Cette année la menace est devenue virale. Et pour ceux qui ne l’auraient pas compris les créateurs du show enfonce le clou d’une manière pas forcément subtile. Je ne veux pas parler du raid de zombies, qui fait partie du jeu, mais de choses comme la chanson « I’ve Got you under my skin », volonté d’ironie un poil trop téléphoné. Tout comme le fait que, ô surprise, les lampes de poche tombent en panne au mauvais moment, comme dans un film de série Z. Mais ces réserves concernent surtout le pré-générique. Pour le reste, l’important est que Rick, Tyreese et les autres se croyaient peinards à l’intérieur des grilles et qu’ils vont réaliser à quel point ils ne tiennent pas les morts-vivants à l’extérieur. Ce sont au contraire les zombies qui les gardent dans l’enceinte, laquelle menace à tout moment de rompre. Il faut dire qu’ils semblent avoir une aide mystérieuse. Ou que quelqu’un se sert d’eux (ce qui fait qu’on se dit que c’est suicidaire).
Pour l’instant la série opère sans « bad guy » visible. Pas de Governor au programme (même si on sait bien qu’à un moment on y aura droit), pas de rival de Rick dans les rangs… Rien que des hordes de zombies et donc peu « d’échanges » mais Walking Dead s’en tire assez bien, utilisant à fond le sentiment carcéral, l’ambiance milieu fermé. Jusqu’au choix de la « Death Row » pour un choix logique mais terrible. Un des reproches que j’ai touche au fait qu’on voit assez peu Rick parler avec Tyreese et qu’il serait bien que ces deux-là se causent si on veut respecter une alchimie proche du comic-book (encore qu’on a bien vu dans les autres saisons que ce n’était pas non plus une évidence). Il semble cependant qu’assez vite tout ce petit monde va devoir parler et se dire des choses pas agréables. Mais inversement les scénaristes vont dans ce sens en ramenant Michonne dans le giron du groupe et l’obligeant cette fois à y rester. On était passé de « D’abord on se connait pas » la saison dernière à « maintenant je fais vos courses mais je ne reste pas parmi vous ». Cette fois on semble vouloir l’obliger à s’intégrer. Et ce n’est pas un mal.
Si on sent la fin arriver pratiquement depuis le pré-générique (il y a vraiment des gens qui pourraient porter des t-shirts marqués « victimes »), la manière de la mettre en place, de jouer sur le non-vu, est bien plus terrible qu’on aurait pu le croire. On voit les choses à travers les yeux d’un personnage qui, lui, ne s’y attendait pas. Et c’est autrement plus prenant. On regrettera quand même que la plupart des choses terribles tombent sur les nouvelles têtes et que les héros principaux ne soient touchés que par « procuration ». L’exécution de l’épisode est excellente mais ce principe arrive presque à nous faire croire qu’il y a désormais des personnages qui sont « à l’abri ». Après le final de la saison derrièrre, ce n’était pas le sentiment qu’on avait.
Rick, Carl et les autres ont essayé la vie tranquille. Mais ils n’ont pas ce luxe. C’est déjà la fin du Rick fermier et intégré, qui doit laisser derrière lui le jardinage pour s’affirmer à nouveau comme le leader de la communauté. Même Carol participe à cette dureté ambiante (parfois de manière un peu caricaturale) mais il semble qu’elle ait déjà trouvé des « Sophia » de substitution. Ces dernières saisons on nous avait déjà beaucoup fait le coup du leader malgré lui mais là, dans ce contexte, ça fonctionne mieux. Rick fait ce qui est nécessaire. Mais il ne fera sans doute pas l’économie d’une grosse discussion avec ses voisins de cellule dans l’épisode suivant. En tout cas c’est à nouveau un épisode dense…
[Xavier Fournier]
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