Interview : Claudio Villa

26 septembre 2007 Non Par Comic Box

[FRENCH] Il a fait ses premières armes chez Lug puis gagné ses galons au Far-West en compagnie de Tex. Mais l’illustrateur italien Claudio Villa garde aussi les super-héros au chaud dans son coeur. Avec Mort A l’Arrivée, une aventure « Transatlantique » qui réunit Daredevil et Captain America, l’artiste a réalisé une autre partie de son rêve, commencé quand il avait à peine quatre ans.

Comic Box : Comment vous êtes-vous retrouvé à travailler dans la BD ? Vous étiez un lecteur avide quand vous étiez petit ?

Claudio Villa: Je n’avais que quatre ans quand j’ai essayé de dessiner une botte de cow-boy sur un coffre à jouets. Ce fut ma première tentative de représenter un objet avec une impression de troisième dimension. Plus tard je suis devenu lecteur de BD, “dirigé” par mon père à travers de nombreux épisodes de choses comme Classici dell’Audacia (aux Editions Mondadori). J’ai découvert le meilleur des BD franco-belges, comme Michel Vaillant, Bruno Brazil Ric Roland… Dans le même temps mes yeux étaient attirés par les premiers super-héros arrivés en Italie: Superman, Batman (dont le costume était alors recolorisé en rouge)… A partir de ce moment j’ai commencé à rêver. Un rêve qui est devenu une réalité après que je sois passé par une formation artistique, quand j’avais 19 ans…

CB: Votre premier travail professionnel était pour la France et les Editions Lug, c’est bien ça ?

CV: Oui, Lug a édité ma première BD. Merci encore à Franco Bignotti (qui fut mon mentor en BD), qui travaillait également pour cet éditeur français. Il les a contacté pour leur montrer mes meilleurs dessins. On m’a commandé des choses mais les délais étaient courts. Ce qui m’a vraiment mis le pied à l’étrier, ce fut quand j’ai commencé à dessiner pour Sergio Bonelli, sur Martin Mystère. C’est ce que je considère comme mon véritable premier boulot dans des conditions professionelles…

CB: Après une poignée d’épisodes de Martin Mystère, on vous a confié une star de la maison: Tex Willer. N’étant pas le créateur du personnage, vous avez ressenti une certaine pression lors de cette reprise en main de la série ?

CV: Dessiner Tex, cela voulait dire s’occuper d’un véritable mythe. J’étais jeune à l’époque de mon premier épisode de Tex. Le pire a été de reprendre la création de ses couvertures vers 1994. S’occuper des couvertures de Tex, c’était comme se retrouver à conduire une formule 1 de chez Ferrari à la place de Schumacher.

CB: Vous êtes un fan de super-héros. De temps à autres vos fans ont aperçu quelques pin-ups de héros comme Batman ou Dazzler. Lesquels sont vos favoris ?

CV: Batman, Superman, les superhéros un peu “old school” en général, en particulier ceux qui sont presque humain (comme Batman) mais qui ont assez de ruse et de volonté pour faire face à tous les ennemis. J’adore le costume de Batman et pour moi il aura toujours une petite place bien spéciale dans mon coeur…

CB: En quoi est-ce différent de dessiner Daredevil & Captain America par rapport à votre production habituelle ?

CV: Et bien d’abord en un sens ce sont tous des héros américains (rires). Tex est une sorte de prototype de super-héros situé dans le Far-West. Il ne compte pas seulement sur ses colts mais il a une âme, il incarne l’esprit de la Vérité, de la Justice… Tout ce que représentent aussi les super-héros.

CB: Avez-vous participé au choix des personnages, à la base du projet ou bien êtes vous arrivé en scène seulement après l’écriture du scénario ?

CV: Tito Faraci et moi-même les avons choisi ensemble. A mes yeux Daredevil est le Batman de Marvel tandis que Captain American est un peu l’équivalent de Superman. En travaillant sur ces deux là, je me sentais un peu à la maison…

CB: Ce projet a été annoncé pour la première fois il y a deux ans. Qu’est-ce qui a tant tardé dans la réalisation de l’ensemble ?

CV: Ca m’a pris huit mois pour dessiner le projet dans son ensemble. Le reste du délai correspond au temps passé à chercher un script qui nous donnait une totale satisfaction…

CB: Vous seriez OK pour signer à nouveau pour un projet transatlantique de ce genre ?

CV: J’aimerais beaucoup. Maintenant je ne suis pas certain de ce que Tex en penserait, lui. Il faut que je m’occupe un peu de lui (rires).

[Propos recueillis par Xavier Fournier]