Avant-Première VO: Review Worlds’ Finest #28

Avant-Première VO: Review Worlds’ Finest #28

15 novembre 2014 Non Par Comic Box

Avant-Première VO: Review Worlds' Finest #28[FRENCH] On était en droit de se demander ce que deviendrait Worlds’ Finest, une fois Power Girl et Huntress exfiltrées vers les crossovers du moment. Mais Paul Levitz a trouvé une bonne manière de conserver du girlpower dans la série. Encore qu’à un autre niveau c’est très laborieux.

Worlds' Finest #28Worlds’ Finest #28 [DC Comics] Scénario de Paul Levitz
Dessin de Jed Dougherty
Parution aux USA le mercredi 12 novembre 2014

Remplacer Power Girl et Huntress par Superman et Batman, qui plus dans une histoire se déroulant dans le passé d’Earth 2 n’était pas franchement le contexte le plus prometteur. Nous raconter l’enfance de deux versions alternatives des vrais Batman et Superman, alors que l’on sait que, sur Earth 2, ils sont destinés à mourir et à ne plus avoir d’influence ? Le pari était pour le moins risqué. Le scénariste Paul Levitz trouve cependant une excellente idée. Diana (Wonder Woman) étant immortelle, elle est déjà arrivée à l’âge adulte et est une guerrière accomplie alors que Bruce Wayne et Clark Kent sont encore des enfants. En pénitence parmi les Amazones, elle est chargée par les dieux (enfin, un dieu) de protéger ces deux enfants essentiels pour le futur, que les armées d’Apokolips veulent détruire. Transformer Wonder Woman en garde du corps des deux enfants, qui veillerait sur eux tout au long de leur adolescence, est un vrai bon point de départ, qui ouvre des portes potentielles. Que deviendrait un Bruce Wayne qui a toujours été protégé de loin par une amazone ? Idem pour Superman ? Mais l’idée est rapidement pervertie alors que la protection de la belle brune se limite à une sorte de voyage magique pour protéger les enfants à deux moments, sans qu’on ait l’impression qu’il y ait un suivi.

L’histoire est assez joliment servie par les dessins de Jed Dougherty mais se perd en cours de route parce que l’histoire de Levitz est trop frappée par le syndrome de la « préquelle de la préquelle de la préquelle ». Puisque l’on nous raconte des événements qui remontent à avant Earth 2 #0, le scénariste veut trop en mettre, ne laisse pas de place au hasard. Cette idée qu’Apokolips s’attaquait déjà à Earth 2 dans l’enfance des héros est pour le moins curieuse. Si c’était le cas, qu’est-ce qui empêchait Darkseid d’écraser ce monde alors qu’il avait encore moins de champions ? Et le trop-plein de « prophéties » joue aussi contre le récit de Levitz, l’alourdit. Comme la rencontre avec une des futures héroïnes d’Earth 2. Qu’est-ce que l’on avait besoin de lui rajouter une autre raison pour ses pouvoirs ? Et si celui qui donné ces pouvoirs sait qu’ils seront nécessaires… alors il sait à l’avance tout de l’attaque d’Apokolips. Pourquoi se taire pendant au moins juste deux décennies, juste « histoire de… ». Tout ça devient surchargé et la bonne idée d’une Wonder Woman en gardienne des futurs héros se transforme en une sorte de père noël distribuant des pouvoirs à coups de « ah mais attention, on vous efface la mémoire pour que vous ne vous en souveniez pas ». Ce qui limite les retombées. Une bonne idée, oui, mais mal appliquée…

[Xavier Fournier]