Avant-Première Comics VO: Avengers #35

Avant-Première Comics VO: Avengers #35

22 août 2020 Non Par Xavier Fournier

Khonshu, le dieu-protecteur de Moon Knight, a conquis le monde et les Avengers sont balayés, plusieurs d’entre eux s’étant fait dérober leur source de pouvoir. Bien sûr, il leur faut renverser ce dieu obsédé par la vengeance. Mais Khonshu semble agir pour protéger la Terre contre un autre danger. De quoi faire hésiter même un Iron Man…

Avengers #35Avengers #35 (Marvel Comics)
Scénario de Jason Aaron
Dessin de Javier Garron
Parution aux USA le mercredi 19 août 2020

Jason Aaron est un scénariste fasciné par l’idée de la transmission des pouvoirs. C’est à dire que pour schématiser (forcément de manière un peu caricaturale) tout pouvoir identifiable est transmissible dans le cadre d’une dynastie chronologique (comme dans son run sur Thor) où bien de façon « latérale » (un peu à l’image du Green Lantern Corps de la concurrence) Ce n’est pas nouveau et la chose transparaissait sur d’anciens projets auxquels il a été associé (sa série Ghost Rider, par exemple). C’est manifeste à nouveau sur ce volume des Avengers où pratiquement tous les protagonistes sont les descendants ou les héritiers d’une mystérieuse équipe d’Avengers opérationnels un million d’années dans le passé. Pour autant toutes les « dynasties de pouvoirs » de Marvel ne sauraient tenir dans cette simple équipe et dans l’arc en cours Aaron démontre comment Barbato… pardon, Khonshu, dieu de la Lune et de la Justice, un peu vexé de ne pas avoir fait partie de ces Avengers « antérieurs », a décidé de prendre les choses en main sans s’occuper des états d’âmes des humains. La bonne nouvelle, c’est que cela permet encore une fois d’étendre la mythologie de Batma… pardon, de Moon Knight. La mauvaise nouvelle c’est qu’on en arrive à une discussion où les personnages semblent perdus dans des intrigues concernant leurs pouvoirs plus qu’eux-mêmes. Du coup Thor a ENCORE perdu son marteau, le Ghost Rider n’a plus son feu infernal et ainsi de suite. Et le Starbrand de Jonathan Hickman a été éliminé en début de série, promptement remplacé par un bébé qui est un gimmick plus qu’un personnage à part entière. Rajoutez à tout cela une armée de Mephistos alternatifs et on est proche d’un Metal/Death Metal où les versions « relookées » ne se limiteraient pas au seul Batman. Heureusement Aaron a pour lui de ne pas avoir dans son équipe que des « héritiers » de pouvoirs millénaires.

« THE AVENGERS ARE NOT A FAMILY! NOT A TRIBE! NOT A COMMUNE! THIS IS A JOB! »

C’est sans doute pour cela que la dynamique entre Iron Man et Captain Marvel donne un peu de grain, de relief, à l’ensemble. Dans une moindre mesure, en l’espace de quelques bulles à peine, Aaron sait donner à Jennifer Walters un phrasé à part, une présence. Mais clairement Iron Man est la vedette de ce numéro, énonçant à voix haute un certain nombre de doutes. Un personnage se limite-t ‘il à sa nature, à sa naissance et à son héritage ? On serait tenté de dire oui si on se base sur les premiers mois de la série Avengers en cours. Mais il est probable qu’Aaron a quelque chose d’autre en tête et que le but de sa démonstration soit bien différent, au moins à moyen terme. On reste cependant un peu perdu dans cette saga en cours. On sent aussi les auteurs un peu limités dans leur approche. Alors que Tony Stark ne manque pas de faire le lien entre leur manière de traiter le bébé S6:11 tar Brand et ce qui s’est passé certaines fois pour les X-Men et Phoenix, on ne peut que remarquer que le plan de Khonshu fait relativement l’impasse sur la Phoenix-Force, sans doute éditorialement trop liée aux mutants. Est-ce un mal ? Pas forcément car, comme on l’a vu, l’intrigue dégueule déjà de « pouvoirs » transmis. Reste cependant l’impression de lire un catalogue de pouvoirs et pas forcément les diverses personnalités qui composent le groupe. Même le dessinateur Javier Garron semble parfois à la peine pour savoir sur quel pouvoir ou personnage mettre l’accent dans certaines cases. Ce n’est pas foncièrement mauvais mais en tout cas certainement confus.

[Xavier Fournier]