Comic Box Virgin #36 – Tim Sale: Black & White

28 mai 2009 Non Par Comic Box

Tim Sale[FRENCH] Aujourd’hui, nous ne sommes plus que six ou sept à être allés (péniblement, courageusement) jusqu’au bout de la troisième saison, mais fut un temps où nous étions légions à trembler pour le sort de la cheerleader (et donc du monde). Evoquer le nom de Tim Sale équivaut à citer, depuis 2006 – année de la première diffusion de la série télévisée Heroes aux USA – les toiles et la BD 9th Wonders d’Isaac Mendez, le peintre visionnaire drogué et vite éliminé de la saison 1 de ladite série. Sale lui-même déclare recevoir aujourd’hui, lors des dédicaces, autant de requêtes d’Hiro avec une épée ou de Peter volant que de super-héros.

Comic Box Virgin #36 – Tim Sale: Black & WhitePourtant, la participation de Tim à cette aventure télévisée, occasion engendrée par son ami et collaborateur de toujours Jeph Loeb (ce Loeb-là, oui, chers Losties), n’est qu’une infime partie d’une carrière impressionnante. On s’en aperçoit immédiatement jetant un oeil à la place qu’elle occupe dans Tim Sale Black and White, l’art book agrémenté d’une longue interview de l’auteur par son lettreur Richard Starkings, accessoirement fondateur du studio Comicraft.

On peut y feuilleter une galerie de personnages à couper le souffle, dessinés ces trente dernières années: Batman, Wolverine et Gambit, Catwoman, les couvertures de Detective Comics en collaboration avec Chiarello, et puis Hulk: Gris; Spiderman: Bleu; Daredevil: Jaune – que des couleurs pour un recueil Black & White… On comprend comment il a obtenu deux Eisner Award – 1998 et 1999 – mais on se questionne sur ses goûts (JLo?!?!).  A travers cette conversation amicale et en même temps très pointue avec Starkings, Sale dévoile ses faiblesses (le daltonisme), ses déceptions (le ras-le-bol de la BD dont il est périodiquement saisi), son sens critique (la confession de ne pas avoir trouvé ses marques sur Spidey), son intimité (l’encouragement attendrissant de ses parents à poursuivre la carrière artistique)…

Le format de l’édition française est plus grand que celui de la publication américaine de 2008 chez Active Images. Akileos s’efforce aussi de suivre une présentation plus linéaire, positionnant par exemple le chapitre dédié au premier travail publié par Sale, Thieves’ World, là où la version originale plaçait l’interview autour de Wolverine et Gambit, afin de respecter la chronologie. L’édition française est en plus agrémentée d’une centaine de pages supplémentaires: un carnet de croquis et un cahier couleur… oui, bon, c’est pas très black & white, mais c’est beau!. Parmi les pièces remarquables: les dessins réalisés pour ses parents, quelques dédicaces pour les fans, des projets montés avec des amis et envoyés aux éditeurs.

[Camilla Patruno]