La sortie de Superman au cinéma a changé la donne. James Gunn a officiellement tourné la page du DCEU pour lancer son DCU flambant neuf (même si la série animée Creatures Commandos est le premier projet officiel DCU), avec de nouvelles têtes, un ton repensé et une feuille de route ambitieuse. Dans ce nouveau contexte, Peacemaker saison 2 se retrouve dans une position intéressante : elle est la première série à se dérouler entièrement dans ce nouvel univers, tout en faisant directement suite au film.
Avant d’entrer dans le vif de la saison 2, petit rappel : dans la saison 1, Christopher Smith alias Peacemaker, rescapé de The Suicide Squad, était contraint de rejoindre une équipe improbable pour éliminer une invasion extraterrestre de parasites baptisés “Butterflies”. Autour de lui, un groupe de bras cassés mais attachants : Harcourt, la dure à cuire ; Economos, roi de l’auto-dérision ; Vigilante, psychopathe enthousiaste ; et Leota, la nouvelle venue pleine de surprises. Leur mission était autant un combat contre une menace cosmique qu’une occasion de creuser dans le passé tordu de Peacemaker, entre culpabilité, père toxique et besoin désespéré d’amour.
Là où Superman veut séduire toutes les générations, Peacemaker saison 2 reste résolument adulte. Et pas seulement par la violence graphique, du nue ou les dialogues crus : c’est dans le ton, dans cette façon de désamorcer le sérieux par une blague, parfois très bête, parfois délicieusement acide. C’est un choix qui intrigue. Normalement, après avoir capté un énorme public avec un film comme Superman, on chercherait à prolonger l’élan avec quelque chose de similaire en style, histoire de ne perdre personne. Gunn fait l’inverse : il nous replonge dans un univers qui ne plaira pas à tous les fans du Kryptonien. C’est audacieux… et peut-être risqué. Le lien entre les deux est pourtant bien là. Les événements de Superman planent au-dessus de la saison 2 : mentions de héros plus grands que nature, répercussions politiques, technologies venues d’ailleurs et de visages familiers tels que Rick Flag Sr. (joué par Frank Grillo) débarquent. Mais le filtre “Peacemaker” déforme tout ça, comme si on voyait l’univers DC à travers les lunettes d’un ado irrévérencieux.
John Cena porte la série sur ses épaules… et il a des épaules pour ça. Il est toujours capable de passer d’un moment de comédie absurde (danses ridicules, insultes gratuites, répliques qui semblent improvisées) à une sincérité presque désarmante. Il rend Peacemaker profondément humain malgré ses défauts monstrueux.
Autour de lui, l’équipe reprend vie. Danielle Brooks (Leota) apporte chaleur et justesse émotionnelle ; Jennifer Holland (Harcourt) reste la voix de la raison, même si elle a sa propre part d’ombre ; Steve Agee (Economos) continue de transformer chaque réplique en petit moment comique involontaire ; et Freddie Stroma (Vigilante) vole toujours des scènes avec son mélange improbable de psychopathie et de naïveté.
Les nouveaux visages trouvent vite leur place, chacun ajoutant une couche supplémentaire à ce chaos organisé. Et on sent que Gunn aime ses personnages : il leur donne de la place, même dans une série qui avance vite.
Ces cinq premiers épisodes (sur un total de huit) confirment que Peacemaker n’a rien perdu de son identité. C’est un mélange unique : des scènes d’action inventives et brutales, des dialogues qui flirtent avec le politiquement incorrect, et cette capacité à glisser de la tendresse au pur grotesque en un instant. Reste la grande question : comment tout ça va-t-il se connecter ? On sait que Gunn prépare Waller, Lanterns, Supergirl ou encore Clayface… Mais entre la satire sanglante de Peacemaker et l’héroïsme pur de Superman, il y a un fossé. Est-ce que tout ça finira par former un tout cohérent ? Ou est-ce qu’on devra accepter que le DCU soit une mosaïque où chaque pièce a sa propre couleur ?
En attendant la réponse, je prends ce que la série m’offre : du rire, des baffes, un casque en forme de colombe, et John Cena qui prouve encore une fois qu’il est bien plus qu’un catcheur reconverti.
[Pierre Bisson]Peacemaker saison 2 – Écrit par James Gunn – Série en huit épisodes disponible sur HBO Max – Avec John Cena, Danielle Brooks, Jennifer Holland, Freddie Stroma, Steve Agee,Robert Patrick et Frank Grillo.
Tout commence avec un simple épisode de la série anthologique What If…?, diffusée en 2021…
Warner Bros. Games, TT Games, DC et The LEGO Group ont annoncé aujourd’hui LEGO Batman :…
Marvel Animation nous propose une anthologie en quatre épisodes sur la mythologie du Wakanda. De…
En salles ce mercredi, Fantastic Four : Premiers Pas marque le retour tant attendu des…
Superman est attendu comme le sauveur de l’univers DC Comics au cinéma. Précurseur d’une nouvelle…
La série Ironheart de Marvel Studios met cette fois en lumière Riri Williams, une brillante…