Review : Spider-Man: Far From Home

Review : Spider-Man: Far From Home

27 juin 2019 Non Par Pierre Bisson

Spider-Man revient passer ses vacances d’été au cinéma. Il en profite pour faire le tour de l’Europe pour affronter d’étranges créatures. Il pourra compter sur l’aide d’un nouveau venu : Mystério. Après le succès de Avengers: Endgame, le Tisseur pourra-t-il également fédérer le public et les critiques dans cette aventure solo ?ATTENTION : cette review contient de spoilers sur Avengers: Endgame.

VERY BAD (ROAD) TRIP

L’ambiance est lourde. Le monde a perdu pas mal de ces héros : Iron Man, Captain America, Black Widow… Ceux qui restent ont fort à faire. Spider-Man (Tom Holland) n’en peut plus ! Même s’il adore aider les gens de son quartier à reprendre le cours de leur vie suite aux dégâts causés par Thanos et son « snap », Peter souhaite profiter de sa vie et surtout de son voyage scolaire en Europe avec ses amis. Mais son plan est vite contrarié quand Nick Fury (Samuel L. Jackson) le recrute pour combattre les Élémentaux : des créatures faites de pierre, de feu, d’eau et de vent qui détruisent tout sur leur passage. D’où viennent-elles ? Quentin Beck, surnommé Mystério (Jake Gyllenhaal) explique qu’elles viennent de sa Terre. Un être d’une autre dimension ? Ça semble possible après tout ce qu’il s’est passé dernièrement dans l’univers Marvel. Spidey et Mystério décident d’unir leur force pour empêcher les Élémentaux de détruire notre Terre. Au milieu de ça, Peter fait tout pour séduire la fille de ses rêves : M.J (Zendaya).

MONTAGNES RUSSES

Far From Home est sensé être la conclusion de la Phase 3 de l’univers cinématographique Marvel. La base du film repose sur la relation père/fils qu’entretenait Tony Stark et Peter Parker. Le Vengeur à l’armure or et rouge s’est sacrifié pour sauver le monde de Thanos. Peter doute de ses capacités à être à la hauteur de son mentor. Le ton grave et sérieux des deux derniers Avengers est vite contrebalancé par les blagues qui ponctuent le voyage des lycéens new-yorkais. La première partie du film repose d’ailleurs principalement sur le côté « teen movie » déjà bien utilisé dans Spider-Man: Homecoming. Peter veut faire sa déclaration à M.J. mais les choses partent vite en vrille. Certains n’aimeront pas cet humour trop potache, certes plus important que dans d’autres longs-métrages Marvel, mais les choses évoluent ensuite. Les « one-liners » sont toujours présents dans la seconde partie. Malgré tout, l’action est par la suite, surtout quand Peter enfile son nouveau costume furtif noir. Enfin, le dernier acte tout en démesure (trop peut-être) finit de parachever la montée de l’action et du challenge que doit affronter notre héros. On retrouve donc la « formule Marvel » : action + humour + effets spéciaux à gogo, avec une mise en place un peu plus poussive qu’à l’accoutumée. Visuellement, par contre, le studio se montre toujours à la hauteur et profite même des pouvoirs du petit nouveau Mystério pour tenter de nouvelles choses.

LE NOUVEL IRON MAN ?

Pendant une bonne partie du film, Peter ne veut même plus être Spider-Man. Enfin, il veut faire un break et profiter de sa vie au maximum. Même s’il ne rechigne pas à enfiler son costume à la demande de Nick Fury, il compte sur Quentin Beck pour l’épauler, voir prendre la place de Iron Man. D’ailleurs, la question redondante dans le film est : « Où sont les Avengers ? ». Et c’est vrai que dans un monde qui doit se reconstruire, on se demande où est la prochaine générations de Avengers. Le saut dans le temps de cinq ans survenu dans Endgame est rapidement expliqué, sans pour autant négliger l’impact que cela a eu sur l’entourage de Peter. Autre personnage toujours absent : Oncle Ben. Ce « père spirituel » de Spider-Man à plus d’un titre n’est toujours mentionné dans Far From Home. Dans le précédent film, on comprenait que Tante May était dans une phase difficile « après ce qu’elle avait vécu ». Ici, rien. Le seul mentor de Peter semble être Tony Stark. La filiation se fait d’autant plus sentir dans le dernier acte avec des symboles un peu lourdingues et une séquence évoquant le premier film de Marvel Studios.

MYSTÈRES ET BOULES DE GOMME

Ce long-métrage n’arrive pas à faire monter la pression et le spectateur n’a pas autant de moments surprenants que dans la première aventure solo de Spidey. Rappelez-vous du « twist » sur le Vautour (Michel Keaton). Qui l’avez-vu venir ? Ici, le réalisateur Jon Watts et ses scénaristes essaient de recréer ce moment au 2/3 du film. Mais, que l’on connaisse ou on le matériel d’origine, on s’attend à ce « bouleversement » de situation. À l’inverse, Homecoming se terminait pas la réplique « what’s the f**k? » de Tante May. Si on comprend dans les deux derniers Avengers, on n’a pas eu le temps d’aborder ce problème, on aurait pu espérer que Far From Home rebondirait là-dessus. Que nenni. C’est vite expédié et il faut comprendre que c’est le statu-quo. Marvel Studios renoue avec les scènes post-génériques. Et on espère que la première ne sera pas également un coup d’épée dans l’eau, vite résolue quand Spidey apparaîtra à nouveau sur les écrans… même si ça semble peu probable.

Réalisé par Jon Watts Marshall – Avec Tom Holland, Zendaya, Jake Gyllenhaal, Samuel L. Jackson, Cobie Smulders, Jon Favreau et Marisa Tomei – Sortie mercredi 3 juillet 2019 – Sony Pictures / Marvel Studios

[Pierre Bisson]

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