Oldies But Goodies: Daredevil Vol.1 #43 (Août 1968)

8 septembre 2007 Non Par Comic Box

daredevil43small.jpg[FRENCH] Dans les années 60, Daredevil avait une personnalité bien à lui. S’il était prompt à se moquer de ses adversaires, façon Spider-Man, il avait aussi un penchant cassant, un poil plus colérique que ses collègues. Les choses parvinrent à leur paroxysme quand il décida, un jour, de passer ses nerfs sur Captain America…

Quand « In Combat With Captain America ! » commence, Matt Murdock (Daredevil) vient de se faire larguer par sa chère Karen Page. Conscient qu’il ne peut rien y faire, le héros enrage d’impuissance. Arrive rapidement un flashback qui nous raconte les circonstances de la rupture. Puisque le débonnaire Foggy Nelson vit maintenant en couple, Karen ne supporte plus la relation chaste qu’elle a avec Matt car ce dernier la tient à distance, sans doute en raison de son handicap. Triste, elle décide alors de quitter la firme où ils travaillent tous ensemble. Matt a alors une curieuse inspiration : il se dit qu’il va tout faire pour que Karen ne le regrette pas, pour son bien à elle. Il singe alors une grosse colère machiste dans laquelle il l’envoie voler dans le décor en s’écriant « Personne n’est propriétaire de Matt Murdock ! Si tu dois partir, et bien pars ! Et bon débarras ! ». Tout en finesse le Matt, de quoi traumatiser Karen un bon moment.

daredevil43big.jpgSe retrouvant seul, Daredevil laisse éclater sa colère et saccage sa salle d’entraînement, cassant banc, trampoline et tout ce qui lui passe sous la main. N’y tenant plus, le héros s’élance au dehors, espérant tomber sur quelque chose qui lui passera les nerfs. Au passage, il écoute un haut parleur parler d’une manifestation de charité de type Téléthon. Pour le bien de l’opération, Captain America a accepté d’affronter n’importe quel volontaire sur le ring (sans doute avec un droit d’accès). Daredevil aimerait bien profiter de l’occasion pour se battre avec Cap mais repense qu’un de ses ennemis est dans la nature. Il retourne à sa patrouille quand il écoute une radio de police qui lui donne une information encore plus importante. Il y a un malfrat en vadrouille qui a dérobé des fioles radioactives. Aussitôt, Daredevil s’élance…

Quatre cases plus loin il a déjà retrouvé le voleur de fioles, non sans s’étonner d’une sensation brûlante au fur et à mesure que le gangster s’approche. Une fois l’adversaire neutralisé, Daredevil frôle le malaise et la douleur lui fait repenser à ce qui s’est passé quelques années plus tôt, quand un container tombé d’un camion a provoqué sa cécité et ses pouvoirs. Reprenant ses esprits, Daredevil ne peut que constater qu’il se sent étrange… Il reprend sa route mais en passant devant le stade, il écoute le commentateur annoncer l’arrivée de Captain America. Et là, « Tête-à-cornes » entre en rage et décide de s’y arrêter parce que ce « faussaire à besoin d’un vrai combat ». Daredevil vient de décider de tabasser son collègue super-héros dans des circonstances pour le moins bizarres.

Daredevil fait irruption sur le ring et commence par casser la figure au pauvre volontaire qui s’apprêtait à affronter « gentiment » Captain America. Ce dernier n’a pas le temps de s’étonner de la sauvagerie de l’attaque qu’il tombe déjà, lui aussi, sous les coups du héros aveugle. Pendant quelques pages Cap encaisse puis se dit qu’un tel comportement ne peut que venir d’un imposteur. Il commence à donner une riposte « proportionnée ». Dans la foule, on reconnaît le jeune Peter Parker qui, comme le reste du public, ne s’imagine pas que le combat n’est pas mise en scène. Finalement Captain America et Daredevil en arrivent à casser l’estrade sur laquelle ils se trouvent puis à passer à travers une vitre.

Mais Daredevil redevient soudain lui-même et comprend que la radioactivité des fioles a causé en lui une sorte de changement de personnalité (Stan Lee, qui écrit cette histoire, avait déjà utilisé cette astuce pour motiver un combat entre Angel et Iron Man). N’ayant aucune raison de continuer de se battre, DD prend la fuite et Captain America (après avoir tenté de le retenir pour obtenir des explications) se dit qu’il devait avoir des raisons. Autant en rester là se dit Cap, qui « couvre » alors son collègue en expliquant à la presse qu’il ne s’agissait que d’une mise en scène. A l’autre bout de la ville, Daredevil s’éloigne en se disant qu’au moins ce combat bizarre lui aura fait oublier Karen quelques instants.

Le tout est dessiné par Gene Colan, encré par Vince Coletta, sous une couverture de Jack Kirby… Daredevil compte donc parmi ses talons d’Achille une sorte de sensibilité à la radioactivité, capable de faire de lui un danger public. Mais cette faiblesse n’a plus été mentionnée depuis et aucun ennemi n’a songé à l’exploiter. Une piste pour de futures intrigues ?

[Xavier Fournier]