Avant-Première VO: Review Darkness #104

Avant-Première VO: Review Darkness #104

26 juin 2012 Non Par Comic Box

[FRENCH] Jackie Estacado a refait le monde. Peut-être pas totalement à son image mais tout au moins selon ce qu’il voulait : Trouver une famille parfaite où son premier amour échapperait à la mort, où il n’aurait pas à partager son enfant avec une adversaire potentielle et où tout irait dans son sens. Mais ce monde parfait est-il destiné à durer ?

Darkness #104 [Top Cow] Scénario de David Hine
Dessins de Jeremy Haun
Sorti aux USA le mercredi 20 juin 2012

Que faire avec le pouvoir de Darkness ? Beaucoup de scénaristes s’étaient un peu égaré avec cette question et c’est Phil Hester qui, ces dernières années, a trouvé la bonne manière : Ne pas se fixer sur le pouvoir en lui-même, en fait un élément de l’histoire et mettre Jackie systématiquement dans une problématique qui soit un pitch à chaque fois. Arrivé depuis peu sur la série, le scénariste David Hine a également adopté cette approche, profitant du récent crossover de Top Cow à l’issue duquel Jackie/Darkness recréait le monde et en profitait pour corriger un certain nombre de choses qui ne lui convenaient pas. Autant de « rectifications » qui arrangeaient la plupart des personnes concernées (à commencer par Jenny, morte depuis des années). Mais « et ils vécurent heureux… », c’est bon pour les contes de fées. Dans cet arc, si Jackie a pu profiter d’une sorte de bouton de reboot magique, il constate avec amertume qu’avoir une vie parfaite et savoir la conserver sont deux choses différentes. Là aussi, comme pendant l’ère Hester, le pouvoir du Darkness est plus une partie du problème que la solution…

Darkness selon Hine me fait assez penser au Animal Man de Jeff Lemire. Et je ne dis pas ça dans le sens d’un copié-collé (même s’il est vrai que par la force des choses les deux gamines de chaque série ont des points communs). Darkness comme Animal Man sont des personnages qui luttent pour préserver leur famille de l’intrusion de puissances occultes. Mais les deux personnages connaissent des résultats bien différents. On apprécie aussi le dessin de Jeremy Haun, qui sait se faire intimiste quand besoin est et plus punchy dans d’autres cas. Notons d’ailleurs à quelle vitesse il a progressé depuis des projets comme Battle Hymn ou Berserker. Scénario et dessins sont autant d’atout dans une histoire qui dépasse le cadre habituel de Darkness. Ce n’est pas/plus l’histoire d’un homme qui commande aux puissances de l’obscurité. C’est un individu qui lutte contre l’écroulement de son rêve. Et la page finale sonne un peu comme une perte de l’innocence… Ce qui chez Jackie n’est pas peu dire… Darkness (la série) est vraiment entre de bonnes mains… Pour le pouvoir du même nom on ne peut guère en dire autant. D’où l’intérêt !

[Xavier Fournier]