Avant-Première VO : Review Hexed #1

24 octobre 2008 Non Par Comic Box

[FRENCH] Boom! donne sa série solo à Lucifer, jeune fille vue dernièrement dans la minisérie Fall Of Cthulhu: Godwar. Et autant FoC:G laissait à désirer en certains endroits, autant d’emblée le personnage prend une dimension toute autre. Michael Alan Nelson joue sur les attentes et les idées préconçues du lecteur, nous donnant une (anti-)héroïne qui a certains égards aurait tout à fait sa place dans une série Vertigo. Une mercenaire de l’occulte ultra-pragmatique…

Hexed #1 [Boom!] Scénario de: Michael Alan Nelson
Dessins de: Emma Rios
Sortie américaine Décembre 2008

Boom! a eu la riche idée de nous fournir bien en avance (ça ne sort qu’en décembre prochain) le premier numéro d’Hexed pour que nous puissions nous en faire ici l’écho. Et la surprise est plutôt bonne : Luci Jenifer Inacio Das Neves, alias Lucifer, est une jeune fille pleine de ressources qu’il est bon de consulter quand on veut traiter avec le monde mystique. La scène d’ouverture décrit bien les méthodes de celle qu’au premier abord on serait tenté de prendre pour une sorte de lolita un peu typée mange. Une copine bien foutue et une peluche lui suffisent à détourner les défenses les plus démoniaques, avec une certaine économie de moyens.

En même temps le scénario de Michael Alan Nelson s’attache à ce que la jeune fille en question ne soit pas la énième chasseresse de vampires à la mode teen-ager. L’histoire écrite par Nelson s’amuse à jouer sur les clichés… et à s’en éloigner à des moments où on s’attendait à voir débarquer des scènes convenues. Je pense en particulier à un moment où Lucifer se déshabille pour se coucher sur un cadavre et où le lecteur commence vraiment à se demander ce qui se passe… Et, non, je ne vous gâcherais pas la révélation du sens final de cette scène. Mais il est clair que Lucifer a des méthodes et un univers bien à elle. C’est un curieux mélange de cynisme et de tranches de vie, où les accessoires d’exorcisme peuvent aussi bien se cacher dans un anodin coffre à jouets que dans une morgue…

Côté visuel, les dessins d’Emma Rios sont intéressants dans le sens où ils appartiennent à une école de style encore peu représentée dans les comics américains, un peu teintée de références à l’animation et aux mangas. Cependant il est dommage que Boom fait l’impasse sur le rôle d’un encreur, qui aurait permis de donner plus de force aux traits, ici directement mis en couleurs. Pour autant ce n’est un obstacle insurmontable et le scénario de M.A. Nelson est assez fort pour s’imposer. Au point d’ailleurs que la fin de l’épisode peut sembler un peu abrupte. Nous, nous en aurions bien pris encore quelques pages de plus. Et voilà, l’ennui avec les épisodes reçus plus tôt pour les reviews c’est que maintenant il ne nous reste plus qu’à attendre janvier pour lire la suite. Damned…

[Xavier Fournier]