Avant-Goût VO : Review Invincible Iron Man #5

31 août 2008 Non Par Comic Box

[FRENCH] Si vous avez aimé Invincible Iron Man jusqu’à présent il n’y a pas de raison que cela change arrivé à ce cinquième épisode. Tous les ingrédients de la nouvelle série de Fraction et Larroca répondent présents à l’appel. Cependant on n’évite pas un petit effet « numéro entre deux » tant en un sens les événements sont ceux qui s’annonçaient dès le #4. Invincible Iron Man #5 est sans doute un peu en retrait avant la conclusion de l’arc le mois prochain…

Invincible Iron Man #5 [Marvel] Scénario de Matt Fraction
Dessin de Salvador Larroca
Sortie aux USA le 4 septembre 2008

Tony Stark a pris conscience de la menace : Ezekiel Stane mène une campagne de terrorisme qui peut toucher la moindre antenne de l’empire Stark à travers le monde. Et Iron Man a beau s’élancer dans le ciel comme un chevalier étincelant qui aurait trop mangé de haricots sauteurs, il ne sait pas à quel coin du globe l’ennemi va frapper. Ne lui reste donc plus qu’à parlementer avec celle qui est devenue la Oracle de la série (dans la structure du récit, sans parler de la ressemblance physique évidente). Et pour faire bonne mesure Mariah Hill est de la partie. Seulement voilà aucun d’entre eux ne peut prévoir le coup, il ne reste plus qu’à attendre qu’il tombe, en espérant limiter les pertes.

Dans cet épisode Matt Fraction rapproche encore plus le parallèle entre Tony Stark et les USA. Avec son discours sécuritaire et sa manière d’ignorer les libertés individuelles, Iron Man était déjà devenu un avatar de G.W. Bush pendant Civil War (chose accentuée avec sa promotion à la tête du S.H.I.E.L.D.). Là, il y a un rapprochement entre l’entreprise Stark disséminée à travers le monde et le vrai empire américain et ses antennes internationales. Depuis le premier numéro, Ezekiel Stane joue à l’évidence le rôle du terroriste. Pas un théoricien de l’attaque (rien à voir avec le Joker du film Batman le Chevalier Noir par exemple) mais un pragmatique capable de frapper partout, grâce à une technologie de poche…

Et il est bien parti pour réussir à mettre Stark sur les genoux puisque quand il n’a pas un adversaire sur lequel il peut taper, c’est un peu comme si Iron Man était désarmé. Pourtant à un moment les poncifs du genre super-héroïque reprennent le dessus et Ezekiel attaque avec sa propre armure, son propre corps étant devenu version « bootleg » de l’Extremis. C’est un peu une erreur logique car Stane aurait pu « terroriser » les usines Stark pendant des mois sans qu’Iron Man et le S.H.I.E.L.D. ne sachent l’en empêcher. Passer en mode « super-villain », c’est donner à Stark la menace qu’il voulait, qu’il peut « résoudre » puisqu’il peut lui taper dessus. Disons que cette erreur stratégique peut passer sur le fait qu’Ezekiel Stane n’a quand même pas toute sa tête. Et aussi sur le fait qu’à l’évidence son armure ne fait pas « petit joueur » comparée à celle du vengeur rouge et or. D’ailleurs l’épisode se finit plutôt bien (c’est le moins qu’on puisse dire) pour le bad guy. Dommage que le lecteur habitué aux comics (autrement dit la plupart du lectorat) puisse deviner qu’à l’issue de l’arc la série continuera et qu’on se doute donc d’ici qui l’emportera.

En matérialisant Stane dans son armure, Fraction l’a rendu sans doute reconnaissable mais il a aussi limité sa portée. On espère qu’à l’issue de l’arc le scénariste saura conserver sa création (oui, je parle presqu’exclusivement du scénario car Larroca fait un peu le service minimum ce mois-ci). Il serait dommage qu’Ezekiel finisse un peu comme Papa Stane. La liste des ennemis vraiment dangereux propres à Iron Man s’est considérablement réduite, ce serait dommage de bousiller celui-là. Enfin à ce stade il est prématuré de se poser la question, Ezekiel n’ayant pas vraiment l’air en danger à la fin du numéro. On verra ce qu’il en est le mois prochain.

[Xavier Fournier]