L’Art de Marvel’s Jessica Jones @ la galerie Arludik

L’Art de Marvel’s Jessica Jones @ la galerie Arludik

8 novembre 2015 Non Par Xavier Fournier

L'Art de Marvel's Jessica Jones @ la galerie Arludik[FRENCH] Michael Gaydos, l’un des papas de Jessica Jones, expose en ce moment (et jusqu’au début 2016) ses planches à Paris. Une initiative qui sert de préambule à la série TV de Netflix mais permet aux amateurs d’art de revenir à la source, de (re)découvrir dans le détail certaines planches capitales de l’héroïne de Marvel. Petite visite guidée…

L'Art de Marvel's Jessica Jones @ la galerie Arludik

On a parfois l’impression que, dans le tourbillon des séries télévisées et films dérivés de comic-book, certains projets renient un peu vite leurs racines, jouent la référence en surface mais se bouchent un peu le nez pour ce qui est d’évoquer frontalement le matériau d’origine, à savoir « la version papier ». On ne pourra certainement pas faire ce reproche à Netflix pour le lancement, dans quelques jours, de la série Jessica Jones, basée sur l’héroïne des comics Alias, The Pulse (et accessoirement épouse de Luke Cage dans les New Avengers puis les Mighty Avengers). Le producteur/diffuseur en ligne aurait pu se contenter d’un gros macaron « lié aux Avengers » sur quelques affiches (en un sens ce qui a été fait lors du lancement des Agents of SHIELD il y a trois saisons) mais c’est bien la voie (et la voix) des comics qui a été choisie.

L'Art de Marvel's Jessica Jones @ la galerie ArludikA savoir, d’abord, l’édition d’un comic-book exclusif et gratuit « Jessica Jones » réunissant les deux créateurs de l’héroïne, Brian Michael Bendis et Michael Gaydos… Et puis… Et puis il y a aussi, depuis quelques jours (et jusqu’au 2 janvier 2016), l’exposition « L’art de Marvel’s Jessica Jones » qui se tient à la galerie Arludik (12-14 Rue Saint-Louis en l’Ile 75004 Paris), en partenariat avec Netflix. Et là, on aurait pu craindre que l’allusion se réduise à des designs de pre-production. Pour certains films ou séries, on voit le travail du type qui a « inventé » le design d’une nouvelle armure ou d’une nouvelle batmobile et c’est parfois un peu difficile à avaler quand des noms d’auteurs de comics, qui ont fait le job en amont, est carrément oublié. Mais là, pas de confusion possible. C’est bien une exposition qui ne regroupe que des planches et des dessins de l’artiste Michael Gaydos que l’on nous propose. Netflix joue carrément le jeu et, s’il y a bien une borne interactive, elle permet surtout de feuilleter à volonté, sur grand écran, le comic-book récent « Jessica Jones ». Pour le reste, ce ne sont qu’originaux et croquis de Gaydos, réalisés bien souvent au moment du lancement la BD Alias ou dans des phases clés du parcours de l’héroïne.

Le dessinateur, présent pour le vernissage, nous confie d’ailleurs qu’il n’est pas un habitué des galerie d’Art, la première exposition de sa carrière remontant à quelques mois en arrière. Le voici donc qui profite du buzz autour de la série pour montrer son travail. S’il y a bien quelques reproductions/agrandissements (essentiellement des copies de pages telles qu’elles ont été imprimées, pour donner du contexte à ceux qui n’ont jamais feuilleté Alias), la majeure partie des pièces permet au contraire de voir les pages de Gaydos tel qu’il les produit. On peut ainsi distinguer toutes les mi-teintes dans les zones d’ombres, qui échappent bien souvent à l’imprimeur ou qui sont trop contrastées pour que le lecteur les repère. Dans l’état, ces masses sombres permettent de ressentir le travail du dessinateur « grandeur nature ».

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On trouve aussi quelques croquis préparatoires comme les esquisses du costume de Jewel. Bref, Gaydos est réellement dans la place, son univers graphique imprègne les murs de la galerie (petite, elle ne comporte que deux pièces, soyez prévenus) tandis qu’on ne peut que féliciter – cela vaut le coup d’insister – Arludik et Netflix de faire le choix de mettre en avant la BD d’origine plutôt que de penser coûte que coûte à caser sa série TV. Bien sûr, parler de l’un permet d’évoquer l’autre. On tend vers une symbiose. Mais par la même occasion, on peut ainsi faire découvrir aux curieux, l’œuvre d’origine, jouer l’immersion en attendant le 20 novembre (date de la diffusion de toute la première saison de la série TV). On se prend à rêver que l’initiative soit répétée pour les autres personnages à venir chez Netflix (Luke Cage, Iron Fist…).

[Xavier Fournier]

Exposition l’Art de Marvel’s Jessica Jones à la galerie Arludik, jusqu’au 2 janvier 2016.