Avant-goût VO : Review Drafted #8

9 juin 2008 Non Par Comic Box

[FRENCH] La série « SF apocalyptique » de Devil’s Due poursuit son cours et continue d’être scénaristiquement toujours aussi efficace. Mark Powers dresse une fois de plus le portrait d’un monde entier au bord du gouffre. Et dans cet épisode encore plus qu’avant. Les aliens qui avaient « gentiment » envahis la Terre pour enrôler de force l’humanité dans un conflit cosmique se sont tout simplement trompés dans le planning. Ils pensaient avoir encore au moins deux mois mais, à la fin du numéro précédent, le compte-à-rebours est soudain revenu à zéro. L’ennemi est là. Et personne n’est prêt! La fin du monde est proche on dirait…

Drafted #8 [Devil’s Due] Scénario de Mark Powers
Dessin de Rebekah Isaacs
Sortie américaine le 11 juin 2008

Ils étaient en « perm' » les humains, allant à leurs occupations en pensant qu’ils leur restait du temps. Et puis d’un coup les horloges qui leur donnaient l’estimation générale avant l’arrivée des « Mangeurs de Mondes » sont retombées à zéro. La race ennemie a trouvé un raccourci pour arriver sur Terre avec deux mois d’avance, prenant de vitesse aussi bien les terriens que leurs alliés. Les « Mangeurs de mondes », ce sont des bestioles à mi-chemin entre Galactus et les Aliens du cinéma. AUtant dire que même s’ils sont aux commandes de vaisseaux de combat façon Galactica, les humains ne sont pas vraiment à la fête…

Mark Powers se débrouille bien pour entretenir la tension, même si on arrive maintenant au huitième épisode. En séparant l’arrivée des deux races extra-terrestres et en laissant le temps aux humains de s’habituer à leurs alliés, il a menacé un certain effet de choc qui renvoit à l’effet initial du numéro, quand cette terre avait basculé… Le dessin de Rebekah Isaacs n’est pas forcément ma tasse de thé mais c’est avant tout l’histoire qui mène la danse. On reconnait certaines influences (Starship Troopers ou même en un sens une portion de la saga Robotech qui insistait sur l’enrôlement des civils) mais les éléments de différence (comme le fait que parmi les trouffions il y a l’ex-Président des USA, copie à peine cachée de G.W. Bush) sont assez nombreux pour entretenir une spécificité.

Je ne n’avais pas fait le rapprochement jusqu’ici mais il y a dans Drafted certains éléments que j’auraisn bien aimé voir dans Ultimate Nightmare. Si on compare la manière dont l’humanité est « concernée » dans ces deux séries, il n’y a pas photo, Drafted l’emporte haut la main. Bon, là dessus, c’est vrai, j’avoue, j’avais vu venir de loin la conclusion du numéro. Mais il y a un aspect certain aspect feuilletonesque qui fait qu’on s’attache assez à cette saga où beaucoup des protagonistes sont sacrifiables. Powers est étonnant là dedans et pourrait en apprendre à beaucoup de scénaristes de sagas spatiales récentes chez les « big two ». Grâce à lui, Drafted n’en finit pas de se distinguer de la mécanique habituelle des comics.

[Xavier Fournier]