Avant-Première Comics VO: Review Extermination #5

Avant-Première Comics VO: Review Extermination #5

19 décembre 2018 Non Par Xavier Fournier

Extermination touche à sa fin… et avec la conclusion de la série arrive aussi la disparition des cinq « jeunes » X-Men originaux, c’est annoncé depuis des mois. Mais que deviennent-ils précisément ? Vont-ils rentrer chez eux, à leur époque de départ ? Ou bien au contraire créer une réalité alternative ? A moins qu’ils ne soient massacrés par Ahab et ses hounds ? Et qu’advient-il des personnages modernes. Comment sont-ils impactés ?

Extermination #5Extermination #5 [Marvel Comics]
Scénario d’Ed Brisson
Dessins de Pépé Larraz
Parution aux USA le mercredi 19 décembre 2018

C’est avec plusieurs semaines de retard que nous arrive Extermination #5 (au point qu’entretemps l’épilogue de la saga est déjà paru en début de mois). Cela ne veut pas dire pour autant que la conclusion est éventée, même si on en connait les grandes lignes, avec un Uncanny X-Men qui, à l’évidence, se déroule lui aussi déjà après Extermination. On savait donc que la majeure partie des mutants modernes s’en sortaient et que le doute était permis pour certains d’entre eux (typiquement, une certaine télépathe manquait à l’appel que ce soit dans Uncanny ou dans The Exterminated). Et puis il y avait la mort apparente d’un personnage (à confirmer ou à infirmer) à la fin d’Extermination #4. Plusieurs semaines de retard, donc, mais un sens de l’urgence quand même dans le dessin d’un Pépé Larraz qui fait ce qu’il peut pour gérer les choses, avec un magma de personnages à animer, mais qui n’a certainement pas la sérénité des épisodes précédents. En clair, c’est le type de projet où le moyen d’y arriver en vient d’être sacrifié pour se concentrer seulement sur l’objectif en lui-même. C’est un peu dommage car les scènes de bataille sont chaotiques, aussi bien en termes de scénographie que pour l’histoire. Le coup des mutants corrompus dès qu’on les touche est un peu trop suremployé pour justifier qu’Ahab puisse représenter un danger, alors que dans le même temps les motivations de ce dernier semblent à la fois préfabriquées mais aussi peu cohérente. Par moments Ahab travaille à l’éradication de tous les mutants. Dans d’autres passages, son truc semble plutôt d’être de forcer les X-Men originaux à ne pas rentrer chez eux par tous les moyens. On a envie de lui demander pourquoi il ne prend pas simplement son beau vaisseau temporel pour remonter à l’époque où Charles Xavier n’avait pas encore fondé les X-Men et en faire un Hound ? Mais globalement on s’en tient donc à un méchant vraiment très méchant en option « Orangina sanguine » PARCE QUEEEEEEEEEE, comme disait la pub. Et deux gamins que, pour une raison étrange, personne n’arrive à assommer. Clairement, tout cela fait partie du « chemin expédié », alors que la préoccupation des auteurs (et sans doute des lecteurs) est concentrée sur le dernier quart de l’épisode, celui qui raconte qui devient quoi…

« You X-Men may have fooled me once. »

Ed Brisson continue de faire un peu le ménage par le vide, d’éliminer quelques doublons (c’était le cas dès le départ avec Bloodstorm) parfois sans trop de ménagement tout en réunissant les conditions pour que certaines factions se réorganisent. Quoiqu’il arrive (on ne va pas spoiler) ou pas aux cinq naufragés du temps, l’idée est de donner une sorte de renaissance symbolique aux versions modernes de Jean, Warren, Bobby et Hank, de les émanciper du poids des erreurs de ces dernières années. A l’inverse, certains mutants dont les pouvoirs font double-emploi disparaissent parfois en deux cases. Du coup on peut regretter qu’Exterminated, l’épisode-bilan de la saga, soit déjà sorti et qu’il ait concerné le seul deuil du Cable adulte. On serait très curieux d’avoir quelques réactions à d’autres événements. Par exemple savoir ce que pense (au hasard) Nightcrawler du devenir de certains. Sans doute qu’à sa manière, comme Larraz aux dessins, Brisson est un peu pris par le temps et l’espace, qu’il aurait été plus à l’aise avec quelques épisodes de plus. Reste finalement une explication temporelle qui lorgne sur certaines boucles/paradoxes dignes de Doctor Who. On ne peut pas dire que la splash finale surprenne vraiment mais quelque part Extermination était un projet nécessaire. On pourrait dire, presque, un « mal » nécessaire si ce n’est que dans le genre on a vu bien pire. On aurait, inversement, aimé mieux. Surtout parce qu’on a la sensation que les auteurs pouvaient taper encore plus haut. Il y avait de quoi faire une sorte de « Crisis » des mutants, un truc dont on reparlerait encore 15 ans plus tard. Là, sans être le projet de l’année, la minisérie ranger une partie des jouets dans la boite, en état de marche. Symboliquement, peut-être que c’était ce qu’il fallait pour débarrasser plusieurs X-Men centraux d’une certaine morosité. A charge aux diverses séries mutantes à venir de nous donner des retombées inspirées.

[Xavier Fournier]