Avant-Première VO: Review Wonder Woman #602

26 août 2010 Non Par Comic Box

[FRENCH] Wonder Woman a retrouvé celles qui sont peut-être les dernières Amazones encore vivantes… Sauf qu’elle n’est pas la première arrivée sur les lieux et que les forces armées de l’adversaire les ont pris au piège. L’héroïne n’aurait retrouvé sa culture d’origine que pour la voir disparaître sous ses yeux ? Pas si elle a son mot à dire devant qui de droit…

Wonder Woman #602 (DC Comics)
Scénario de J.M. Straczynski
Dessins de Don Kramer
sortie aux USA le 25 août 2010

Après un Wonder Woman #600 qui ne laissait apparaître cette version que dans les dernières pages puis un #601 qui, bien qu’encourageant, restait quand même un numéro de démarrage, J.M. Straczynski nous montre plus en détail le visage de son héroïne. Certes, ce n’est pas la Wonder Woman de George Perez. Elle parle moins de paix dans le coeur des hommes, elle est plus martiale et même plus violente mais le scénariste construit cette nouvelle incarnation en renforçant ce qui a été toujours à mes yeux un des points faibles de Wonder Woman : Cette tendance à se pauser comme une ambassadrice de la paix alors qu’elle venait clairement d’une culture guerrière. Dans ce nouveau monde, elle n’a guère le choix puisque la guerre a été déclarée aux Amazones avant qu’elle ait son mot à dire. Mais le côté guerrière mythique est beaucoup plus assumé, tout en la dédouanant de toute servilité envers les dieux grecs. Dans cet épisode, une scène veille bien à nous démontrer, d’ailleurs, que ses rapports ne sont clairement pas ceux qu’ils étaient dans la version classique. Seul petit truc qui me chagrine un peu : la facilité déconcertante avec laquelle certaines Amazones tombent devant les soldats. Je veux bien qu’elles ne soient pas au meilleur de leur forme, mais quand même on dirait qu’elles se font tirer comme des lapins… Cela dit c’est un détail dans un ensemble général bien plus soutenu et, à mon humble avis, assez inspiré.

Dans le jargon des comics américains, il y a ce qu’on appelle le « defining shot », à savoir une image qui établit immédiatement un personnage ou un endroit. Bien souvent il s’agit d’images qui vont marquer telle ou telle saga (comme Wolverine sortant des égouts dans l’arc du Club des Damnés ou Hush apparaissant devant Batman avec le costume de Robin). Il me semble en voir un ici, et pas seulement grâce aux dessins de Don Kramer. Je suis loin d’être certain que la version « alternative » de Diana va durer longtemps : Je me dis plutôt que c’est une sorte d’Age of Apocalypse appliqué à l’Amazone, permettant ainsi au scénariste d’attiser la curiosité du public avant de l’emmener là où il veut. Mais ce qui émerge vers la fin de l’épisode me semble un « defining shot » aussi bien visuel (et je ne parle pas du costume, qu’on peut aimer ou pas, mais bien de l’attitude) que scénaristique. La Wonder Woman de JMS fait écho à certains aspects de celle de Rucka et n’est pas là pour distribuer des fleurs en parlant d’une paix utopique naïve. Elle a un petit côté « ancien testament » qui n’est pas illogique et qui s’explique, vu le contexte différent (j’en vient à me dire que si c’était JMS qui avait écrit Amazons Attacks on aurait connu une saga issue d’un bien meilleur tonneau). En tout cas, ça continue d’être prometteur…

[Xavier Fournier]