Avant-goût VO : Review The Twelve #2

6 février 2008 Non Par Comic Box

twelve02.jpg[FRENCH] Le 1er numéro avait un peu des airs de retrouvailles avec des personnages qu’on aurait peu connu. Entre équivalences et archétypes, on faisait connaissance avec des héros Marvel que les moins de 70 ans ne peuvent avoir lu dans le contexte. Passé l’effet de surprise et la découverte d’un Phantom Reporter ou d’un Dynamic Man, qu’allait donner la série? Un truc assez bien vu…
Twelve #2 [Marvel]

Scénario de JMS
Dessin de Chris Weston

Sortie américaine le 6 février 2008

Je pense l’avoir écrit lors de la chronique du numéro 1 mais The Twelve #1 était un peu taillé sur mesure pour un gars comme moi. Une douzaine de héros oubliés qui reviennent sur le devant de la scène, la vision d’un Berlin de 1945 envahit par des héros dont pour certains c’était la première ou seconde apparition moderne… Non, clairement, The Twelve #1, c’était du « finger in the nose » pour JMS. Il aurait vraiment fallu qu’il aille loin pour me déplaire avec un truc comme ça. Restait alors la question de voir ce que donnerait la suite, une fois passé l’effet de découverte…

Et bien c’est pas mal du tout, même si le récit se montre moins « spectaculaire », moins orienté vers l’action, qu’on aurait cru. Non, ce deuxième numéro se veut plus émotif, jouant la carte d’un traumatisme à peine esquissé dans les dernières pages du numéro précédent. Ca ferait un bon pitch pour une émission de real-TV: 12 super-héros concurrents projetés directement de 1945 à 2008, enfermés dans un même manoir le temps qu’ils se fassent au 21ème siècle…

Les Twelve ne sont pas traités à part égale (une moitié d’entre eux ne dit pas la moindre phrase) mais cela ne me chiffonne pas. En fait l’histoire dépasse les personnages et ce n’est pas plus mal, dans le sens où tout le monde – sans doute à part le Phantom Reporter – est susceptible d’y passer. Et encore quand le nom de code commence par « Phantom »… Captain Wonder, dans le genre mélange entre Superman et Captain America, continue d’être une figure de proue du récit, en particulier avec une scène assez émotionelle liée à la tombe de son épouse. Selon qu’on soit client ou pas de l’écriture, j’imagine que certains trouveront que ça fait dans la sensiblerie mais personnellement j’ai trouvé cela plutôt efficace. Voilà précisément le genre de scène qui a été escamoté lors du retour de Captain America, qui a toujours intellectualisé les choses par rapport à sa famille décédée. Là, Wonder se le prend en pleine poire et je trouve que c’est un bon exemple de en quoi la série n’est pas une simple redite du retour de Cap appliquée à d’autres personnages. Rockman est lui aussi assez émotif dans son genre quoi que je commence à me demander s’il n’y a pas un truc bizarre dans son cas, avec son insistance à évoquer une culture qui ne répond pas.

Ironiquement la Black Widow originelle est la seule à avoir quelqu’un qui l’attends mais ca ne la fait pas sauter de joie… Double ironie parce que JMS a eu quelques déboires ces derniers temps avec ce genre de perso. Il sera intéressant de voir le rôle que va jouer ce « big boss » dans l’histoire. Encore que je me demande – sur cette scène – si elle est bien compréhensible pour quelqu’un qui n’aura pas eu la curiosité de se taper sur google la biographie du personnage. Ou bien JMS compte gérer ça comme un suspens pour les nouveaux lecteurs. On verra ça sur la longueur. Intéressant, aussi, de voir qu’un des 12 n’est pas tellement surpris par la tournure des événements et a un plan « B ». La seule grosse scène d’action du numéro (la patrouille nocture du seul héros du lot qui pense s’être adapté au 21ème siécle) nous ramène également vers le côté politique et nous démontre bien à quel point un androïde peut être humain (au sens « avec défaut »). Tout le monde ne peut pas être la Vision…

Avec ce deuxième numéro The Twelve ne joue plus la grosse surprise frontale mais commence à placer ses intrigues. Et le dessin de Weston est toujours aussi bon, jouant à la fois sur le côté ringard de ces échappés de Timely et sur la modernité du récit. Une bonne pioche aura, j’espère, le succès mérité malgré des couvertures assez désastreuses…

[Xavier Fournier]