Oldies But Goodies: More Fun Comics #67 (1941)

18 août 2011 Non Par Comic Box

[FRENCH] La nature et l’origine de Doctor Fate, sorcier majeur de DC Comics et membre régulier de la Justice Society of America se résument le plus souvent à une phrase : Kent Nelson est le représentant sur Terre du puissant Nabu. Mais au début des années 40, les lecteurs en savaient encore moins long sur lui. D’où le besoin de lui créer une origine digne de ce nom. Une origine « classique » dont les détails ne sont d’ailleurs pas toujours bien connus du lecteur contemporain : Doctor Fate doit il ses pouvoirs à la sorcellerie où à un extra-terrestre bienveillant ?

L’énigmatique Doctor Fate (par ailleurs membre de la Justice Society of America) est sans doute le sorcier le plus emblématique de DC Comics. Mais dans les premiers temps de son existence le sentiment de mystère était rehaussé par le fait que le lecteur ignorait totalement ses origines. Ce qui n’était d’ailleurs pas si rare dans les années 40. Deux catégories de super-héros n’avaient pas spécialement besoin qu’on leur donne une genèse. Les « vigiles urbains » tels que Batman n’avaient pas de pouvoirs surnaturels. Ils n’avaient pas besoin d’être « expliqués ». Il suffisait de tout mettre sur le dos d’un civisme débordant et de les lancer directement contre des gangsters. Ainsi le premier épisode de Batman ne fait absolument pas mention du meurtre des parents de Bruce Wayne. Ce « détail » ne serait rajouté que quelques mois plus tard. Outre les « vigiles », on trouvait également un grand nombre de sorciers, mages ou médiums qui, parce qu’ils étaient liés au surnaturel (et donc à l’inexplicable) échappaient à toute rationalisation. Dans l’idée, il n’y avait pas besoin d’expliquer les sorciers puisque tout le monde pouvait déduire que le héros concerné avait étudié les arts mystiques pendant des années. Ainsi les premières aventures du Doctor Fate l’avaient montré déjà actif et « constitué », repoussant les attaques de différents nécromanciens ou autres adeptes de la magie noire. Le personnage était reconnaissable à un casque qui n’était pas sans rappelercelui de certains chevaliers médiévaux et au port d’une amulette ronde et dorée (qui est sans doute l’ancêtre de celle portée plus tard par le Doctor Strange de Marvel). On ne voyait donc pas ses émotions ni même les traits de sa bouche. Dans le civil, Doctor Fate était Kent Nelson, accompagné par une certaine Inza. Mais c’est en gros tout ce que les lecteurs de l’époque savaient de lui. Forcément Doctor Fate n’en était que plus mystérieux.

Mais il est probable que ce manque d’explication valait aussi à l’éditeur du courrier, même si à l’époque les comic-books n’avaient pas d’espace réservé à la publication de lettres de lecteurs. Si bien que la plupart de ces héros « sans origines » durent finalement, quelques mois plus tard, passer par un épisode explicatif. Ainsi, avec le temps, les fans purent découvrir les secrets de Bruce Wayne tout comme, dans le cas qui nous intéresse présentement, ceux de Kent Nelson. More Fun Comics #67 allait finalement révéler la provenance du casque et de l’amulette dorée.

Tout commence dans la Vallée d’Ur en 1920. C’est là, nous dit-on, que Doctor Fate est devenu « adepte des sortilèges et arts mystiques de l’ancienne Chaldée et de l’Égypte ». Même si, pourtant, la Vallée d’Ur se situe dans l’actuelle Irak… Mais visiblement dans l’esprit de l’auteur, toutes ces régions appartiennent à une seule culture antique globale. En 1920, donc, un archéologue nommé Sven Nelson fait des recherches, espérant découvrir « qui a construit les pyramides ». Sven est accompagné de son jeune fils, Kent, mais on ne nous expliquera jamais vraiment ce qu’il est advenu de la mère de l’enfant (morte en couche ?). Quand à la question « Qui a construit les pyramides ? » elle amène une réponse logique que le petit Kent ne manque pas de soumettre à son père. Est-ce que les constructeurs de ces bâtiments ne sont pas tout simplement les égyptiens eux-mêmes ? Sven n’est pas de cet avis : « C’est ce que tout le monde pense mais si on en connait un tant soit peu au sujet des pyramides, il semble improbable que les égyptiens en savaient assez pour les construire ». Le raisonnement de Sven Nelson suit une certaine logique colonialiste de l’époque qui voulait que les égyptiens modernes, considérés comme inférieurs aux occidentaux, ne pouvaient pas avoir connu une « grande civilisation » dans le passé. Plusieurs théories cherchaient à établir que les pyramides avaient forcément été construites par des hommes blancs de provenances diverses (au besoin originaires de l’Atlantide ou d’autres contrées plus ou moins réelles). L’origine de Doctor Fate n’est d’ailleurs pas la seule à s’imprégner de cette logique. Les débuts d’Hawkman, eux aussi liés à l’Égypte ancienne, montrent des pharaons avec des traits clairement occidentaux. Sven Nelson poursuit : « Astrologie, ingénierie… Toutes les disciplines étaient connues parfaitement ! Que ces égyptiens aient maîtrisé ce que nos scientifiques modernes ignorent, c’est juste impensable. J’ai une théorie selon laquelle les pyramides ont été construites par un peuple venu d’une autre planète ! ». On nage en plein Stargate ou plus classiquement, à ce qu’on appelle la théorie des « Anciens Astronautes »… Puis Sven Nelson borde son fils en lui expliquant : « Demain, nous descendrons dans la chambre narrative de ce vieux temple que nous avons découvert. Il pourrait y avoir quelque chose qui nous en dira plus ! ».

Le lendemain, le père et le fils arpentent les dunes. Sven Nelson en revient à ses théories extra-terrestres. Il explique à son fils : « Les légendes babyloniennes tout comme les mythes romains nous parlent d’un peuple qui a envahi ce monde avant l’aube de l’Histoire. Si je pouvais prouver cela… ». Et Kent s’exclame « Cela te rendrait célèbre, papa ! ». En fait, même si la théorie de Sven Nelson peut sembler irréaliste, elle est confirmée par un ensemble d’histoires publiées par ailleurs dans le contexte de l’univers DC. Plus tardivement, John Broome utilisera ainsi à deux reprises le concept des Eternals : un peuple extra-terrestre à l’image des dieux grecs, qui a colonisé la Terre dans un lointain passé. A partir de là que la mythologie égyptienne soit elle aussi dicté par un contact avec une race extra-terrestre n’est pas plus incroyable. Là aussi on peut encore faire un rapprochement avec le mythe d’Hawkman et ses mises à jour récentes, qui expliquent que le pharaon Khufu (ancienne incarnation d’Hawkman) est entré en contact avec des extra-terrestres venus de Thanagar (ce qui permet d’expliquer l’existence de différents Hawkman similaires mais pourtant basés sur deux planètes différentes). En 1940, la théorie des Anciens Astronautes n’est pas encore très présente dans les comics DC (et les planètes des Eternals ou de Thanagar ne sont même pas des vues de l’esprit) mais finalement la logique de Sven Nelson se trouvera donc confirmée par de nombreux épisodes ultérieurs.

Bientôt, dans la chambre narrative du temple, Sven Nelson trouve des écritures qui n’ont rien à voir avec les alphabets chaldéen, égyptien ou babylonien : « C’est une langue étrange et nouvelle ! ». Désœuvré, le petit Kent décide d’aller voir les autres pièces du temple pendant que son père est occupé. Visiblement le temple n’a pas été intégralement fouillé car Kent ne tarde pas à tomber sur un corps étrangement bien conservé, exposé debout. L’homme figé a l’air occidental mais ce n’est pas ça qui étonne l’enfant : « Bon sang ! Si Papa pouvait voir cet homme ! Enterré il y a si longtemps. Et pourtant il a l’air si récent ». Plus étonnant encore, Kent perçoit les pensées de l’inconnu : « Je sais ce qu’il pense ! Ses lèvres ne bougent pas mais cependant je le comprends ! ». Télépathiquement, l’homme figé demande à Kent d’actionner un levier. Un gaz blanc s’échappe et l’homme s’étire sous le regard médusé du gamin : « Ce gaz blanc ! Ça le ramène à la vie ! ». L’inconnu s’adresse alors à Kent, cette fois pas par télépathie mais bien par la parole : « Mes remerciements, jeune homme, pour ce que tu as fait ! Je peux à nouveau être utile au monde, tout comme je l’ai été dans le passé ! ». Kent en est encore à comprendre que l’homme n’était pas vraiment mort.

Non, l’inconnu n’était pas mort. Il s’était lui-même plongé en hibernation : « J’ai appris le secret du contrôle moléculaire de mon corps ! Mon âge approche le demi-million d’années ! Je suis né sur la planète Cilia alors que son orbite croisait celle de la Terre ! ». Kent, la tête pleine des théories de son père s’écrie : « Je parierais que vous avez aidé à construire les pyramides ! ».

Bientôt Kent et le mystérieux immortel sortent de la pièce et trouvent le corps de Sven Nelson, mort. Kent est bien sur effondré mais son nouvel ami, désolé, explique : « Quand ces pièces ont été construites, un gaz empoisonné a été préparé de manière à ce que que quiconque ignore les secrets de cet endroit soit sur de mourir ! ». L’endroit a sans doute été piégé pour repousser les éventuels pilleurs de tombe. Sven a été la victime accidentelle de ce dispositif. Et la scène illustre bien sûr les fameuses légendes populaires sur les malédictions des pyramides. Ensemble, Kent et l’inconnu enterrent Sven. L’extra-terrestre décide de prendre soin de l’enfant : « Je contrebalancerais ta perte en t’enseignant les secrets de l’univers ». Mais l’enfant, sur le coup, est inconsolable : « Ça m’est égal ! Tout ce que je veux c’est mon papa ! »

Mais les années passent. Kent, désormais adulte, vit toujours à l’ombre des pyramides (et toujours habillé à l’occidentale. Il faut croire que son père avait emporté beaucoup de rechange). Et celui qui s’était proposé comme son mentor, Nabu le Sage, est devenu un véritable père adoptif. Un jour, Nabu montre le ciel à Kent et lui dit: « Loin dans les profondeurs de l’espace se trouve ma planète mère. Un jour, j’espère y retourner ». Kent, qui n’a plus de famille, demande à son protecteur : « Est-ce que je pourrais venir avec toi Nabu ? ». Mais l’ancien a une autre idée : « Ta mission est de faire le bien contre ceux qui, sur Terre, utilisent la magie ancienne. C’est dans ce but que je t’ai appris tout ce que je sais ». Et Kent s’assure de prouver à quel point il a été un bon élève, en s’envolant : « Je possède le pouvoir de lévitation. Je peux faire que mon corps flotte au dessus du sol ! ». Puis, à distance, il attire un rocher vers sa main : « Les objets inanimés obéissent à mes pensées ! ». Satisfait par cette démonstration, Nabu offre à Kent une amulette, une cape et un casque : « Ceci te servira de vêtements, Kent Nelson. A dater de ce jour, tu sera… Doctor Fate ! ». Le commentaire nous explique ensuite qu’étant désormais « le plus grand des maîtres du surnaturel », Kent fait ensuite la connaissance d’Inza, sa future compagne, à Alexandrie, alors qu’il est en route pour revenir en Amérique. On ne revoit plus Nabu et l’idée est sans doute que, Kent ayant finit sa formation, l’extra-terrestre est retourné sur sa planète d’origine. Le terme de « compagne » utilisé pour définir Inza est assez ambigüe pour l’époque puisqu’on peut y voir aussi bien l’idée qu’elle n’est qu’une simple amie de Kent ou qu’au contraire elle partage effectivement sa vie et qu’ils ont une vie de couple (sans pour pour autant être marié). Ce qui est assez atypique pour l’époque. Mais on est là dans le mimétisme avec l’archétype du magicien, souvent accompagné d’une partenaire. Les relations de Kent et Inza sont sans doute influencées en grande partie par celles entretenues par Mandrake et Narda.

Les années passent à nouveau. Il faut croire que les praticiens de la magie noire ne se bousculent pas pour croiser le chemin de Doctor Fate. Mais un jour, alors qu’Inza et Kent sont invités à une soirée, ils remarquent un individu au comportement étrange. Fébrile, l’inconnu boit tournée sur tournée. Curieux, Kent s’arrange pour engager la conversation. L’homme lui explique alors qu’il n’a pas besoin de conseil tant que les ombres ne le rattrapent pas. Les ombres ? Kent d’abord que l’inconnu a des visions causées par l’alcool. Mais l’homme insiste. Ce n’est pas une image. Des ombres le poursuivent pour lui voler sa vie. Les ombres d’hommes morts ! Elles viennent le trouver la nuit ! Les ombres d’hommes qu’il a connu quand ils étaient vivants. Mi-figue mi-raisin, Kent s’exclame « Vous devez être un grand fan du principe de réincarnation ! ». L’homme confirme : « Je l’étais ! J’ai fais un pacte pour les aider à revenir à la vie si jamais ils mourraient en premier ! Maintenant, je le regrette ! ».

Devant la détresse de l’homme, Kent demande à Inza de s’assurer qu’il rentre chez lui sain et sauf. Resté seul, Kent murmure : « Le Mal ! Ce vieux maléfice qui consiste à capturer les âmes des hommes est encore à l’œuvre ! Je dois faire quelque chose pour aider ce pauvre gars ! ». Aussitôt il s’envole en direction d’une vieille tour, à Salem, où il garde ses accessoires. Mais l’homme est encore plus en danger que Kent le pense. Alors qu’ils viennent d’arriver chez lui, l’inconnu explique à Inza : « Ca va bientôt commencer ! Ils vont venir pour moi ! ». Effectivement une silhouette spectrale ne tarde pas à surgir. Les cris de panique de l’homme n’y font rien. Inza est impuissante. Elle implore « Doctor Fate ! Où vous trouvez vous ! ». Bien entendu le héros mystique se matérialise quelques instants plus tard et fait fuir l’apparition, en invoquant « la sagesse de Nabu ! ». L’homme est désormais rassuré mais panique à nouveau quand il voit Doctor Fate sur le point de partir :  » Vous n’allez pas nous laisser ? ». Fate le contredit : « Je dois suivre l’ombre de manière à être certain que ceci ne se reproduise jamais ! ». Inza, qui n’est pas une fiancée typique de super-héros, demande alors à Doctor Fate de l’accompagner. Et celui-ci accepte. Ce qui est d’autant plus étonnant quand on connaît la destination du couple.

Car Doctor Fate et Inza s’aventurent ensuite dans une dimension infernale, un monde d’ombres qui appartient à Nergal le Noir. Ils ne tardent pas à le trouver : un géant à la peau grise (et pas noire, comme son surnom pourrait le faire croire), installé sur un trône avec une grande massue dans une main et un crâne dans l’autre. Doctor Fate ne perd pas de temps et menace directement le monarque infernal : « Ceci ne doit plus jamais arriver où bien je te détruirais, toi et ton monde ! ». Au début, Nergal est moqueur. Il ne prend pas Fate au sérieux. Mais le magicien masqué lève une main… et fait disparaître le crâne que Nergal tenait (et qui était visiblement un talisman de pouvoir). Le héros prévient : « Je pourrais tout aussi facilement te détruire toi et les tiens ! » Là, Nergal ne fait plus le malin, baisse les bras et jure de ne pas recommencer. Doctor Fate peut alors conclure : « Le monde des vivants et celui des morts ne doivent jamais se mélanger ! Quand ils le font, toute la nature se révolte ! Je devais arrêter Nergal avant que ses ombres ne renversent le monde ! ».

La mission était remplie. L’origine de Doctor Fate venait d’être révélée et mettait fin (au moins en principe) aux questions. Elle ne serait plus guère évoquée dans les années 40. La popularité de Doctor Fate ne dépassant pas un certain niveau, il serait rangé au bout de quelques années et quand on le ressortirait deux décennies plus tard, dans les rangs de la Justice Society of America, on ne mentionnerait plus guère sa genèse (tout au plus on réimprimerait More Fun Comics #67 dans Justice League of America vol.1 #95). Autant dire que la planète Cilia de Nabu ne serait jamais explorée. On pourrait s’étonner que le Doctor Fate, sorcier auto-proclamé, ait pour mentor un extra-terrestre qui laisse entendre que ses pouvoirs résultent d’une science de l’esprit qui n’a pas grand chose à voir avec la nécromancie. Mais sans doute faut-il se remettre dans le contexte de 1941. Que Doctor Fate affronte de méchants adeptes de l’occulte était une chose. Qu’on le représente, lui, comme croyant à des puissances impies était sans doute problématique. A l’époque les associations parentales étaient déjà à chercher des noises aux comics et nul doute qu’un héros se complaisant dans la magie noire aurait été problématique. L’extra-terrestre Nabu, surgissant pour mettre tout ça sur le dos d’une science de l’esprit qu’il nous resterait à découvrir mettait tout ça dans un certain registre « laïque ». Qu’on n’ait guère reparlé de la planète Cilia par la suite n’est pas si étonnant que ça. A la même époque, la planète Krypton était à peine mentionnée dans les origines de Superman et les scénarios ne s’y intéressaient pas plus que ça. Il faudrait attendre 1948 pour que les auteurs de Superman s’intéressent de plus en plus au folklore kryptonnien. En 1948, Doctor Fate avait cessé de paraître depuis plusieurs années déjà et il était donc hors de question de suivre une mode similaire.

Dans les décennies suivantes, la relation entre Nabu et Kent serait changée. Par divers glissements, on en viendra à suggérer que l’esprit de Nabu habite le casque de Doctor Fate et contrôle dans une certaine mesure le corps de Kent Nelson. Dans les années 80, l’origine de Doctor Fate serait revue et corrigée (disons qu’il s’agit de la version post-Crisis des débuts de Fate). Kent Nelson est toujours le fils d’un archéologue trouvant le temple de Nabu mais divers angles diffèrent. Nabu n’est plus supposé être un extra-terrestre au sens traditionnel mais au contraire une entité conceptuelle membre des Seigneurs de l’Ordre (opposés aux Seigneurs du Chaos). Nabu est une sorte d’énergie désincarnée qui ne fait que prendre l’apparence d’un humain pour mettre à l’aise ses interlocuteurs. De plus, Nabu apparaît comme un personnage bien moins sympathique. On laisse entende qu’il a causé la mort de Sven Nelson en toute connaissance de cause pour mieux pouvoir manipuler Kent.

Quand à ce dernier, il ne passe pas des années sous la tutelle aimante de Nabu. Le Seigneur de l’Ordre accélère sa croissance, le faisant passer en quelques instants de l’état d’enfant à l’âge adulte. Ce Nabu là est un mentor intrusif, possessif, qui ne fait pas preuve de l’instinct paternel dont il était fait mention en 1941. Par la suite, on allait encore forcer le trait en expliquant que Doctor Fate aurait toujours du être la fusion de deux personnes (l’équivalent mystique du héros Firestorm) et que le pouvoir aurait du être porté non seulement par Kent mais aussi par Inza. Nabu aurait manipulé les deux amants de manière à tenir Inza en dehors de l’équation. Si Kent et Inza avaient partagé le pouvoir, ensemble ils auraient résisté à l’influence de Nabu, ce que le « Seigneur de l’Ordre » ne pouvait tolérer. On est donc bien loin de l’extra-terrestre bienveillant de More Fun Comics #67 et plus près d’un tyran mystique. Quand à la planète Cilia, elle ne serait plus citée. Libre à vous d’imaginer qu’elle est la planète d’origine des Seigneurs de l’Ordre mais elle n’est absolument pas mentionnée dans ces origines rénovées.

[Xavier Fournier]