Avant-Première VO: Review Captain America #702

Avant-Première VO: Review Captain America #702

20 mai 2018 Non Par Xavier Fournier

Dans le futur, Captain America est un objet de légende, mystérieusement disparu. Mais le sérum du super-soldat a été extrait de son corps et largement diffusé dans la population. En théorie c’est la base d’une Amérique parfaite. Mais dans la pratique Jack, le descendant de Steve Rogers, se rend compte que tout cela cache un régime loin d’être idéal. Parce qu’il pose les questions qui dérangent, le voici obligé de fuir, en espérant retrouver Cap…

Captain America #702Captain America #702 [Marvel Comics]
Scénario de Mark Waid
Dessins de Leonardo Romero, Rod Reis et Howard Chaykin
Parution aux USA le mercredi 16 mai 2018

On s’en étonnait avec la clôture de l’arc précédent dans Captain America #700. Immédiatement après avoir expédié le héros dans un futur dysfonctionnel, Mark Waid rempile avec une autre vision de l’avenir et une autre Amérique partie en vrille. Mais c’est la perspective qui est totalement différente cette fois. Auparavant on suivait un Captain America découvrant une Amérique dévastée. Cette fois, Cap est aux abonnés absents et c’est lui qu’on cherche à (re)découvrir. Les accros de Steve au premier degré en seront quittes pour ronger leur frein mais d’une certaine manière il reste au centre du sujet. C’est son absence qui dit de lui tout ce qu’il peut apporter. L’autre jour, en parlant de Despicable Deadpool #300, on parlait des grandes fins de run et ici Mark Waid pose pratiquement à voix haute la question de ce qui restera de Captain America sur le long terme (et avec encore quelques épisodes pour y répondre). Mais pas seulement… Il y a là-dedans plein d’éléments qui font la synthèse d’épisodes de Cap écrits à travers les années par Waid. On pense à son second run et un combat avec le Red Skull qui, thématiquement, semble lié. Ou encore à un Captain America du futur reprenant le bouclier pour combattre Korvac. Ce n’est pas que ce soit identique mais bien cohérent. Même l’idée d’un futur où les gens se partageraient le sérum reproduit à partir du sang de Steve a quelque chose en commun avec la trame d’Empire/Golgoth. On est dans du Waid pur jus.

« It’s the Holy Grail. It’s Excalibur. It’s been waiting for you. And so has HE. »

Il y a également des parallèles à faire avec le récent Secret Empire, avec une Amérique dictatoriale mais également une narration sur plusieurs niveaux, utilisant trois dessinateurs (donc Rod Reis, déjà présent sur SE) et aussi le Cube Cosmique. Sans singer le récit de Nick Spencer, Mark Waid montre comment, avec les mêmes problématiques de base et la nécessité de jongler avec trois styles graphiques bien différent, il excelle dans l’exercice. A défaut de prétendre être Chris Samnee, Leonardo Romero est un bon successeur, qui poursuit une tonalité similaire. Howard Chaykin, lui, oeuvre sur un autre contexte mais dans un style un peu différent (en un sens un peu plus rond) de ces productions indés. Ironiquement, si Romero dessine les passages concernant Jack Roger, la tenue du personnage évoque un peu ce qu’on pouvait trouver dans l’American Flagg! de Chaykin et il aurait été intéressant (mais peut-être en un sens plus convenu) d’intervertir les deux artistes. Sans Captain America mais avec un bon cliffhanger, ce numéro tient largement la route et l’on se demande comment les auteurs vont faire évoluer la situation.

[Xavier Fournier]