Avant-Première VO : Review Days Missing #2

2 octobre 2009 Non Par Comic Box

Avant-Première VO : Review Days Missing #2[FRENCH] Imaginez le pouvoir de revenir en arrière, d’effacer la journée de trop… C’est le principe de base de Days Missing, dans lequel le protagoniste peut tout simplement faire revenir l’histoire en arrière. Au demeurant l’idée peut sembler n’être seulement qu’un gimmick digne des séries TV du moment (Lost, Flash Forward…) mais on peut compter sur le talent de David Hine pour en faire quelque chose de bien plus ambitieux et poétique…

Days Missing #2 [Archaia] Scénario de David Hine
Dessins de Chris Burnham
Sortie aux USA le mercredi 7 octobre 2009

Days Missing #2Une romancière : Mary Shelley. Un nom : Frankenstein. Au début du dix-neuvième siècle la première croit avoir rêvé du second, en tirant un livre à succès qui a marqué l’histoire de la littérature. Autant vous le dire tout de suite, dès la couverture (superbe) de Dale Keown, l’épisode avait piqué mon intérêt (petit secret de coulisses: Frankenstein et les conditions dans lesquelles il a été imaginé sont une de mes marottes). Restait à voir ce qu’allaient en faire les auteurs. Histoire sublime ou triste faux pas ? Bien évidemment, le monstre existe (une BD sur la créature de Frankenstein où cette dernière n’existerait pas perdrait sans doute beaucoup de dynamisme) mais le scénariste David Hine arrive à dresser toute une trame autour de la famille Shelley et de ses liens avec une expérience plus qu’étrange. Je parlais de série télévisée en introduction ? Oubliez le modèle américain : En un sens ce mélange entre anticipation et plongée dans le passé m’évoque plutôt certains épisodes de Doctor Who. Hine arrive à tisser certaines anecdotes réelles, des références littéraires et les nécessaires besoins du comic-book en un tout cohérent. Ce n’est pas le Frankenstein de Shelley. C’est sûr, c’est autre chose. Mais le résultat est particulièrement solide.

Les dessins de Chris Burnham sonnent de façon sans doute un peu moins adroite que la couverture de Keown mais couplé avec les couleurs du Imaginary Friends Studios, ils ont un certain charme, un peu en dehors du traitement qu’on a l’habitude de voir dans la plupart des comics de ce type. La colorisation ne noie pas le dessin, elle ne l’efface pas, elle le renforce. C’est particulièrement notable dans les passages riches en décors mais la scène de réveil du monstre vaut également le détour. La fin ? Je ne dirais pas que c’est une surprise dans la mesure où je n’imagine pas bien comment on pourrait conclure autrement vu le concept de départ. Mais là aussi c’est une force de l’écriture d’arriver à privilégier l’émotion et la façon de raconter, plutôt qu’une fin  tarte-à-la-crème qui manquerait de goût. Je n’avais pas eu l’occasion de lire le premier épisode de lire la série. Autant dire que ce deuxième épisode du titre est une découverte (ce qui prouve au passage que le concept est « reader-friendly ». C’est en résumé une très bonne surprise et je me demande quels autres personnages auront droit à la visite de l’étrange personnage…

[Xavier Fournier]