Avant-Première VO: Review Death of X #1

Avant-Première VO: Review Death of X #1

8 octobre 2016 Non Par Xavier Fournier

Death of X a pour but d’éclairer les lecteurs sur les évènements qui ont creusé le fossé entre les X-Men (et par extension les mutants) et les Inhumans dans les mois qui séparent Secret Wars et le lancement de séries comme Extraordinary X-Men. Clairement, cela sent mauvais pour Cyclops (sauf surprise) à en juger par des indices glissés ces derniers mois. Mais le scénario semble un peu changer les règles du jeu comme cela l’arrange.

Avant-Première VO: Review Death of X #1Death of X #1 [Marvel Comics]
Scénario de Jeff Lemire & Charles Soule
Dessins de Aaron Kuder
Parution aux USA le mercredi 5 octobre 2016

Dans l’après-Secret Wars, une partie de la population mutante semble avoir disparu, empoisonnée par les brumes liées aux Inhumans. Cyclops, au mieux considéré mort, semble avoir commis un acte terrible qui a d’ailleurs aggravé les relations avec cet autre peuple. Mais on n’en sait pas plus, tout comme on ignore ce qu’il est advenu (en bien ou en mal) de personnages comme Emma Frost. Ce trou chronologique de quelques mois peu donc cacher des retombées terribles. Mais à quel point ? Depuis la relance des séries Marvel, on est dans le flou. La minisérie Death of X est supposée combler ce vide en nous racontant les choses par le menu. Et l’action commence alors que le groupe de Cyclops est appelé sur Muir Island… alors qu’il n’y a déjà plus grand-chose à sauver. La mort d’un mutant, associé il n’y a pas si longtemps à une série régulière de Marvel, marque le pas, nous démontrant d’emblée que dans cette mini les auteurs pourront s’amuser à sacrifier potentiellement n’importe quel héros lié aux X-Men qui n’aurait pas été cité ces derniers mois. Encore que dans ce premier épisode, on comprendra que l’intéressé, vu ses pouvoirs, pourrait être assez facilement sauvé en deux cases, selon le bon vouloir d’un scénariste à venir. Le bon vouloir des scénaristes, c’est d’ailleurs ce qui conditionne le contenu de cette série, comme le démontre un ensemble de non-dits et de contradictions. Dans un titre supposé éclaircir les choses, cela commence plutôt bizarrement…

« As far as I’m concerned, they killed.. they killed everyone here. »

Commençons par le fait que Jeff Lemire et Charles Soule semblent tout bonnement avoir changé d’avis sur ce que les brumes sont supposées faire depuis Infinity. On avait pu voir que toute personne non-Inhumaine qui était touchée par les brumes finissait par mourir. Au mieux, si elle avait un peu de gêne inhumain mais dans une quantité insuffisante, elle périssait à l’intérieur d’un cocon. Mais là, cela ne sert plus l’idée d’une opposition spécifique entre mutants et inhumains. Alors on efface d’un coup l’idée que les nuages sont dangereux pour les humains « normaux ». Au contraire, les Inhumains s’approchent d’une ville humaine dont pratiquement toute la population attend placidement le passage des brumes. Les Inhumains, béats, sont contents que les humains aient appris à les apprécier. Oui, enfin sauf que jusqu’ici les brumes étaient une sorte de loterie génétique, d’où vous aviez les plus grandes chances de sortir mourant ou déformés. Cela n’avait rien à voir de l’acceptation. Et s’il est certain que quelques individus, intéressés par l’idée de changer de vie ou d’avoir des pouvoirs, ne manqueraient pas de prendre le risque, c’est un changement assez soudain. Dans l’autre sens, les mutants semblent découvrir d’un coup que la substance tératogène leur est nocive… Visiblement personne chez eux n’a lu Son of M et Quicksilver qui faisait involontairement exploser des mutants en les soumettant à cette structure. Tout cela pourrait se résumer à un souci trop grand de la continuité sauf que… si l’on s’en tient à l’écriture, il y a aussi par endroits des ellipses, autrement dit des moments qu’on choisit de ne pas nous montrer (comme Cyclops qui passe d’un état à un autre). Une série lancée pour combler les vides en entretient certains… Au final le dessin d’Aaron Kuder est sympa et l’histoire n’est certainement pas la pire chose qui existe. Mais elle semble bricolée après coup, avec deux scénaristes tâtonnant pour trouver un sens à tout çà. Peut mieux faire, on l’espère, dans les épisodes à venir.

[Xavier Fournier]