Avant-Première VO: Review The Unworthy Thor #1

Avant-Première VO: Review The Unworthy Thor #1

3 novembre 2016 Non Par Xavier Fournier

Le Fils d’Odin est de retour. Qu’est devenu le Thor « historique » depuis Secret Wars ? Un épisode de Mighty Thor nous avait mis sur la piste d’un enlèvement extra-terrestre. Jason Aaron et Olivier Coipel relancent le héros dans sa propre série, avec une promesse de sens et une nouvelle quête

Avant-Première VO: Review The Unworthy Thor #1The Unworthy Thor #1 [Marvel Comics]
Scénario de Jason Aaron
Dessins d’Olivier Coipel
Parution aux USA le mercredi 2 Novembre 2016

Depuis que Nick Fury lui a glissé une mystérieuse phrase à l’oreille pendant les événements d’Original Sin, Thor n’est plus digne de porter son marteau. Il ne se considère même plus digne de porter le nom de Thor, préférant s’en tenir à Odinson. Et depuis Secret Wars, c’est presque le silence radio, alors que le héros, aux dernières nouvelles, semblait perdu dans l’espace. Jason Aaron s’ouvre ici un deuxième pan de la légende de Thor, un deuxième titre parallèle qui va explorer l’univers d’Asgard… 2 titres, c’est une chose pas inédite mais en tout cas rarement vue dans l’histoire du dieu du tonnerre. Aaron rappelle d’ailleurs dans les pages éditoriales qu’à travers les relaunchs et les diverses incarnations, The Unworthy Thor #1 est son cinquantième épisode de Thor, soit quelque chose qui commence à ressembler, en termes d’importance, à ce que fut le passage d’Ed Brubaker sur Captain America. Il faut remonter un bail pour tomber sur quelqu’un qui aurait écrit 50 numéros (et plus si affinités) d’un trait de Thor. Et il est clair que le scénariste a joué avec la formule, avec les époques (dans God of Thunder) et même avec l’identité des gens qui portent ce nom/titre. Avec ce premier épisode, il recentre les choses et promet (dans quel délai, c’est une autre chose) de livrer des pièces importantes sur des choses restées en l’air depuis la fin d’Original Sin, bien que le personnage lui-même n’en ait pas forcément conscience D’ailleurs, avec l’apparition de Terminatrix dans Mighty Thor et certains plans évoqués pour Doctor Strange, il semble qu’Aaron soit bien parti pour faire la récolte des retombées d’un crossover pratiquement tombé en jachère depuis 2 ans. Et là, clairement, Unworthy Thor #1 nous promet le vif du sujet, bien que les préoccupations du héros soient d’abord, comme l’indique la couverture, de se trouver un autre marteau…

« I may be missing a hammer. But I am not without fangs. »

Après un premier passage en compagnie de J. Michael Straczynski puis un autre avec Matt Fraction, le dessinateur Olivier Coipel retrouve le chemin de Thor. En 2007, il y a déjà neuf ans, avec JMS, Coipel avait frappé via son Thor plus « taurin », en lui donnant une carrure caractéristique Pour le passage Fraction, Coipel s’était intéressé aux textures, peut-être plus aux idées que représentaient les scaphandres spatiaux des asgardiens où au Silver Surfer et à Galactus. Ce round 3, en tout cas pour ce qu’on en voit là, est déjà l’occasion de mesurer le chemin accomplit, avec un Odinson forcément différent, puisqu’il a été entretemps relooké par d’autres, mais surtout une tessiture différente, apparente dès les quatre premières pages. Il y a des angles, des postures, qui sont tout sauf « lambda ». Thor (pardon, Odinson, mais on s’est compris) se courbe, se rebiffe, s’assoit… il y a une narration, la volonté que le personnage ne soit jamais deux cases de suite « au repos » par défaut, figé dans une même position. Le dessin d’Olivier Coipel se demande sans cesse ce que fait Thor quand il combat, bien sûr, mais aussi quand il écoute, quand il pense. C’est tout sauf statique, même quand le scénario ne lui dicte aucune action particulière : il reste à chaque instant conçu comme quelqu’un de vivant. L’artiste anime réellement son personnage, même dans une simple phase de dialogue. En mettant en tandem celui qui secoue l’univers de Thor depuis quatre ans et l’un de ceux qui l’avaient revigoré il y a neuf ans, on se doutait qu’il y aurait quelque chose de tonique, un vrai retour en force pour Odinson. La promesse, dès ce premier numéro, est tenue…

[Xavier Fournier]