Avant-Première VO : Review Daredevil #114

23 décembre 2008 Non Par Comic Box

Daredevil #114[FRENCH] Ce troisième acte de l’arc Lady Bullseye continue sur la lancée des deux autres, sans introduire de nouveaux protagonistes ou renversements. Mais cela ne veut pas dire qu’il est pauvre. Loin s’en faut. Au contraire Ed Brubaker commence à récolter les fruits de ce qu’il a semé ces derniers mois, avec un Daredevil à la fois attaqué de l’extérieur mais également obligé de se confronter à ses propres fautes.

Daredevil #114 [Marvel] Scénario de Ed Brubaker
Dessin de Michael Lark
Sortie américaine le 24 décembre 2008

daredevilaSi à priori on pouvait avoir peur d’une sorte d’hybride entre Elektra et Bullseye, en trois épisodes Lady Bullseye s’est imposée comme un personnage intéressant et machiavélique, qui a toujours un coup d’avance sur Daredevil. Comprenons-nous bien : Bullseye, le vrai, est un peu à Daredevil ce que Normal Osborn est à Spider-Man. L’ennemi qui a pris au héros ce qu’il avait de plus cher. Mais même après avoir assassiné Elektra (bon OK elle est revenue après mais lui n’y est pour rien) puis Karen Page, Bullseye n’est finalement qu’une brute avec un talent de sniper. Il a rarement un plan sur le long terme et ses faits d’armes reposent surtout sur deux assassinats qui ne lui ont pas demandé beaucoup d’imagination, par opposition à Osborn qui a multiplié les astuces pour empoisonner la vie de Spidey. On l’a vu ces dernières années sur Daredevil (mais aussi sur Captain America et dans la majorité des séries écrites par ce scénariste), les héros-brutes n’intéressent pas Brubaker. Au mieux il les replace à leur rang de « muscle » (Crossbones, Ox, Gladiator…) employé par le vrai cerveau de l’affaire. Dans la même mouvance que la récente approche de Mister Fear, la Lady Bullseye de Brubaker place la menace à un autre niveau puisqu’elle fait douter le héros.

A plus forte raison quand sa vengeance brasse beaucoup d’autres personnages et pas le seul Daredevil. C’était un point faible de DD ses dernières années, l’intégration minimale dans l’univers Marvel mais avec des guests comme Iron Fist ou White Tiger directement intégrés dans l’histoire, cette lacune est en train d’être comblée. Sur un plan plus personnel, Matt Murdock est ébranlé dans ces certitudes d’autant plus que tous ses problèmes ne sont pas le seul fait de Lady Bullseye mais qu’il y a également mis du sien pour abîmer ce qui reste (restait ?) de son mariage. Et cette partie là, il ne la doit à aucun autre ennemi que lui-même.

Dans le même temps l’arc a quand même un (léger) travers qui est également très associé à Brubaker, à savoir le coup du vieux sage qui sait mais qui, malgré les enjeux, ne révèle rien de son secret tout en s’étonnant que le héros ne soit pas au courant de tout. Comme dans Immortal Iron Fist, c’est également le cas ici, avec un facteur en plus, l’idée qu’Iron Fist sait qui est Master Izo mais ne trouve pas utile d’en informer Murdock. C’est plutôt curieux comme approche et on espère que rapidement Izo sortira de son comportement à mi-chemin entre Stick et le I-Ching de Wonder Woman. Mais ça, ce sera sans doute pour les mois à venir. Pour l’heure Lady Bullseye tient la vedette et elle est visiblement autre chose qu’une simple exécutrice de la Main. Reste à savoir quoi exactement. Et sur ce terrain-là, pas de souci, « Bru » tient son public en haleine…

[Xavier Fournier]