Avant-Première VO: Review Batgirl #35

Avant-Première VO: Review Batgirl #35

10 octobre 2014 Non Par Comic Box

Avant-Première VO: Review Batgirl #35[FRENCH] Barbara Gordon change d’équipe créative, change de look, et change de… tout en gros. Au point d’ailleurs que, passé le politiquement correct, on a l’impression que l’on a balancé le bébé avec l’eau du bain. Va pour le relookage. Mais qui est cette inconnue qui fait semblant d’être Barbara Gordon ?

Batgirl #35Batgirl #35 [DC Comics] Scénario de Cameron Stewart et Brenden Fletcher
Dessin de Babs Tarr
Parution aux USA le mercredi 10 octobre 2014

Après avoir lu le concert de louanges qui s’abattait sur la « nouvelle » Batgirl ces derniers jours, c’est le cœur confiant que je me lançais dans la lecture de ce premier numéro de la nouvelle formule… Et que je suis tombé des nues car cette série que l’on nous vendait comme un plus pour la diversité prend un démarrage totalement hallucinant. La co-locataire transsexuelle de Barbara Gordon, dont Gail Simone nous assurait dans le numéro précédent qu’elle resterait dans la série ? Oubliez ! Elle est éjectée en quelques cases, parce que hein, pas de pot bébé, tu fais partie de l’ancienne époque, alors tchao. Un point pour la diversité (enfin un point en moins). Et Barbara ? Ah Barbara ? Alors bon non seulement elle a perdu une dizaine d’années (mais cela c’était clairement annoncé, on avait le temps de s’y faire) mais maintenant la demoiselle, quand elle fait la fête les soirs, elle se prend des murges et elle saute sur le premier garçon venu sans en avoir le moindre souvenir le lendemain (si ce n’est des envies de gerbes). Qu’elle en soit plus humaine, plus faillible, pourquoi pas, cela se discute. Mais ce n’est clairement pas Barbara Gordon, madame « maîtresse d’elle-même en tout moment ». À la rigueur cela sonne comme une histoire que l’on pourrait faire avec Spoiler. Mais avec Barbara Gordon ? Sérieux ? Et c’est cela le portrait vachement plus sympa de la femme ? Un personnage qui ne tient pas trois pages sans échouer au « test de Bechdel » ? Qui boit comme une outre ? Très sérieusement, cela m’amène à penser qu’il y a deux poids deux mesures. Franchement, cela m’étonnerait que David Finch ose faire de sa Wonder Woman une femme qui picole et se jette dans les bras du premier venu dès les deux premières pages de sa reprise. Mais si c’était le cas, qu’est-ce qu’on n’entendrait pas. Et qu’est-ce qu’on n’entendra pas, d’ailleurs, s’il se trompe d’un point-virgule…

Le dessin de Babs Tarr est très sympathique. Cameron Stewart et Brenden Fletcher s’y entendent aussi pour représenter une culture « jeune » plus moderne et moins cliché, où l’usage des portables, des flashcodes ou des sites de rencontres est intégré de manière très naturelle. L’utilisation et la dénonciation du harcèlement sur les réseaux sociaux est bien pensée. Mais leur Batgirl (dont j’aime bien le look par ailleurs), leur Barbara Gordon devrait-on dire, dégringole l’échelle en matière de compétence. Déjà, oubliez les vagues traces qui pouvaient rester des connaissances informatiques d’Oracle, celle-là n’est pas foutue de se créer un profil sans aide. Mais même la manière dont elle perd son équipement, ses back-ups… si cela a l’avantage de justifier le costume, c’est à des années-lumières de ce que l’on attend du personnage. Congratulations, les filles, vous avez une nouvelle héroïne, qui pique une crise d’hystérie quand on lui apprend que sa cachette a brûlé (par sa faute d’ailleurs). Bravo. La Barbara Gordon de deux en arrière aurait regardé Black Canary droit dans les yeux en lui disant « tu ne pensais quand même pas que je n’avais pas un plan de rechange ? ». Et salut Alysia, tu comprends, on ne peut pas te garder… Ouais. Super. L’équipe créative est sympathique et j’imagine qu’à la longue elle trouvera sa vitesse de croisière. Mais sur ce premier épisode, DC Comics est arrivé à vendre une marche arrière en la présentant comme une avancée. Bravo au marketing. Cela va sans doute se vendre très bien. Mais , désolé Barbara, on t’aimait bien quand tu avais des neurones en plus…

[Xavier Fournier]