Avant-Première VO : Review Cthulhu Tales #5

21 septembre 2008 Non Par Comic Box

[FRENCH] L’anthologie que Boom! consacre aux contes lovecraftiens revient cette semaine avec deux récits dans lesquels, cette fois-ci, on ne voit guère les Dieux Anciens. Le focus est plutôt tourné vers l’humain, que ce soit celui qui lutte contre les créatures démoniaques ou celui qui subit leurs attaques. Le résultat est cette fois inégal mais l’histoire du « Doorman » vaut le détour, servie par le dessin et les couleurs atypiques de Mateus Santolouco. Intriguant…

Cthulhu Tales #5 [Boom!] Scénario de Michael Alan Nelson, Todd Lepre
Dessins de Mateus Santolouco, Milton Sobreiro
Sortie aux USA mercredi prochain (24 septembre 2008)

On débute ce numéro par le « Doorman » (« le Portier »), l’histoire d’un tandem d’agents pseudo-exorcistes dans le travail est de pister les trous par lesquels les dieux maudits pourraient être tentés d’envahir notre monde. Seulement quelque chose se passe mal et il faut trouver un remplaçant pour l’un des deux postes. Arrive un candidat intéressé seulement par l’argent… Je suis moyennement convaincu par le Fall Of Cthulhu: Godwar écrit par le même Michael Alan Nelson mais là il est efficace et dresse assez vite une cohérence, d’autant plus que le dessin de Mateus Santolouco (avec des choix affirmés en termes de couleurs) fait un clin d’œil appuyé à une certaine BD américaine indé. On a donc une histoire bien campée, avec un univers graphique différent. En quelque sorte c’est l’origine d’un personnage ou d’une série qui par moment lorgnerait un peu le ton Vertigo… Si j’ai bien compris c’est une sorte de dérivé connecté à Fall Of Cthulhu: Godwar mais Si Boom! voyait là source à créer un vrai spin-off, je serais loin d’être contre.

Le second segment de ce Cthulhu Tales #5 est dessiné de façon magistrale par Milton Sobreiro, qui évoque le ton vieillot du 19ème siècle et sait d’emblée créer une ambiance. Le scénario de Todd Lepre commence plutôt bien, tournant autour du personnage d’un industriel cherchant à moderniser son usine au moment où l’électricité fait son apparition. Le déclic se produit lors de l’apparition d’une sorte de magicien de cabaret, qui a su domestiquer la fée électricité. Malheureusement il y a un problème de conception dans cette histoire là (essentiellement sur la fin), quand elle délivre de manière abrupte sa conclusion, sans aucun sens de l’ironie. On espère retrouver rapidement Milton Sobreiro sur une histoire qui aura un peu plus de consistance. Comme une histoire à suivre dont il manquerait les épisodes ultérieurs. Si cette seconde moitié est plus faible, néanmoins, Cthulhu Tales #5 reste tiré vers le haut par l’histoire du Doorman…

[Xavier Fournier]