Avant-Première VO: Review Karnak #2

Avant-Première VO: Review Karnak #2

26 février 2016 Non Par Comic Box

Avant-Première VO: Review Karnak #2[FRENCH] Alors qu’un enfant Inhuman a été kidnappé par une sorte de secte, c’est Karnak qu’on charge de le retrouver. Karnak, en apparence le membre le plus faible ou en tout cas le plus « normal » de la famille royale des Inhumans prouve ici qu’on l’a sous-estimé pendant des décennies. Ne serait-il pas un peu le Wolverine de son peuple ? En tout cas Warren Ellis s’emploie à lui donner la même dangerosité.

Karnak #2Karnak #2 [Marvel Comics] Scénario de Warren Ellis
Dessins de Gerardo Zaffino & Antonio Fusio
Parution aux USA le mercredi 24 février 2016

En fait, Warren Ellis aurait été l’auteur parfait quand Marvel a voulu réinstaurer les Inhumans, au moment d’Inhumanity et de l’injection de tous les nouveaux personnages. Je ne dis pas ça spécialement parce que maintenant le scénariste travaille sur Karnak mais en raison d’autres séries, comme Trees, où il arrive à véhiculer un sentiment d’étrangeté. Par le « sens of wonder » des auteurs des années 60, ce qui serait idiot dans ce contexte, mais bien le fait que l’irruption d’entités extra-humaines changent forcément les règles, la donne, le rapport avec la normalité. C’est évident ici avec Karnak, qui au demeurant n’est pas le plus spectaculaire des Inhumans. Franchement, dans une photo de groupe de ces 50 dernières années, le chien Lockjaw attirait plus l’attention de ce karatéka moustachu qui, oui, d’accord, peut trouver le point faible en toute chose mais bon, Black Bolt, lui, suffit qu’il éternue et on passe carrément le niveau au-dessus en termes de destruction. Même au niveau discussion, Karnak, c’est quand même plutôt des lieux communs sur « ouin, je me concentre et je trouve ton point faible… ». Là, en deux épisodes, Ellis et Zaffino en ont donc plus fait avec le personnage qu’en un peu plus d’un demi-siècle d’existence, en soulignant ce caractère étranger. On (le lecteur et le passant de l’univers Marvel) connaît mal Karnak, on ne le comprend pas, on le définit mal, comme le prouve le flashback en début d’épisode. Bon, forcément, cela pose des questions dans un contexte où le nuage terrigène est supposé être un peu partout et toucher tout le monde, mais cela renforce bien le sentiment « à part » de Karnak même au sein des Inhumans.

« Then what use to inhuman society is he ? »

Karnak reste un maître des arts martiaux (enfin un peu façon Matrix quand même) et du coup Gerardo Zaffino et Antonio Fusio donne ici une large place au combat, qui doit presque occuper la moitié de l’épisode. Et comme c’est un « vrai combat » ou en tout cas un corps à corps sans lasers de la mort qui sortent des yeux, cela peut sembler étrange, voir flottant par rapport à certaines narrations classiques des comics. Pourtant Zaffino et Fusion mettent de la pêche là-dedans, parfois prennent même des accents visuels à la Sean Murphy. Si les dessinateurs arrivent à tenir le rythme sur le moyen terme (j’ai quand même du mal à croire que la série Karnak pourrait s’installer sur la durée), on aura quelque chose d’autonome et efficace, qui aura changé la perception du personnage… et qui s’inscrira, peut-être, comme le projet « Inhumans » le plus personnel depuis la maxisérie de Paul Jenkins et Jae Lee à l’époque Marvel Knights. En un sens cette série (en tout cas sur les deux épisodes parus à ce jour) fait un  peu ce que l’Hawkeye de Matt Fraction a pu faire pour l’archer des Avengers.

[Xavier Fournier]