Avant-Première VO: Review Incredible Hulks #613

17 septembre 2010 Non Par Comic Box

[FRENCH] Les Hulks se conjuguent désormais au pluriel et ressemblent un peu à une armée de Barbapapas qui auraient exagéré pendant les séances de muscu. Hulk, premier du nom, est désormais accompagné de son fils, de son ex-femme et de ses meilleurs amis. Mais dans l’espace, un autre fils dont Hulk ignore totalement l’existence prépare ni plus ni moins que la fin de la Terre.

Incredible Hulks #613 [Marvel Comics] Scénario de Greg Pak & Scott Reed
Dessins de Tom Raney & Brian Ching
Sortie aux USA le 15 septembre 2010

Sous couvert de multiplier les Hulks, Marvel a décidé d’accélérer la cadence de parution d’Incredible Hulks, ce qui revient essentiellement à en faire un titre bi-mensuel au moins dans l’immédiat. Seulement quand vous ouvrez ce numéro il y a cependant une nuance de taille. Ce qu’on peut lire n’est pas un épisode de Hulk ! C’est une histoire du « mauvais fils » Hulk/Bruce, le « Dark Son » avec, en deuxième partie quelques pages qui débordent de la famille Hulk et qui font, elles, étriquées. Le segment sur le Dark Son est tout simplement trop long. C’est trop donner à un personnage qui, en fin de compte, n’est jamais que l’incarnation du « jumeau maléfique » (Comme dans la pub: « Pourquoi est-il si méchant ? PARCE QUE !!! »). Tout au plus j’aimerais bien qu’il croise un jour Vulcan, le troisième frère Summers, qu’ils s’entretuent et qu’on en parle plus. Non, je n’apprécie guère ce fils de pacotille, c’est vrai, mais j’ai surtout l’impression qu’on ne se donne pas vraiment de mal pour nous le rendre intéressant. On remplit des pages avec. Sans plus. Il a été de bon ton de taper sur le dos du Hulk de Jeph Loeb (et je ne dis pas que c’était génial) mais toutes ces pages passées à voir un personnage répéter « I’m bad, I’m bad » (comme dans une mauvaise reprise de Michael Jackson) ne vole pas plus haut.

A l’inverse, le passage sur Hulk et tous ses amis mériterait beaucoup plus de place tant on sent que le scénario est obligé d’expédier certaines nuances. J’aime bien, par exemple, la scène de ménage entre Hulk et Red She-Hulk alors qu’il s’agit en fait d’une dispute entre Bruce et Betty (la nuance peut avoir son importance). J’aime bien, également, le sentiment de parallèle et de boucle qui peut se produire par rapport à Planet Hulk et World War Hulk, quand on propose une certaine mission à Bruce. J’aime bien, enfin, le dessin de Tom Raney. Mais en fait cette partie-là mériterait d’être l’histoire principale, avec plus de pages, tandis que le Dark Son devrait être renvoyé au rang de back-up. De facto, le constat serait donc de dire que j’ai détesté une partie du bouquin alors que l’autre m’a intéressé. Mais quand on sait que la « mauvaise partie » est appelée à constituer le nerf de l’intrigue, cela inquiète quand même…

[Xavier Fournier]