctionne assez bien. C’est plus compliqué quand on verse à 100% dans la bataille super-héroïque et surtout quand il faut utiliser des méchants de service, auxquels Araujo peine à insuffler un sens réel de dangerosité. L’épisode est agréable à lire… Et peut-être même délassante dans un contexte où Secret Wars nous ressort beaucoup de « mondes noirs ». Mais je ne sais pas si j’en prendrais pour dix épisodes dans cette ambiance.
[Xavier Fournier]
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